Les débuts d'une voleuse...

EJ :

Liberia, derrière ses avenues animées et éclairées, pouvait être une ville très froide, qui n'hésitait pas à broyer quiconque montrait un signe de faiblesse. Certains quartiers, refuges de gangsters en tout genre, étaient loin d'être hospitaliers. Ils avaient cependant l'avantage de fournir des squatts interessants, et un abri pour quiconque voulait échapper à la milice d'Âme libre... de vrais repaires de brigands en quelques sortes.
C'est dans ce genre de quartiers que vivaient Troy et Even, deux jeunes voleurs assez expérimentés, ainsi que Enza, orpheline qu'ils avaient pris sous leur aile. Ce jour là, Troy avait convié sa protégée à un petit exercice surprise. Elle ignorait encore de quoi il s'agissait et s'était rendue, intriguée, sur le lieu de rendez-vous : le marché de Liberia, en plein coeur de l'une des rues les plus fréquentées de la ville.
Troy emmena son amie dans un lieu assez calme, jetant des regards inquiets vers tout les miliciens d'Âme libre qu'il croisait. Une fois que les deux voleurs furent dans une ruelle plus calme, Troy lança un grand sourire à sa protégée

-Tu es juste à l'heure Enza, c'est parfait. Ecoute, je sais que tu aimerais devenir une voleuse aussi habile qu'Even et moi, c'est pourquoi on s'est concertés tous les deux... On pense que tu aurais besoin de quelques leçons plus approfondies en matière de vol, mais surtout que tu manques de pratique.

Le jeune voleur montra la rue principale, où déambulaient nombre d'habitants aux portes-monnaie débordants.

-Aujourd'hui, tu vas travailler sans filet ! En plein coeur du marché ! Ne t'inquiète pas, je serai là si jamais ça tourne mal. Surtout, méfie-toi des miliciens de la ville... Et tiens : ça pourrait toujours t'être utile.

Le jeune voleur plaça discrètement un couteau entre les mains de son amie. Il se mit ensuite à escalader d'un bon le mur de la ruelle, disparaissant sur les toits de la ville, et laissant Enza seule à sa mission...

HJ :

Gains : 1 couteau (veille à créer ta fiche de gestion)

Voilà ton premier sujet Enza, à toi de faire ce que tu crois bon de faire... Tu n'es pas obligée de suivre les ordres de Troy. J'ai cru bon de ne pas le décrire afin de te laisser faire cela plus tard... c'est toi qui l'as inventé après tout ! Tu devras changer de sujet dès que tu quitteras cette partie de la ville. Pour l'instant décris ce que bon te semble, tu peux bien entendu faire intervenir des PNJs. MP moi si tu as des questions !

La journée était belle... aussi belle qu'on pouvait l'espérer dans une cité souterraine. Aujourd'hui, Enza s'apprêtait à passer une "leçon" avec son ami Troy. Elle se doutait qu'il chercherait un jour à améliorer ses capacités de voleuse, elle qui n'officiait que dans les rues désertes, sur des passants ivres ou inconscients. Il était temps de s'en prendre à de vraies cibles, et c'est ce que Troy lui annonca. Le jeune homme était toujours aussi charmant, son teint basané lui donnant quelques airs mystérieux. Malheuresement, il était également trop provocateur, ce pourquoi Enza ne fut nullement surprise lorsqu'il s'enfuit de la ruelle sans même savoir si elle avait des questions à lui poser.
Seule, Enza ne l'était pas. Elle se doutait que les yeux de ses amis l'observaient depuis un coin sombre, prêts à agir, ce qui la rassura quelques peu. La fille aux cheveux blancs rangea son nouveau couteau à l'intérieur de sa manche, prêt à l'emploi. Il lui serait utile pour couper les liens des bourses des passants. Après avoir pris une grande bouffée d'air, la jeune fille se décida à quitter la ruelle, bien décidée à prouver ses dons de voleuse...
Le marché était le lieu idéal pour commencer : rues bondées, bruit, bousculades... et ce n'étaient pas les quelques milicens qui empêcherait à Enza d'officier. Après plusieurs recherches infructueuses, la jeune fille trouva la cible parfaite : un homme d'âge certain vêtu d'une tunique du plus bel effet, qui étalait son argent devant chaque marchand.

