Premier rapport de mission

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Vêtu de sa tenue de sortie, Jarel sortît des vestières après avoir fermé son casier récalcitrant. ce dernier avait la mauvaise manie de se bloquer au niveau de la fermeture à cause de ses gonds un peu trop lestes. Mais, au fil du temps, Jarel avait apprit à y faire avec ce casier: Il ne fallait pas y aller de main morte. Cela donnait souvent lieu à un acharnement perçu d'un mauvais œil par ses collègues Unificateurs imperturbables. Cette fois ci, un homme mesurant près de deux mètres, vêtu de la même tenue avec un képi sur la tête et un bandeau de borgne sur l'œil le fixait pour comprendre les raisons d'un tel comportement. Mais Jarel fît mine d'ignorer l'imposant sous officier et passa son chemin en retenant un fou rire qui lui aurait valu une très mauvaise appréciation auprès de celui-ci.

Marchant rapidement dans les couloirs il arriva près de l'ascenseur qui devait le mener jusqu'à l'étage des bureaux. Bureaux où l'attendait surement de pied ferme le Colonel Humphrey pour lui passer un savon qui rentrerait à coup sûr dans les anales. Les portes s'ouvrirent, laissant ressortir deux officiers qui ne prêtèrent aucune attention au Lieutenant marqué des coups de la veille. Jarel entra donc seul dans l'ascenseur. Il mit à profit cette solitude momentanée pour travailler son regard dur et sévère afin de rester présentable devant Humphrey, car il devait se l'avouer, il lui mettait les nerfs à vif. Devant le miroir du fond de la cabine il travaillait quelque grimaces avant de figer son regard, à l'instar de sa propre personne quelques semaines plus tôt. Il se redressa puis fît face aux portes qui ne tardèrent pas à s'ouvrir sur un étage bruyant.

De nombreux coups de fil étaient en attentes et les secrétaires s'affairaient en hâte à leurs tâches dévolues. Certains restaient calme devant leur bureau, mais c'était sans compter les hurlements provenant d'un des bureaux de l'aile Humphrey. Ainsi Jarel avait surnommé le couloir ou se tenait le bureau du tyrannique Colonel sénile. Pour Jarel, le Colonel faisait un très bon rat de bureau, mais il n'avait pas fait ses preuves quant à ses performances sur le terrain. rien n'indiquait qu'il avait participé à de nombreuses campagnes sur le terrain. Oh ça oui, Humprhey était décorée comme un sapin de noël avec ses galons, ses barettes et ses médailles, mais avait-il seulement tenue une arme dans sa vie? Jarel n'en savait rien, mais il payerait cher pour le savoir. Quoiqu'il en soit il arriva finalement dans le couloir, et l'espace d'un instant, les cris de provenance inconnue s'estompèrent un instant, pas moyen de savoir si c'était bien Humphrey qui s'excitait. Il arriva ensuite face à la porte du bureau, et là, toujours pas moyen de savoir si Humphrey était en rogne. Décidément aujourd'hui il gardait son calme plus de cinq minutes. Jarel frappa puis entra, comme le ferait n'importe quel Unificateur, et salua son supérieur après s'être placé devant son bureau. Restant debout et raide il se présenta.

- Lieutenant Taylor au rapport mon Colonel!

Le suspense devenait intenable, c'était presque indécents de la part du rat de bureau qu'était humphrey, mais il fallait encore attendre un petit moment pour enfin savoir s'il avait eu vent des actions pitoyables de sa bande de bras cassés.

EJ :

Les traits d'Humphrey étaient toujours aussi sévères, il observa le lieutenant un long moment, jetant quelques regards mesurés sur son rapport qu'il feuilleta rapidement. Le supérieur direct de Taylor lâcha un rapide " Bien " avant de reprendre son affreux silence. Enfin, il se décida à parler, d'une voix assez forte, bien que calme.

- Bien. Je ne sais pas vraiment quoi penser de vous Lieutenant Taylor.

Un nouveau silence. Le rapport fut brusquement fermé, et glissé avec d'autres documents. Humphrey jeta un regard sur l'horloge holographique de son bureau

- J'aurais apprécié recevoir votre rapport un peu plus tôt. Mais rassurez-vous : j'ai eu d'autres échos de votre petite "escapade". Pour tout vous dire, certains membres de l'État Major voient d'un très mauvais œil votre promotion. ING-129 m'a informé de vos prises de risques inconsidérées pour sauver un élément sacrifiable de votre équipe. Votre visite du Grenier a achevé d'augmenter son scepticisme quand à votre efficacité.

Le colonel plongea un regard froid sur Jarel qui, évidemment, n'avait pas son mot à dire.

- Sans doute comprenez-vous désormais l'efficace de l'hormone d'inhibition sentimentale ? Insoumis ou non, vous devez être capable de juger une situation. Votre mission aurait été menée sans bavure si vous aviez laissé ING-130 là où il est tombé. Pas de sentimentalisme ! De plus, le rapport d'ING-129 fait état d'une grande dissipation de vos éléments Insoumis. INR-42 n'était pas tout à fait sous vos ordres selon votre médecin.

