Vers les Egouts

SUJET PRÉCÉDENT

Le groupe avançait déjà depuis plus d'une heure à travers le terrain de chasse, et l'atmosphère devenait peu à peu plus sombre. La végétation était remplacé par la roche, qui devenait presque omniprésente. Ça et là se dressaient de menaçants pics rocheux et autres canyons. Personne n'osait vraiment parler, tous se contentant d'avancer, fusil en main.

Talindra se sentait pour le moment rassurée par la présence des chasseurs, mais aussi par celle de chanceux qui la suivait fidèlement. Jackson se tenait à proximité d'elle, lui jetant de temps à autre des regards sombres. Bachir quant à lui se trouvait devant. Il se tourna un moment vers le reste du groupe.

- On va entrer dans les parois rocheuses, tenez vous prêts ! murmura-t-il alors que le groupe s'apprêtait à s'enfoncer dans ce qui semblait être une large faille.

De chaque côté de la paroi rocheuse étaient creusés des grottes naturelles. Certaines d'entre elles menaient sans doute aux Égouts. A peine dix minutes après avoir pénétré dans la faille, Bachir fit stopper le groupe, tenant fermement son fusil vers l'avant. Il murmura de nouveau, s'agenouillant légèrement, comme prêt à une attaque.

- J'entends quelque chose... Tenez vous sur vos...

Une ombre venait de plonger vers le groupe, emportant le seul chasseur que Talindra ne connaissait pas qui disparut dans un cri. Attic tira à deux reprises, éclairant légèrement la zone. Tous purent voir un instant la furtive silhouette d'un énorme félin.

- Un Sournois des roches ! lâcha Berno l'air horrifié.

Chanceux pleurait, s'approchant de sa maîtresse. Dans l'obscurité, Talindra pouvait discerner les yeux brillants d'au moins trois créatures, qui brillaient d'une lueur malfaisante...

HJ :

Tu perds ton fusil de chasse.
Tu gagnes un Pistolet Mygale.

Je viens d'inventer les "Sournois des roches" juste pour toi... Pour l'instant considère les comme des cougars.

Talindra n’avait pas l’habitude de porter des armures pareil, c’est pourquoi elle fut reconnaissante envers Bachir qui l’aida à ajuster celle de son père. Elle fut un peu plus inquiète lorsqu’il lui retira son fusil de chasse, mais c’était pour une raison logique. Ainsi, elle pourrait mieux se déplacer et le fusil de son père ferait parfaitement l’affaire.

Elle ne refusa bien évidemment pas le cadeau qu’il lui fit, à savoir son pistolet mygale, auquel il devait tenir compte tenu du nom qui était gravé dessus. Elle se dépêcha d’accrocher le pistolet à sa ceinture et s’entraînerait sur le chemin si elle en trouvait le temps. Les quelques conseils qu’il lui donna en même temps lui serait d’un grand secours étant donné son manque de pratique dans le maniement des armes à feu, et dans les combats en général.

Ce sont cinq chasseurs qui s’étaient réunis pour l’escorter jusqu’aux égouts, où elle devrait ensuite se débrouiller seule. Il y avait entre autre Jackson, elle savait qu’il ne serait sans doute pas d’une grande aide, mais lui rendit tout de même son salut d’un signe de tête, avec un léger sourire.

Tous étaient prêt et le cortège se mit en route. Il ne restait qu’a espérer un voyage calme, mais au moins avec quatre chasseurs expérimentes – et un débutant – elle avait toutes les chances de son côté. Le trajet fut long et, une heure plus tard, ils arrivèrent dans un lieu qu’ils appelaient les parois rocheuses… Un lieu sans doute dangereux étant donné les recommandations comme quoi il fallait se tenir prêt que fit Bachir en murmurant.

Elle se retint de demander ce qui pouvait bien s’y cacher, se disant qu’il ne valait mieux pas le savoir et que, dans le pire des cas, elle le saurait bien asser tôt. Elle saisit son fusil afin d’être préparée à la moindre attaque.