Les riches... Jamais assez malins pour dissimuler leur fortune... pensa-t-elle.

Bien décidée à voler cet homme, elle repéra la place de sa bourse : qu'il laissait pendre à sa ceinture. La jeune voleuse s'approcha donc au plus près de sa cible, bousculant aux passages quelques passants pressés. Après avoir vérifié qu'aucun milicien n'était dans les parages, elle laissa sortir la lame du couteau de sa manche, prête à couper le lien qui racordait la bourse de l'homme à sa ceinture. Elle s'aligna sur les pas du vieil homme, aggripa calmement sa bourse et trancha net le lien, avant de partir au plus vite. Troy serait fier d'elle !

EJ :

Une main rapide et vivace empêcha la fuite de la jeune fille. Il s'agissait de celle du vieillard. Enza se retrouva dans la fâcheuse posture du voleur pris la main dans le sac. En effet, elle tenait fermement la bourse de l'homme dans la main qu'il serrait fermement.

-Alors petite ? On cherche à voler le vieux Romuald... Tu crois que je ne t'avais pas vue, à me suivre comme une malpropre ? cria le vieil homme.

Malgrè son âge avancé, il semblait avoir l'avantage sur la voleuse, qui commençait à souffrir par le poignet où on l'aggripait. La situation se compliquait : au loin, Enza put apercevoir deux miliciens qui avancaient dans la rue. Si jamais il apercevaient la scène, ce serait fini... La voleuse aurait le droit à sa semaine de prison ! Il fallait réagir, et vite !

Enza se maudit d'avoir été trop naïve pour y croire, et elle était désormais mal en point. Quelques regards à droite à gauche lui suffirent pour comprendre que Troy n'était pas là pour l'aider... Pire encore : une patrouille de miliciens se dirigeait vers elle. Elle eut très peu de temps pour réfléchir, et agit très instinctivement.

"Ne me frappez pas monsieur, supplia-t-elle je suis juste une pauvre orpheline, j'ai besoin de...

Elle ne termina pas sa phrase : elle venait d'envoyer un violent coup dans l'entrejambe du vieil homme, que son discours avait déconcentré. Il lâcha immédiatement prise, permettant à la jeune fille de s'enfuir à quatre jambes.

"Arg... Sale petite... Attends un peu !"

Le vieillard la suivit en courant. La voleuse ne s'attarda pas à savoir si les miliciens étaient au courant, elle ne pensait plus qu'à courir, quittant la rue principale pour passer par des quartiers moins fréquentés. Le vieillard courait encore, Enza entendait ses pas derrière-elle. La voleuse misait à fond sur son âge, il s'épuiserait avant elle, cela était certain. Elle se décida à passer par une ruelle déserte, esperant qu'il ne la verrait pas tourner.

EJ :

Les bruits de pas de celui qu'Enza venait de voler se faisaient toujours plus forts : il la rattrapait. Elle décida de jeter ses derniers espoirs sur une ruelle déserte, mais à peine fut-elle entrée dans cette dernière qu'elle se sentit décoller du sol. La seconde de panique laissa place à celle de soulagement. Troy, situé sur un escalier de secours métallique, qui datait sans doute du temps où la ville appartenait à Immanis, avait saisi son amie au passage, la hissant à ses côtés. Le vieil homme n'avait rien vu de cela, il passa la ruelle en courant, persuadé de suivre celle qui l'avait volé.
Troy fit signe à Enza de le suivre. Ils grimpèrent les marches de l'escalier de secours quatre à quatre et se trouvèrent sur l'un des toits de Liberia, d'où ils avaient une vue générale sur le marché.
La voleuse brandit son trophée : la bourse du vieil homme. Troy soupira.

-J'ai vu ton numéro de là où j'étais... Tu devrais sérieusement penser à t'entraîner, ce n'est pas difficile de voler une bourse sans se faire prendre Mais là n'est pas le problème... Regarde là-bas !

Il montra une partie du marché à sa protégée. Le vieil homme était là, il parlait aux deux miliciens. Il ne fallait pas être surdoué pour comprendre qu'il portait plainte.