Le colonel laissa s'installer un nouveau silence. Il fusilla Jarel du regard quand celui ci allait parler, lui faisant comprendre que le moment n'était pas encore venu.

- Néanmoins, vos actions au Grenier ont été impressionnantes, et je ne peux nier l'efficacité de votre trio. FI-111 a eu raison de me recommander de vous placer avec d'autres Insoumis officiels. Votre petite scène d'héroïsme nous a appris de nombreuses choses quand aux actes des rebelles... A ce propos, votre rapport ne fait pas mention du sort de l'autre unité qui était sur les lieux. Avez-vous eu des contacts avec l'unité blindée qui s'est faite éliminée ?

Jarel allait répondre mais le colonel continua, préférant continuer sa tirade, montrant ainsi clairement à Jarel qu'il ne le considérait que comme de la merde !

- La forte présence rebelle nous a mené à penser qu'Âme Libre préparait quelque chose. D'après l'enquête de FI-334, le Fils d'Immanisius qui vous a porté secours, ces soupçons sont vérifiés. Vous risquez fort d'avoir à retourner dans les profondeurs d'ici peu lieutenant Taylor.

Le silence s'imposa de nouveau, le regard dur du colonel restait fixé sur Jarel qui ne savait s'il pouvait parler ou non.

- A part ces quelques détails, votre dossier semble complet. Des remarques à ajouter lieutenant ?

Des héros? Ainsi certains percevaient leur esacapade comme héroïque? Jarel ravala sa salive, comment pouvaient-ils juger son escouade? Ils n'y étaient pas eux, en bas, confronté à des gamins qui déchainaient une pluie ardente de balles. ING-129 faisait son boulot, le Lieutenant le savait et il n'avait pas son mot à dire. Mais Jarel, au fond de lui n'avait qu'une envie: Lui coller son poing en plein visage. On ne trahit pas son escouade! Qu'on soit soumis ou non ne fait aucune différence! Jarel allait la fermer, ça c'était sûr, mais si jamais l'occasion devait se représenter il déciderait de sauver encore une fois ses hommes. De plus, petit détail qu'avait surement omit de faire part le médecin de l'équipe: Ceux qui étaient descendus dans le Grenier était tous volontaire. Jarel se secoua discrètement la tête pour chasser ces pensés néfastes.

- Nous ne savions rien sur l'unité de soutien. Les radios étaient H.S à cause des brouilleurs. Ce que j'ai omis de souligner dans le rapport c'est que nous avons croisés les restes d'une unité blindée juste avant de remonter vers la Frontière. Probablement celle qui devait nous porter secours... Je suis confus, ça ne se reproduira plus.

Jarel revoyait les carcasses des blindés et les corps jonchant le sol, dépouillés de leur armure. Sur le moment il n'y avait pas tellement prêté attention; alors qu'ils se déplaçaient au pas de course il avait attardé un moment son regard sur les corps mais dans le feu de l'action tout allait trop vite pour ressentir quoi que ce soit. Mais là, à tête reposée, il sentait une boule au fond de son estomac. Mais heureusement pour lui il n'avait perdu personne, et ça, grâce à une personne en particulier.

- Oui j'ai une requête. Je souhaiterais que INR-41 soit cité pour faits d'armes. Je pense qu'il a briller par son expérience et son sang froid.

Jarel lui devait au moins ça pour leur avoir sauver les miches plus d'une fois. Néanmoins déposer une requête n'était rien comparé à l'étude de l'état-major. 41 était le genre de soldat que l'on "héroïse" pas, ce genre d'hommes n'étaient pas "présentable" au grand public.
Il savait aussi comment allait réagir Andy. C'était le genre de type à ne pas demander à devenir un héros. Ça il en avait surement rien à faire.... sauf que parfois, ça pouvait finir comme ça. Et ce jour là Jarel ne savait pas comment il réagirait. Perdre un de ses hommes, non, un de ses amis serait sans doute un coup dur. De quoi regretter l'hormone à coup sûr...

EJ :

Humphrey ricana à la requête de Jarel, répondant d'un ton sec.

- Ce n'est pas à vous de décerner les décorations ! Je pense que le Commandeur Suprême n'a pas besoin d'un minable lieutenant pour l'aider à juger !

Le Colonel rangea l'ensemble des dossiers dans l'un des tiroirs de son bureau, comme si tout était terminé. Un message clair pour montrer qu'il passait à autre chose.

- Quant à l'escouade blindée, vous n'avez pas à vous excuser, elle était là avant vous et pour de tout autres raisons ! Si vous croyiez qu'on dérangerait un tank pour trois soldats ! Bref. Cette mission est terminée pour vous. Et j'en tire quelque chose de positif.

Le colonel toussota, indiquant la porte à Jarel pour lui montrer que leur entretien prenait fin.

