Seule... [Intro Talindra]

EJ :

Talindra s'agrippait à son arbalète tout en avançant. Une visite des Bas-Fonds n'avait rien de très agréable, et ce n'étaient pas les nombreux bruits ambiantes et la faiblesse de l'éclairage qui allaient la rassurer. Elle errait depuis plusieurs heures, avançant un peu au hasard, parcourant la plaine du terrain de chasse, là où elle risquait le moins de faire de mauvaises rencontres. La jeune fille ignorait tout de la manière de retrouver son père. Tout ce qu'elle savait, d'après des bruits de comptoirs, c'est qu'il était avait passé quelques nuits dans l'avant-poste avec son groupe.

Talindra savait que les chasseurs de l'avant-poste pourraient l'aider, mais encore fallait-il qu'elle retrouve cette forteresse. Pour le moment, elle avait juste aperçu quelques chasseurs, les épiant, dissimulée derrière des rochers ou autres cabanes. La plupart des hommes qu'elle croisaient se rendaient vers la ménagerie, sans doute pour y trouver du gibier, mais qui disait gibier disait prédateur.

Talindra s'arrêta net. Elle venait d'entendre un horrible hurlement. S'avançant prudemment, elle finit par trouver son origine. il s'agissait d'une louve blessée, prise dans un piège installé par un quelconque chasseur. L'animal semblait à l'agonie. A ses côtes, un louveteau hurlait lui aussi, ne comprenant pas l'origine de la douleur de sa mère.

HJ :
Introduction pas trop violente pour te laisser respirer ! Avec possibilité de trouver un compagnon animal en prime ! Bienvenue sur Technology Despot.

Nerveuse, elle l’était. C’était la première fois qu’elle quittait Liberia et, même armée, elle ne savait pas s’il elle était capable de faire face à des agresseurs, qu’ils soient humains, ou l’une des nombreuses créatures qui hantait le terrain de chasse. Mais elle devait continuer d’avancer pour son père.

Elle savait qu’il était passé à l’avant-poste, et que les chasseurs avaient toutes les chances de pouvoir l’aider à le retrouver, mais pour cela, il fallait le trouver, cet avant-poste et c’était une chose bien plus compliquée qu’elle ne le pensait de prime abord. Elle qui ne connaissait pas ce niveau avait fini par avancer au hasard, espérant avoir de la chance, mais ce ne devait pas être le cas étant donné qu’il restait introuvable.

Lorsqu’elle entendit un horrible hurlement, elle pointa nerveusement son arbalète dans la direction d’où semblait venir le cri. Quelle créature pouvait bien hurler ainsi ? Elle s’imaginait déjà entre les crocs d’une créature avec des dents plus longues que son bras. Mais, prenant son courage à deux mains, elle avança aussi discrètement que possible, prête à tirer.

Par chance pour elle, il s’agissait d’une louve blessée accompagnée de son louveteau. Elle inspecta brièvement les alentours avant d’avancer vers l’animal, remarquant ainsi le piège d’un chasseur. Elle s’approcha de la louve blessée, en tendant très doucement la main, paume vers le haut, espérant qu’il n’y aurait pas de réaction agressive, en lui disant d’une voix douce.

« Là… calme-toi ma belle…je vais te sortir de là… »

La rassurer, c’était bien, mais étant donné son état, elle n’était pas certaine que, même en arrivant à la tirer de là, elle parvienne à survivre. Il lui fallait tout de même tenter, il était inacceptable pour elle que ce jeune louveteau perde sa mère ! Elle ne savait que trop bien ce que cela pouvait faire de grandir sans sa mère.

EJ :

Talindra s'avança prudemment, les cris de la bête se calmant à son approche. A en croire le sang sec étalé tout autour, la louve était là depuis un long moment... un très long moment. Légèrement rassurée par la voix de l'inconnue, l'animal s'était presque tue, se contentant de japper de temps à autre. La louve était épuisée, mais pas autant que son louveteau, presque mort de faim.

Les souterrains n'étaient amicaux ni pour les hommes, ni pour les animaux : ils laissaient mourir les plus faibles. Étudiant sommairement le piège, Talindra parvint à l'écarter légèrement, laissant l'animal blessé ôter sa patte à moitié tranchée. La louve ne se releva pas pour autant, se contentant de lécher le membre meurtri.

La sauveuse s'en écarta prudemment, consciente qu'elle restait sauvage avant tout. Un coup de feu retentit soudainement. La louve s'écrasa au sol, un trou dans le crâne. Talindra s'était immédiatement retourné vers l'homme qui venait d'abattre sa proie.