-Maintenant, ils vont te chercher... Mieux vaut se séparer ! Ne repasse pas par le marché et évite les miliciens. On se retrouve au squatt. Demain, l'affaire sera tassée.

Troy se mit alors à sprinter avant de plonger vers le toit d'un immeuble en contrebas. Il sauta ainsi de toit en toit jusqu'à ce qu'Enza ne puisse plus le voir. Elle aurait été bien incapable de le suivre. Deux sorties s'offraient à elle : la ruelle de laquelle elle venait, qu'elle pouvait rejoindre par l'escalier de secours, ou bien l'immeuble en lui-même, dans lequel elle pouvait pénétrer par une trappe sur le toit.

HJ :

Gains :
La bourse contient 50 livres
Tu gagnes un point de capacité

Troy venait à la fois de lui sauver la vie et de la remettre en cause. Enza ne savait plus quoi penser, elle qui croyait être une bonne voleuse. Elle se consola en trouvant les quelques pièces dans la bourse du vieil homme, elle les mit dans son propre porte-monnaie en souriant. La jeune femme avait eu chaud, elle soupira avant de retourner vers l'escalier de secours. Elle aurait très bien pu passer par l'immeuble mais ne préférait pas être accusée d'effraction... Les miliciens la recherchaient déjà, inutile d'augmenter les charges contre elle.
Après avoir vérifié que plus personne ne se baladait dans la ruelle, Enza sauta de l'escalier et se dirigea rapidement vers une autre rue. Elle prit soin d'éviter les endroits bondés, ne passant que par de vieux passages qu'elle connaissait. Elle n'avait jamais quitté Liberia, si bien qu'elle commençait à connaître la ville par coeur. Même si elle se sentait parfois oppressée, l'extérieur ne l'attirait pas vraiment, elle n'en entendait que du mal. Elle imagina cependant être à l'air libre... cela devait vraiment être étrange. Immanis devait être une ville magnifique.
La jeune fille fut interrompue dans ses pensées par un groupe de trois passants qui discutaient bruyamment. Ils s'éloignaient d'elle. Le portefeuille de l'un d'entre eux dépassait de la poche arrière de son pantalon.

Je refuse d'avoir perdu ma journée... J'ai quelque chose à prouver à Troy !

Enza pressa le pas, jusqu'à ce qu'elle puisse entendre les discussions des trois hommes :

"Mais si ! Je te dis que la serveuse ne regardait que moi ! Je lui plaisait crois-moi, et pas qu'un peu..."

La voleuse cessa d'écouter leurs paroles ininteressantes pour se concentrer sur son objectif, elle y arriverait cette-fois ! Après s'être enfin décidé, la jeune fille se mit à sprinter, bousculant sa cible tout en lui prenant la porte-feuille. L'homme tomba à terre, surpris par le choc. Ses amis ne comprirent pas tout de suite, puis se lancèrent à sa poursuite. Enza courait plus vite que jamais, elle enfila le porte-feuille dans l'une des poches de sa tenue. Pour surprendre ceux qui la poursuivait, elle tourna au dernier moment et plongea à travers la première chose qu'elle trouva, un bouche d'égout ouverte.

EJ :

Le corps de la jeune voleuse bascula littéralement dans le vide... Elle n'avait pas prévu la profondeur des égouts dans lesquels elle venait de plonger. Enza n'eut pas le temps de se rattraper sur ses bras, elle ressentit une forte douleur à la tête. Un voile noir vint devant ses yeux. Elle reprit conscience juste à temps pour voir l'ouverture qu'elle venait d'emprunter se boucher dans un grincement métallique.

-Les égouts ! Voilà tout ce que tu mérites voleuse ! lâcha une voix de l'extérieur.

La jeune femme entendit qu'on plaçait un poids sur la plaque d'égouts. Inutile d'essayer de repartir par là... Enfermée, mais en sécurité, elle se permit quelques minutes de repos. Elle s'était ouvert le crâne, ce qu'elle comprit en carressant un cuir chevelu ensanglanté. Une fois ses yeux habitués à l'obscurité, Enza se permit d'observer les lieux.
Elle se trouvait dans une pièce mitoyenne, entre deux longs corridors parcourus par des "fleuves" d'une eau boueuse et malodorante. Des bords pavés de quelques centimètres de largeur permettait le passage de chaque côté des couloirs. Le tout était très peu éclairé et assez répugnant. Enza allait devoir visiter les égouts...