Et attaque il y eut effectivement, une attaque fulgurante, emportant l’un des chasseurs. Elle ignorait ce que c’était, mais Berno appelait cela « Sournois des roches », un nom qui en disait long sur la mentalité de ces créatures, et qu’elle avait par ailleurs pu constater. Il s’agissait à présent de ne pas finir dans l’estomac d’une de ces créatures.

« En cercle, il faut les empêcher d’approcher ! » Lâcha-t-elle. Elle n’était pas experte dans les tactiques de combat, mais savait qu’en cercle, ils ne pourraient pas se faire attaquer par derrière. Il fallait cependant pouvoir compter sur chaque membre du groupe et elle savait que, avec Jackson, ils étaient sans doute les moins expérimentes, mais ils allaient devoir faire de rapide progrès.

La pointe du fusil en avant, elle s’essaya à des tirs à relative longue distance. En fait, elle tirait sur toutes les créatures qu’elle pouvait apercevoir, essayer de viser au mieux malgré son manque d’expérience.

« Chanceux, reste au milieu du cercle ! » Cria-t-elle au louveteau apeuré.

Dans le cas où l’une de ses créatures tenterait de l’approcher, elle l’embrocherait avec la baïonnette qui était bien pratique. Son père avait eu une excellente idée.

EJ :

les chasseurs obéirent instinctivement aux ordres de la jeune fille, quoiqu'un peu surpris de la voir si autoritaire. Jackson était au côté de Talindra, il tira deux fois avec son fusil, provoquant le hurlement d'une créature qui s'écroula au sol. Les ténèbres engloutissaient l'endroit, et tous ne pouvaient que voir des silhouettes et des yeux luisants.

Chacun tirait tour à tour sans pour autant toucher les créatures aussi rapides qu'affamées. Bachir dédica de jeter une torche incandescente en hauteur, éclairant la zone pour quelques secondes. Tous purent apercevoir cinq félins de la taille d'un ours, quoi que plus minces. Les créatures avaient un pelage gris constellé de plaques qui semblaient aussi dures que la roche.

Les tirs fusèrent, chacun visant la créature la plus proche. Attaquées, les Sournois décidèrent de se jeter sur les humains. Talindra se sentit basculer quand une énorme créature s'écroula parmis les chasseurs, touchée à la poitrine. Jackson avait poussé la jeune fille, lui évitant ainsi d'être écrasée. Chanceux se trouvait de l'autre côté de la carcasse imposante du Sournois, mais là n'était pas le plus urgent : l'un des fauves se trouvait à quelques pas à peine des deux jeunes gens, écartés du reste du groupe.

La bête grogna, prête à plonger vers Jackson. Plus petite que les autres créatures, le Sournois faisait la taille d'un bon loup, mais les deux canines acérées qui dépassaient de sa gueule semblaient beaucoup plus mortelles que celle d'un loup.

Jackson leva son fusil, trop tard, la bête venait de plonger. Il la toucha dans l'abdomen avant d'être jeté au sol par un coup de patte. Consciente qu'il ne représentait plus un danger, le Sournois plongea immédiatement sur Talindra, l'écrasant sur le sol. Le fusil de son père venait de décoller, elle se retrouvait par terre, désarmée, avec une créature de plus de cinquante kilos sur le corps.

HJ :

Tu t'es cognée sur la tête, tu saignes légèrement et est un peu désorientée.
Tu perds 15 points de vitalité.

Tu gagnes un point de capacité pour avoir su prendre une décision rapidement.

Les choses allaient mal, voir très mal. Malgré une relative bonne défense général – tous tiraient, allant jusqu’à en abattre quelques uns – la situation ne faisait que se dégrader. Elle savait à présent à quoi ressemblaient les créatures grâce à la torche incandescente jetée par Bachir.