- T'allais sérieusement libérer ma bouffe gamine ? Tu t'es prise pour qui ?

L'homme rechargea son vieux fusil de chasse. Ce chasseur devait avoir une quarantaine d'années et, à en croire ses vêtements sales et sa barbe crasseuse, il ne devait pas côtoyer grand monde. Sans doute la jeune fille venait-elle de rencontrer le poseur du piège.

- T'es qui toi d'abord ? T'es chez moi par ici !

Il pointa son arme sur la jeune fille.

- Donne moi une raison de pas t'abattre petite ! Et avance moi le pt'it de la louve, j'en ferai bien mon quatre heures ! J'crois bien que c'est mon jour de chance !


HJ :
Tu gagnes un point de capacité pour ta bonté d'âme !

Elle était parvenue à libérer la louve, mais la mare de sang l’entourant signifiait qu’elle avait été blessée il y a longtemps, et qu’elle avait sans doute peu de chance de s’en sortir malheureusement. Néanmoins, elle gardait espoir, jusqu’à entendre une détonation d’une arme à feu, et à voir la louve s’écrouler, une balle dans la tête.

Se retournant vivement, elle vit le responsable. Un vieux chasseur d’une quarantaine d’année se tenait là, arme à la main. Ainsi cette louve était son repas ?! Quel monstre pouvait bien faire cela à une louve ayant un louveteau ?

« C’est moi qui devrais vous demander sa ! On abat pas une femelle qui a un petit ! » Commença-t-elle, énervée, même si elle n’avait pas l’avantage de l’arme pour elle.

L’homme continua en demandant qui elle était, et surtout, en précisant qu’elle était chez lui. Il devenait de plus en plus menaçant, pointant son arme sur la jeune fille. Elle se savait en mauvaise posture, et ce n’est pas son arbalète de poing qui pourrait l’aider.

« Je m’appelle Talindra... » Se contenta-t-elle de répondre, mieux valait attendre la suite avant de se décider pour une réaction qui pourrait avoir de lourdes conséquences.

Vint ensuite les menaces, et pire, il lui demandait d’avancer le louveteau pour qu’il en fasse son quatre heures. Elle ne pouvait clairement pas le faire. Il lui fallait donc trouver une autre solution qui lui éviterait, ainsi qu’au louveteau, de finir une balle entre les deux yeux. A coup sûr, si elle tentait quoi que ce soit avec son arbalète, elle était morte. De même que si elle tentait d’attraper l’arme dans cette position, elle ne devait pas pouvoir rivaliser en force avec lui. Il restait la possibilité de l’amadouer, même si ce n’avait jamais réellement été son fort, si elle pouvait s’approcher de lui suffisamment, peut-être qu’elle aurait une occasion d’agir sans risquer de se prendre une balle, ou en minimisant se risque tout du moins.

« Attendez ! Si vous me laissez en vie, je pourrais vous tenir compagnie ! Vous avez l’air de pas avoir vu grand monde depuis un moment ! »

Tout en disant cela, elle s’approchait lentement de l’homme en faisant attention d’être toujours entre l’arme et le louveteau. Plus elle serait proche, plus il serait facile pour elle de prendre l’avantage avec son arbalète de poing. Il lui suffirait de donner un bon coup sur l’arme pour la détourner et l’abattre d’un carreau bien placé.

EJ :

L'avantage pouvait toujours changer de main, particulièrement quand les armes pouvaient être multiples. L'arbalète n'était pas un atout certes, mais Talindra pouvait faire de son jeune âge et de sa jolie plastique un avantage. Et ce n'était pas un homme tel que ce vieux chasseur qui serait écœuré par les vêtements sales de la gamine.

L'homme baissa son arme, affichant un fier sourire édenté tout en laissant Talindra s'approcher.

- Quand tu dis compagnie, tu veux parler de...

Il fit un geste obscène avec les hanches. Décidément, ce pervers était loin d'être un gentleman. Mais outre ses regards sur les formes de la jeune fille, il jeta un œil au dessus de son épaule, sur le louveteau qu'il pleurait.

- Lui je vais pas le râter !

Il s'apprêtait à lever son arme, mais n'avait pas eu la présence de viser la plus dangereuse des deux cibles potentielles. A bout portant, Talindra n'eut aucun mal à lui tirer un carreau au travers de la gorge. Le vieille homme lâcha immédiatement ses mains à sa gorge, s'écrasant au sol dans un râle agonisant. Après un long cri qui à la longue ressemblait à un crachat sanguinolent, il lâcha son dernier souffle. Le silence qui suivit ne fut plus que percé par les pleurs du louveteau.