HJ:
Gains :
Le porte-feuille contient 40 livres
Tu gagnes un point de capacité
Le saut t'as fait perdre 20 points de vitalité

Dorénavant, Enza essaierait d'éviter les sauts dans le vide... C'est ce qu'elle se dit en entendant le crissement de métal qui annonçait son emprisonnement. Au moins elle était tranquille, il fallait voir le bon côté des choses. La jeune fille récupéra l'argent de sa dernière victime.

Tout ça pour 40 livres... Moi qui n'avais aucune envie de visiter les égouts !

Une forte douleur tiraillait la jeune fille, elle passa sa main dans ses cheveux et sentit une substance gluante... du sang. La couleur rouge de ce dernier contrastait avec la peau blanche des doigs d'Enza. Elle grimaça. Heureusement pour elle, la blessure semblait superficielle. Après s'être suffisamment calmé, la voleuse se leva. Tout était sombre et puant ! A quoi aurait-elle du s'attendre : c'étaient des égouts ! Elle se décida enfin à suivre l'un des couloirs ds égouts. Une eau crasseuse s'y déversait en masse. Autant dire que la voleuse aurait préféré ne pas tomber dedans. Ce pourquoi elle se collait au mur du couloir, avançant lentement à la recherche d'une sortie. Elle savait qu'elle finirait par tomber sur une plaque d'égout de laquelle elle pourrait s'échapper.

EJ :

Au fur et à mesure de sa marche, l'obscurité se faisait plus pressante. Très vite, Enza entendit -ou imagina ?- des bruits derrière-elle. Ils étaient discrets, de simples grattements sur le sol, mais avaient tout d'inquiétants. Avec le peu de lumière, elle n'arrivait pas à distinguer ce qui se tramait derrière elle, gardant pourtant l'impression d'être suivie par des yeux rouges. Les égouts n'avaient rien de rassurant, et le bruit et l'odeur permanents de l'eau croupie n'étaient pas là pour améliorer cette image.
Soudain, un rai de lumière fit son apparition au détour du couloir : une plaque d'égouts le laissait passer, on pouvait y accéder par une échelle dont les barreaux étaient directement plantés dans le mur. Soulagé, Enza la grimpa et poussa la plaque... en vain. Elle finit par remarquer un trou dans la surface de la plaque. Les fonctionnaires des égouts devaient sans doute utiliser un passe ou un outil pour soulever les plaques.
Enza était perdue, elle ne pourrait pas sortir, d'aucune issue, si elle ne trouvait pas l'un de ses passes.
Elle allait s'appitoyer sur son sort quand elle remarqua la bête, en bas de l'échelle, dressée sur ses deux pattes arrières : un rat. Un rat de la taille d'un petit chien, aux yeux rouges et aux dents acérées. Le bruit de tout à l'heure était devenu bien plus fort, et des dizaines d'yeux rouges observaient la voleuse avec avidité, bien décidés à la dévorer tout entière...

A un certain soulagement succéda une angoisse sans précédent. Enza, en constatant l'impossibilité d'ouvrir la plaque d'égout, se sentit soudain plus enfermée que jamais. Pourquoi donc avait-elle plongé ? Elle aurait très bien pu semer ses deux poursuivants en restant à l'air libre ! Elle allait descendre de l'échelle quand elle le vit : Le monstre.

"Oh non !" ne put-elle s'empêcher de crier.

Il ne manquait plus que ça ! Je déteste les rats...