Seulement, l’une des créatures s’effondra au sein même des chasseurs et ce ne fut qu’un réflexe de Jackson qui la sauva d’un écrasement certain. Elle pourrait le remercier après, mais pour le moment, rien ne s’était amélioré. Elle pu voir Jackson tenter de combattre le Sournois, mais se faire rapidement écarter d’un coup de patte bien senti. A présent, c’était à elle qu’il s’en prenait.

Elle se retrouva sous la créature menaçante. La jeune fille légèrement désorientée, se devait d’agir rapidement malgré tout et s’occuperait plus tard de se mal de crâne dû à la chute. Sans réellement réfléchir, elle tenta d’appliquer les instructions que lui avait donné Bachir peu avant le départ. Il lui fallait atteindre le pistolet mygale pour cribler de balle le félin, essayant de viser la gorge de préférence : un endroit où elle était certaine de trouver des points vitaux et ce, avant que celui-ci ne parvienne à planter ses crocs dans sa chair.

La tâche s’annonçait ardue, mais si cela échouait, elle était morte. Le problème étant que, si elle arrivait à tuer la créature, elle avait toutes les chances de se retrouver ensevelie sous la masse de la créature. Autrement dit, il fallait qu’elle pense à s’extirper avant que le Sournois ne l’écrase complètement, ce qui ne lui facilitait pas les choses.

EJ :

Talindra tira plusieurs coups au hasard, touchant les entrailles de la bête qui n'en semblait que plus furieuse. Le monstre cracha une glaire sanguinolente au visage de la jeune fille avant de tenter de la morde, mais avant qu'elle ne puisse faire quoi que ce soit, sa tête chuta sur le sol dans un geyser de sang.

Berno, l'imposant chasseur Noir, venait de la décapiter d'un coup de machette, il envoya le cadavre valser sur le côté d'un coup de pied, libérant Talindra de l'écrasement. Le calme s'installait peu à peu tout autour, des carcasses mortes gisaient ça et là, les rares Sournois survivants s'en étaient allés. Bachir tendit une main généreuse à Jackson, l'aidant à se relever. Il jeta un regard triste à Talindra. Lui aussi était couvert de sang animal.

- Tu ne crois toujours pas à la mort de ton père ?

Berno essayait de percer l'obscurité en vain.

- Nous venons de perdre Verdick pour notre part. Tu comprends la folie de ton expédition gamine ?

Il parlait sans doute du chasseur emporté par l'un des Sournois. Sans plus parler, les chasseurs reprirent leur route, qui les mena bien vite à une sorte d'éboulis qui menait directement aux Egouts. Là, Bachir s'arrêta net, vite suivi par ses hommes.

- Voilà. Cette entrée des Egouts correspond à celle que j'ai notée sur ton plan. Comme prévu, je m'arrête là, avoir perdu un homme était suffisant. Tu peux encore faire marche arrière. Tu risques ta vie.

Jackson s'avança alors d'un pas, brandissant son fusil de chasse l'air déterminé.

- Elle risquera aussi la mienne ! Je t'accompagnes Talindra !

Il ne tremblait pas une seconde, malgré l'éventualité de la mort qui suivrait cette décision. Peut-être était-il plus courageux que prévu. Berno accompagna cette décision d'un puissant rire moqueur.

- Toi petit homme ? Tu vas plus l'encombrer qu'autre chose ! Si c'est ainsi, je serai avec vous. Je devais t'entraîner à l'art de chasser de toute manière, tu t'en souviens petit ? Vous autres, rentrez ! On sera assez de trois à risquer nos vies !

Attic, l'éternel compagnon de Berno insista pour venir, mais ce dernier refusa, prétextant qu'ils devaient au moins être trois pour revenir à l'avant-poste vivants, moins, ils risqueraient de tomber de nouveau sur des Sournois. Les trois silhouettes des chasseurs finirent par disparaître dans le bruit des pierres crissant sous leurs chaussures.

Les trois restants se regardèrent en silence, silence que Berno brisa rapidement.

- Tu veux savoir un truc petite ? Je ne suis jamais allé dans les Égouts !

HJ :
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