S'il restait là, il finirait par mourir, cela était certain. En même temps, Talindra ignorait si elle pourrait s'en occuper tout en continuant à chercher son père.

Elle entendit des bruits au loin... Un groupe d'hommes s'approchait. Mieux valait disparaître avant qu'ils n'arrivent.

HJ :

Tu gagnes un point de capacité pour avoir abattu ta première victime.
Le vieux possède un couteau de chasse, un fusil de chasse et 70 livres.

Possibilité d'avoir un compagnon animal : Louveteau. Si tu préfères lui donner un nom...

Heureusement pour elle, et même si ce n’était pas sa spécialité, elle avait réussi à être suffisamment convainquante en proposant de la compagnie au chasseur pour que celui-ci baisse son arme en pensant qu’elle allait vraiment lui tenir compagnie. Le geste qu’il avait fait avec ses hanches l’avait complètement répugnée, quel pervers ce type.

Mais un carreau bien placé alors qu’il voulait abattre le louveteau en avait terminé avec lui. C’était la première fois de sa vie qu’elle abattait quelqu’un et cela la tétanisa durant quelques instants. Elle devrait sans doute se défendre bien davantage, et elle s’attendait à devoir se battre, mais… Mais entre s’y attendre et le faire… Il y avait un pas tout de même.

C’est en entendant les bruits au loin qu’elle repris ses esprits, regardant le louveteau à présent seul au monde. Même si cela la dégouttait, elle fouilla l’immonde pervers pour y trouver le couteau, le fusil et les quelques livres. Cela pourrait toujours servir afin de survivre, il ne fallait rien laisser. Sachant qu’elle aurait sans doute du mal à le faire quitter la dépouille de sa mère, elle pris le louveteau dans ses bras et se mit à courir dans la direction opposée aux bruits qui s’approchaient, tout en essayant d’apaiser le jeune loup.

« Là… Calme toi…Je vais rester avec toi à présent… Nous ne nous séparerons pas… Je te le promets. »

Une fois à une certaine distance du corps de l’homme, asser pour ne pas risquer d’être vue par ceux qui pourraient trouver le corps, elle déposa le louveteau, attrapa une de ses rations de survie à la ceinture et la tendit doucement au jeune loup qui avait l’air d’être affamé et épuisé. Elle n’avait malheureusement rien de mieux à lui proposer et il ne fallait pas compter sur du lait. Elle ne pouvait qu’espérer que cela serait suffisant.

« Je vais t’appeler Chanceux… Ca te plaît ? Et ca correspond bien à la chance que tu as eu que je passe par là… Peut-être que cela t’apportera même davantage de chance à l’avenir… » Lui murmura-t-elle.

Après ses événements, et même si ce n’était sûrement pas l’endroit rêvé pour cela, elle laisserait l’animal se reposer le temps qu’il faudrait en veillant sur lui.

EJ :

Talindra entrait dans une zone accidentée du terrain de chasse. Le sol s'était effondré à quelques endroits et était constellé de failles, heureusement pas assez grandes pour y laisser passer un humain. Différents rochers étaient amassés ça et là, et une discrète verdure s'imposait doucement. Elle comprit vite qu'elle s'approchait de la ménagerie, et essaya en vain de se souvenir des conseils des chasseurs Liberians à qui elle avait parlé.

Impossible de se remémorer l'emplacement exact de l'avant-poste : elle aurait dû prendre une carte. Se retournant, elle crut un instant avoir échappé aux inconnus, mais une rafale de pistolet mitrailleur lui fit comprendre son erreur, ainsi qu'un cri lointain.

- Elle est là !

L'affaire se corsait : elle venait de rencontrer les amis du type qu'elle venait de tuer, et l'endroit était loin d'être pratique pour une fusillade. Comme seuls abris possibles : les quelques rochers qui s'élevaient ça et là, ou encore les herbes hautes, quand elles l'étaient suffisamment pour dissimuler une humaine, mais la jeune fille se doutait qu'ils n'étaient pas assez idiots pour se faire avoir par le coup des herbes hautes.

Jetant un regard rapide, elle comprit qu'elle était plus ou moins encerclée. Ils étaient trois, tous à plus de deux cents mètres d'elle, et chacun séparé de l'autre par une cinquantaine de mètres. Sans doute avaient-ils ratissés le terrain pour être sûr de retrouver la fuyarde. Les coups fusaient déjà autour de Talindra. Ils l'avaient perdus de vue, mais ne comptaient pas abandonner en si bon chemin.