Mais très vite, son sursaut se transforma en pure panique quand elle aperçut les dizaines de paires d'yeux qui la scrutaient dans l'obscurité. Vu la taille de ses rats, ils ne se contentaient surement pas des ordures de la ville. Tout en restant en sécurité, accrochée à son bareau d'échelle, la voleuse dégaina son couteau. Qui eut cru qu'elle l'utiliserait contre de sales bestioles ? Enza sursauta en entendant des grattements sur le mur... Ces monstres essayaient de l'escalader. Ce n'était pas le moment de rester là.
Très agile, la jeune fille plongea vers le seul rat visible, l'écrasant avec l'un de ses pieds. Son cou se brisa sous le choc. Enza ne s'arrêta pas là, elle se mit immédiatement à courir loin des monstres aux yeux rouges. Elle tenait fermement son couteau en cas d'attaque. Logiquement, elle courait plus vite que de simples rats...

EJ :

Ils étaient partout, et sentaient la présence d'une intruse sur leur territoire. Enza avait beau distancer les rats qui la poursuivaient, elle se retrouva vite face à face à d'autres de leur congénéres, qui lui bloquèrent la route, formant une véritable barrière de crocs et de poils. Certains d'entre eux, les dominants, mesuraient la taille d'un bon rotweiller, d'autres gardaient cependant des proportions normales. Les plus petits étaient en tête. Face aux nouveaux venus, la voleuse ne put que se retourner. Elle glissa cependant sur le pavé humide et sentit très vite des picotements au niveau des chevilles.
Désormais, la voleuse était cernée par les créatures, certaines d'entre elles l'escaladaient, mordant là où elles pouvaient. Si Enza ne réagissait pas très vite, elle allait mourrir, dévorée par de simples rongeurs... des dizaines et des dizaines de rongeurs assoiffés de sang.

HJ :
Tu gagnes un point de capacité pour avoir tué le rat
Les morsures que les bêtes t'affligent te font perdre 30 points de vitalité, et t'en enlèveront d'autres si tu ne parviens pas à t'en débarrasser

Tout cela tournait mal. Enza n'avait pas prévu de se retrouver encerclée par ces monstres hideux. Elle allait improviser, les escalader, sauter de l'autre côté du couloir, s'en sortir bref. Oui, elle allait faire tout ça quand sa semelle glissa sur le sol, trop humide. C'était la fin. La jeune fille hurla en sentant ces boules de poils répugnantes monter sur ses mollets, elle cria au meurtre en sentant leurs crocs se planter dans sa chair. Mais finit par se décider à agir. Les rats l'encerclaient de toute part. Elle enfonça son couteau dans la peau des quelques monstres qui étaient sur elle, jetant leurs cadavres aux autres qui se ruèrent dessus. Mais ces horreurs étaient trop nombreuses, la voleuse roula sur elle-même pour s'en débarasser et, après une grimace de dégout, plongea dans l'eau vaseuse. L'odeur donnait envie de vomir, mais c'était sans doute la seule solution. Même si les rats savaient nager, le courant emporterait la voleuse suffisamment loin d'eux...

EJ :

L'eau pestidentielle chassa les quelques rats qui étaient restés sur la voleuse. Elle sentit alors les multiples plaies qu'elle avait sur tout le corps, la douleur étant amplifiée par l'eau qui s'insinuait dans sa chair. Le corps de la jeune femme se laissa porter par le courant. Elle oublia un instant les rats, l'odeur, la situation, pour se calmer enfin... Soudain, elle sentit son corps tomber, et ne put s'empêcher un long cri. Le canal se finissait dans une mini-cascade où l'eau remplissait un énorme bassin. Le corps d'Enza coula profondément dans ce bassin. Elle reprit immédiatement ses esprits en sentant quelque chose lui froler le mollet...
Une présence se faisait sentir dans l'eau, une énorme et menaçante présence.

HJ :
Tu gagnes un point de capacité : bons réflexes !

Ne pas paniquer, ne pas paniquer...

Enza venait de sombrer dans un profond bassin, et l'eau qui était entrée dans sa bouche ne devait vraiment pas être potable, étant donné le goût immonde qu'elle y avait laissé. Mais là n'était pas le problème... Il y avait autre chose. Une chose que la voleuse préférait ne jamais voir. Ca l'avait touchée, et désormais, elle ressentait une présence dans l'eau, un corps énorme qui provoquait d'étrange vagues. Enza décida de ne pas s'attarder, et se mit à nager vers la surface, fermant les yeux et s'imaginant ailleurs, très loin, en train de discuter calmement avec Troy autour d'un café et de quelques patisseries bon marché.
Elle arrivait à la surface, elle se hissa de toutes ses forces au rebord et plongea en avant, se collant au mur au cas où la chose savait sortir de l'eau.
Enza décida d'attendre un petit peu. Le bassin d'eau verdatre en face d'elle restait muet. Le corps de la jeune femme était couvert d'échymoses, sa combinaison était trouée par endroit là où les rats l'avaient mordue, et ne parlons pas des dégats qu'avaient causés l'eau sur le vêtement et la coiffure de la voleuse. Après s'être calmée, elle se mit à étudier la pièce dans laquelle elle était tombée.