- L'État Major est en train d'examiner l'affaire. Je pense qu'une opération coup de poing va être lancée d'ici peu. Âme Libre n'a plus qu'à compter les jours qu'il lui reste.

Humphrey semblait jubiler, se moquant totalement de l'âge des ennemis, qu'ils aient trente, quinze ou dix ans ne l'intéressait pas. L'important était de les annihiler.

- Lieutenant Taylor, je vous accorde quatre jours de repos à vous et à votre escouade, le temps que vos hommes soient de nouveau sur pied. D'ici là, tâchez de vous tenir prêt, et essayez de changez de mode opérationnel. Plus d'actes héroïques : je veux des escouades rapides et efficaces ! Vous pouvez disposer.


Le colonel quitta son homme des yeux, montrant qu'il ne l'intéressait désormais plus. Jarel quitta la pièce lentement. Tout cela s'était mieux passé que prévu. L'homme allait quitter les lieux mais une silhouette familière était dressée en plein milieu du couloir. Arcas portait son uniforme officiel, son visage balafré était déchiré d'un sourire.

- Hey Jarel ! Alors, on fait des virées en ville sans son ami Arcas ? J'ai appris pour tes jours de repos. Je pense qu'un peu d'entraînement ne te fera pas de mal. Inutile de te faire de la graisse tu ne penses pas ? Que dirais tu d'essayer ma salle d'exercice, j'ai quelques techniques à t'apprendre...


Le Fils d'Immanisius croisait les bras, mettant en valeur ses muscles imposants. A en croire sa position, qui dominait largement le lieutenant, il ne le lui laissait pas vraiment le choix.



HJ :
Tu reçois 500 crédits sur ton compte pour cette mission.

Jarel ressortit du bureau en veillant à ne pas la claquer sous l'énervement qui commençait tout juste à apparaitre sur son visage. Quand la porte fût fermé il grinça des dents, un peu plus et il commettait une erreur impardonnable pour un Lieutenant. Mais Humphrey avait raison, il fallait qu'ils changent pour leur survie. Il réajusta alors son képi puis se dirigea vers les ascenseurs, mais par malchance il tomba nez à nez avec Arcas. Pas moyen de l'éviter, il l'avait déjà remarqué, à croire qu'il était venu ici exprès pour ça. Le Fils d'Immanisius lui proposait un entrainement... la gorge de Jarel se noua mais il parvînt à répondre.

- Tant que tu ne m'oppose pas à un géant d'une quelconque de tes affaires, je dis pourquoi pas. Ah... et il me reste que quatre jours de permission, alors fais en sorte que je puisse récupérer avant le début de ma prochaine mission.

En fait c'était inutile de dire ça à Arcas qui allait surement rire. Il allait être blessé, c'était inévitable. Les Fils d'Immanisius n'avaient pas volés leur réputation et Jarel se retrouvait affilié avec l'un d'entre eux, que du bonheur en perspective donc...

- Ah, et pour la sortie... Ne le prends pas mal mais si tu étais venu personne ne saurait combien de mort il y aurait eu. Arcas, vaut mieux t'avoir avec nous que contre nous, ça c'est sûr. Mais fais gaffe quand même... un jour c'est moi qui vais t'allonger!

Jarel entonna un rire machiavélique... apparemment il avait son idée en tête et ça n'annonçait rien de bon.

HJ : J'ai déjà eu 200 crédits pour la mission X)

EJ :

La remarque de Jarel sembla légèrement amuser son ami très spécial, qui ne répondit que d'un mince sourire avant d'indiquer l'ascenseur au Lieutenant. Destination : son appartement. Le Fils d'Immanisius fit un regard froid à un fonctionnaire qui voulait entrer dans leur ascenseur, ce dernier changea étrangement d'avis. Les portes se refermèrent.

- Alors comme ça tu crois pouvoir m'allonger ? répéta le soldat un léger ton de menace dans la voix, s'approchant de Jarel qui ne savait comment réagir.

Soudain, l'homme éclata de rire, faisant une tape amicale sur l'épaule de Jarel.

- Ne sois pas présomptueux mon ami ! Sans moi tu serais déjà mort, crevé au fond du Grenier ! A ton avis, pourquoi un Fils d'Immanisius s'est embêté à venir te secourir ? Sans ton ange gardien tu serais mort mon pauvre !

Décidément, le soldat d'élite s'impliquait beaucoup dans la vie de Jarel. Bien entendu, le Lieutenant ne pouvait vérifier ses dires, mais après tout, pourquoi son "ami" lui mentirait. L'ascenseur du QG s'arrêta au rez-de-chaussée, de toutes manières, Jarel n'avait plus rien à y faire.



HJ :
Oups, une gaffe ! Et moi qui me prétend sadique ! Bon et bien à ce moment là, tu ne reçois que 200 crédits, et considères ça comme une prime ! De toutes manières, ton équipement t'es gracieusement offert par l'armée, donc pas besoin d'argent ! ^^



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