La voilà à présent en très mauvaise posture, mais elle aurait du s’y attendre. Elle se retrouvait dans un lieu plus qu’accidenter, poursuivie par des hommes étant loin de vouloir la remercier pour ce qu’elle avait fait à celui qui devait être l’un de leurs amis. Elle était seule face à trois chasseurs vraisemblablement expérimentés. Elle n’avait que peu de chance de survivre, et la tactique qu’elle avait utilisée la dernière fois ne fonctionnerait jamais à en croire les tirs de fusil mitrailleurs qu’elle avait pu entendre.

Ils devaient se trouver tous à plus de deux cents mètres d’elle, mais ce qui pouvait jouer à son avantage était la distance les séparants les uns des autres. Cinquante mètres devraient être suffisant pour qu’elle puisse en neutraliser au moins un, et peut-être l’utiliser comme bouclier, a condition qu’ils tiennent à leurs compagnons, ce qui devait être le cas à en juger par la réaction qu’ils ont eut en trouvant leur camarade.

Se plaquant au sol, Talindra se contenta de murmurer quelques parole au jeune loup.

« Reste à l’abri, je vais m’occuper d’eux… »

Sans attendre plus longtemps, elle déposa son fusil à l’abri dans les herbes hautes, ainsi que tout ce qui pourrait l’encombrer et se mit à ramper de rocher en rocher, essayant d’être la plus discrète possible en espérant que la distance et les passages avec des herbes hautes suffirait à la dissimuler. Elle espérait ainsi pouvoir s’approcher sans être vue de l’homme le plus proche d’elle.

Si elle y arrivait, elle avait bien l’intention de lui faire regretter d’être venu la traquer en détournant son attention – un petit caillou jeter derrière lui discrètement devrait faire l’affaire – pour ensuite lui mettre un carreau dans un de ses bras afin de lui faire lâcher son arme, essayant d'éviter de le blesser mortellement pour s'en servir comme pare ball.

EJ :

Le plan de Talindra était plutôt ingénieux, et sa petite carrure l'aidait à rester inaperçue en se faufilant à travers les herbes hautes. Elle mit très peu de temps à rejoindre l'un des hommes, tout aussi vieux et puant que son défunt ami. Tout portait à croire qu'ils étaient des petites frappes plutôt que des chasseurs. L'homme fut aussi bête qu'il en avait l'air en se laissant distraire par un caillou, marmonnant dans sa barbe.

- J'crois avoir entendu quelque chose.

Il était resté immobile suffisamment longtemps pour que Talindra ait le temps de le tenir en joue. Son carreau fusa jusqu'au bras du brigand, obliquant jusqu'à s'enfoncer dans l'avant-bras qui tenait son pistolet mitrailleur. Il se mit immédiatement à hurler de douleur. Décidant qu'elle n'avait pas le temps de se reposer, la jeune fille courut jusqu'à l'homme. Trop tard !

Blessé mais pas aveugle, il s'était tourné vers elle, stoppant son avancé d'un violent coup de poing.

- Sale petite pute ! Venez ici ! Elle est là !

Talindra dégaina le couteau de chasse, mais un violent coup de pied la désarma instantanément. Elle ne faisait pas le poids face à cet homme. Il retira d'un coup sec le carreau de son avant bras meurtri, se dressant face à elle qui était encore au sol.

- Je vais t'écarteler...

Talindra se mit alors à hurler d'effroi... Non pas à cause de l'homme menaçant, mais de la chose qui venait de se dresser derrière lui, sur un énorme rocher qui dépassait du sol. La bête à la fourrure hirsute et tachetée faisait la taille d'un énorme loup, mais ce n'en était pas un. Talindra, qui n'en avait jamais vu, reconnut vaguement une hyène, animal qui pouvait être énorme dans les profondeurs.

Satisfait de l'effet qu'il pensait faire sur la jeune fille, le brigand n'entendit pas le rire effrayant de la bête qui sauta sur lui, plantant ses crocs directement dans la gorge. Deux autres hyènes firent leur apparition derrière la première, semblant rire aux éclats.

Au loin, les deux autres hommes s'étaient mis à fuir en apercevant ces animaux. Autrefois, les hyènes ne s'attaquaient que trop rarement aux humains, mais désormais, leur faim les poussait à en vouloir toujours plus.