EJ :

Le bassin était calme désormais, et seul le bruit des gouttes s'écoulant des vêtements d'Enza se faisait désormais entendre. Au delà de l'eau qui dégageait une lueur verdâtre, les alentours étaient sombre au possible, et on ne distinguait rien. Enza tentait vainement de percer l'obscurité quand elle entendit que ça remuait du côté du bassin. Elle se retourna à temps pour voir une immense machoire verte se ruer sur elle.
Elle ferma les yeux, se voyant déjà morte. Plusieurs coups de feu, plusieurs éclairs dans l'obscurité. La voleuse, recroquevillée sur elle-même, se permit d'entrouvrir les yeux. Devant elle s'étendait le crâne d'un immense crocodile, percé de plusieurs trous d'où s'ecoulait en abondance des flots de sang écarlate. Très vite, le cadavre du monstre, emporté par son poids, s'enfonça dans l'eau du bassin, ne laissant qu'une trace de sang sur le sol.
Une forte lumière éclaira alors le visage d'Enza, tout comme raisonna une voix inconnue.

-Eh bien ma petite dame, c'est pas passé loin ! J'arrive pas à y croire : ils avaient raison ! Cette saloperie de bestiole à réussi à venir dans nos égouts... ça fout froid dans le dos non ? Elle venait des profondeurs... J'espère qu'y en a pas d'autres !

Des bruits de pas se firent entendre et une silhouette se distingua dans l'obscurité. L'homme, d'une quarantaine d'année, portait l'uniforme des miliciens d'Âme libre. Il tenait fermement une mitraillette dans les mains, sur cette dernière était accrochée une lampe torche. L'homme tendit une main secourable à l'inconnue.

-Vous êtes dans un sale état Mamzelle !

Il étudia rapidement les blessures d'Enza après l'avoir aidé à se relever.

-Les rats ? Saloperies ! Vous inquiétez pas, on nous fournit des émetteurs répulsifs pour nos rondes dans les égouts, ça émet un bruit que ces vermines ne peuvent pas supporter. Mais dîtes moi, qu'est ce que vous foutez là ? Je vais vous mener à une sortie, il y a une plaque à quelques mètres là-bas, j'ai un passe.

L'homme montra la direction à Enza, éclairant le couloir avec sa lampe.

Enza pensa s'évanouir en observant le crocodile mort, face à elle. Quelques secondes de plus et elle finissait entre ses dents. Si cette chose venait des niveaux inférieurs, elle se jura de ne jamais s'y rendre ! La proximité des humains avait aumoins quelque chose de rassurant. La voleuse faillit sauter dans les bras de son sauveur. Même s'il faisait partie de la milice, elle n'était pas vraiment connue come délinquante.

"Je... Je suis tombée dans une plaque d'égouts ouverte... J'ai voulu partir mais je me suis perdue. Les rats m'ont attaqué et j'ai fini ici. Je vous dois une fière chandelle je pense. Je n'ai envie que d'une chose, quitter cet endroit !"

-Vous inquiétez pas, la sortie est juste là !

L'homme monta une échelle et glissa son passe dans la plaque d'égouts qui la bornait. Il souleva ensuit la plaque de métal et s'extirpa de là, aidant saprotéger à sortir. Enza souffla enfin, loin de l'odeur pestidentielle des égouts. L'air de la "surface" -si on pouvait dire surface dans une ville souterraine- était bien meilleur que celui des canalisations de Liberia. Avant que son sauveur ne veuille l'aider à rejoindre un centre de soin, Enza se mit à courir loin de lui, criant un "Merci" chaleureux. Elle retrouva vite son chemin, esperant rejoindre le squatt sans plus de problèmes.