Son plan avait fonctionné… Jusqu’au coup de poing qui l’avait stoppée, suivit par un coup de pied lui faisant lâcher son couteau. Cette fois, elle n’avait plus d’arme et tout portait à croire qu’elle allait effectivement finir écartelée par l’homme.

Elle hurla d’effroi en voyant la créature derrière l’homme. Ce dernier avait d’ailleurs l’air de croire que c’était lui qui l’effrayait, mais il n’en était rien et lorsqu’il le découvrit, il était trop tard pour lui. Les autres lâches s’étaient en allés et elle se retrouvait à présent face à plusieurs imposantes créatures.

Elle passa rapidement ses différentes options en revu : la fuite ? Non, elles étaient certainement bien trop rapide pour elle. Le combat ? Si elle tenait à se faire déchiqueter par les crocs de la créature comme son agresseur, c’était ce qu’il fallait essayer, sinon mieux valait trouver autre chose. Tenter de les amadouer ? De toute façon, elle n’avait pas de meilleure idée, et n’avait pas le temps d’en trouver.

« Gentil… Je suis une amie, calmez-vous… Tenez, voici un peu de nourriture… Maintenant, je vais juste récupérer mon couteau…Et partir… »

Elle n’était pas rassurée, mais qui le serait face à de tel monstre ? Joignant les gestes à la parole, elle attrapa plusieurs de ses rations restantes et les jetas à terre devant elle, avant de ramasser son couteau dans un mouvement très lent, le remettant à sa ceinture, avant de reculer tout aussi lentement, sans leur tourner le dos, prête à courir aussi vite que ses jambes le lui permettaient si les créatures se décidaient à faire un mouvement d’attaque.

Intérieurement, elle priait simplement pour que les créatures accepte cette offrande et la laisse partir sans l’attaquer. En cas d’attaque, certes, elle pouvait courir, mais de là à distancer ce genre de monstre, elle n’y croyait pas trop. En cas d’attaque, elle pourrait toujours tenter de se servir de son couteau, ou de son arbalète, mais il s’agissait d’armes bien maigres contre de tels monstres. Elle avait l’impression que sa dernière heure était arrivée, mais qui sait ? Peut-être aurait-elle de la chance ?

EJ :

La première bête était occupée à démembrer le criminel, se délectant de sa chair. une autre fit quelques bonds en direction de Talindra, montrant de larges dents dans un sourire qui semblait moqueur. La dernière s'approchait elle aussi, par un autre côté.

Les hyènes l'observaient étrangement, ne semblant pas décidées à l'attaquer. La première se contenta de la nourriture qu'elle leur lança, la gobant d'un seul coup avant de la recracher plus loin pour s'en délecter à son aise. Gaspiller ses dernières rations de survie valait mieux que de finir soi-même en ration de survie.

Mais il restait une bête, qui après un long regard sur Talindra, se désintéressa d'elle pour aller se nourrir du défunt, déjà à moitié dévoré. L'amie des animaux fit quelque pas prudents en arrière, récupérant Chanceux au passage, avant de partir d'un pas plus assuré, s'éloignant définitivement du carnage. Quelques minutes plus tard, elle tomba nez à nez avec un jeune homme dissimulé dans les herbes hautes. Paire de jumelles en main, fusil dans l'autre, il jeta un regard étrange sur le louveteau avant de revenir sur la jeune fille.

- Impressionnant ton truc avec les hyènes ! T'es une chaman ou quoi ?

L'homme devait avoir son âge, peut-être un peu moins. Il était correctement rasé et portait une tunique de chasseur très propre. Il devait sans doute vivre non loin de là. A son air amical, il semblait pacifique, mais mieux valait ne pas tirer de conclusions hâtives. L'homme tendit une main maladroite.

- Je m'appelle Jackson ! Je suivais ces hyènes depuis le matin !... Mais quand j'ai vu ce qu'ils ont fait de ce mec, j'ai décidé de changer de proie. C'était un ami à toi ?

L'homme tendit un doigt prudent au louveteau qui se mit à grogner. Visiblement, Chanceux n'appréciait que la compagnie de sa sauveuse.

- Et lui, c'est aussi ton ami ? Si j'pouvais ramener son grand frère aux chasseurs, ils cesseraient de se moquer de moi dès que je reviens bredouille ! Pas grâce à moi qu'ils mangent en tout cas... Tu es seule ?

Dans un soupire de soulagement, elle vit que toutes les hyènes avaient décidées de la laisser en paix, ce n’est pas aujourd’hui qu’elle finirait en casse croûte pour créature surdimensionnée. Décidément, avec tous les animaux qu’elle rencontrait, elle parvenait à s’en sortir plutôt bien jusqu’à présent. Encore ses deux bras, ses deux jambes, elle s’estimait chanceuse.

Finalement elle pu récupérer Chanceux et son fusil laissé en arrière pour s’en aller loin des hyènes, avant qu’elles ne changent d’avis à son sujet. C’est alors qu’elle croisa un étrange jeune homme dans les hautes herbes, armé d’un fusil et équipé de jumelles. Il s’agissait de rester méfiante après ce qui venait de se passer avec les quelques hommes qu’elle avait croisée.

« Chamane ? Moi ? Non pas du tout, j’ai juste un peu de chance… » Elle jeta un regard en arrière, en direction des animaux « Ou beaucoup plutôt. »

Il prétendait s’appeler Jackson, et devait être un chasseur s’il avait suivit les créatures toute la matinée. Si c’était bien le cas, il pourrait la conduire où elle le souhaitait, même s’il semblait plutôt maladroit. Elle serra la main du jeune homme en se présentant.

« Moi c’est Talindra. Un ami ? Lui ? Non, il voulait plutôt m’écarteler ! Les hyènes m’ont sauvée. »

Elle sourit doucement en voyant le louveteau grogner. Visiblement, elle était la seule à pouvoir l’approcher sans risquer d’y laisser un doigt ou deux, ce qui était une bonne chose, nul doute que plus tard il serait un ami fidèle durant toutes ses pérégrinations. Il commença ensuite à poser des questions sur le jeune loup, tout en finissant par demander si elle était seule. Question dont elle se méfiait quelque peut car, si la réponse était oui, ne risquait-il pas de vouloir s’en prendre à elle ? Mais il y eut autre chose qui la fit réagir, confirmant qu’il était un chasseur, ou du moins savait où était l’avant poste.

« Oui, il s’appelle Chanceux… Et non, je ne suis pas seule comme tu peux le voir, je suis avec Chanceux. T’es un chasseur donc ? Tu peux me conduire à l’avant poste ? Je suis un peu perdue et il faut absolument que je m’y rende. »

Tout en disant cela, elle mis sa main à sa ceinture, au niveau du couteau, aussi discrètement que possible. Il s’agissait simplement d’assurer ses arrières. Elle avait déjà trop combattu d’hommes à son goût, et surtout, risquer bien trop de fois sa vie en si peu de temps !

Demander l’aide du jeune homme afin de trouver l’avant poste ne l’enchantais pas vraiment, mais avait-elle vraiment un autre choix ? Elle n’en voyait pas vraiment, surtout qu’elle risquait de retomber sur les deux hommes survivant, ou sur d’autres tout aussi belliqueux.

EJ :

Nerveux et maladroit, cet homme l'était, mais en aucun cas il ne semblait hostile, et Talindra dut vite se rendre à l'évidence : elle n'avait rien à craindre de Jackson. Ce dernier fit un semblant de salut militaire avec un large sourire.

- Chasseur Jackson pour te servir ! Alors comme ça tu cherches l'avant-poste ? Ça tombe bien : j'y habite ! Tu n'étais plus très loin si ça peut te rassurer ! M'acceptes tu comme escorte ? C'est par là !

Les deux jeunes gens se mirent en marche, Jackson devant. Le garçon était plutôt bavard et amical, et sa présence pouvait être rassurante, même si Talindra se doutait que ce gamin ne ferait jamais le poids face à une grande créature ou à un guerrier. Au loin, elle voyait des meutes de loups évoluer, près de la ménagerie. Elle jeta un regard à Chanceux qu'elle portait dans ses bras. Bientôt, ce serait à lui de la défendre, cela était certain.

Après une demi-heure de marche, Talindra distingua une sorte de forteresse de forme cylindrique au loin. Le tout était entouré de murailles grossièrement réparées à certains endroits.

- Et voici l'avant-poste ! Tu viens pour quoi en particulier ? Personnellement, j'y suis depuis une semaine, je n'avais pas vraiment d'autre endroit où aller... Mon père doit se faire un sang d'encre pour moi, quelque part à Liberia, mais je me plais ici, je deviendrais un grand chasseur !

Ils avancèrent vers la muraille, des gardes y patrouillaient tranquillement. Quand ils reconnurent Jackson, ils firent ouvrir les portes métalliques de la muraille. Jackson invita sa protégée à entrer d'un geste de la main.


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