EJ :

Le milicien décida de ne pas suivre celle qu’il venait de sauver, intrigué par cette fuite si rapide. Après avoir haussé les épaules, il retourna dans les égouts où il patrouillait. Enza était enfin sortie, elle en oublia presque ses quelques blessures. Après près d’une demi-heure de marche, elle retrouva le squatt, où Even l’acceuillit, très inquiet.

-Mais où étais-tu passée ? Troy te cherche partout ? Mais… Tu es blessée ? Laisse-moi t’aider.

Tout en passant entre les mains expertes de son compagnons, qui désinfectait ses nombreuses morsures de rats, la voleuse raconta son histoire, brandissant le peu d’argent qu’elle avait empauché. Even était en train d’appliquer des pansements quand Troy revint à la maison, poussant un cri de soulagement en trouvant sa protégée. Les trois voleurs discutèrent une bonne partie de la soirée autour d’un bon repas. Les rires firent oublier à Enza ses échecs de la journée. Le lendemain, elle se leva remise. Troy l’attendait, il avait décidé qu’elle devrait continuer son entraînement, car il avait des projets pour elle… Il lui annonça qu’il lui exposerait un plan le soir même, mais qu’elle ferait mieux de vaquer à ses occupations pour le moment…


HJ :
Les soins te font récupérer toute ta vitalité.
Tu peux choisir entre t'entraîner encore, marcher tout simplement ou faire tout ce qui te passe par la tête. Evite les égouts !

Enza s'était enfin remise, elle apprécia grandement sa soirée auprès des deux seules personnes qui comptaient pour elle. Une nuit de sommeil l'aida à faire le point sur sa journée. Ce qui ne tue pas nous rend plus fort, elle apprécia finalement l'expérience qu'elle avait vécu, et qui lui avait permis d'améliorer quelque peu sa technique. Le matin, quand Troy lui annonça qu'il avait un projet secret, elle se dit qu'elle devait absolument s'entraîner dans la journée, plutôt que de rester oisive. Après avoir mangé un bon déjeuner, elle quitta le squatt, elle salua Even avant de rejoindre la ville, allant vers un quartier commercial.
Les gens marchaient ça et là, à la recherche de bonnes affaires. Ils étaient suffisament nombreux pour qu'elle passe inaperçue.
Des miliciens patrouillaient de temps en temps, elle prenait soin à les éviter, inutile d'attirer l'attention sur elle. Après avoir longuement hésité, la voleuse se décida enfin à se lancer. Elle avait trouvé une femme assez corpulente dont le sac à main pendait derrière le dos. Elle était perdu dans la contemplation d'un étal de robes, ne sachant laquelle choisir.
Très discrètement, Enza se placa derrière elle, trancha la lanière de son sac avec son couteau et disparut avec son butin dans la foule. Elle fouilla rapidement le contenu du sac, prit ce qui l'interessait et le jeta dans une poubelle de la ville. Il ne fallait pas s'arrêter en si bon chemin. Cette fois-ci, la voleuse devait prouver à Troy qu'elle était douée... Elle croisa alors un milicien, seul, posé contre un mur. Son arme de service pendait à sa ceinture. Un jour ou l'autre, la voleuse aurait besoin d'une arme à feu, elle décida que c'était le bon moment. Elle attendit que le garde reprenne sa marche. Il quitta la rue pour une ruelle moins fréquentée. Là, elle s'approcha de lui et s'apprêta à lui dérober son arme...

EJ :

Alors qu’elle fuyait son sac en main, Enza entendit un cri. Visiblement, la femme s’était vite rendue compte du vol, heureusement pour la jeune fille, personne ne l’avait vue fuir, le sac en main. Elle récupéra une poignée de pièces qu’elle glissa dans son portefeuille avant de jeter le sac vite fait bien fait. Désormais, la milice serait sans doute sur ses gardes, même si les vols étaient courants à Liberia. Heureuse de ce succès, la voleuse vit ses ambitions à la hausse, décidant de s’attaquer à un milicien en personne.
Elle eut la judicieuse idée de s’en prendre à sa cible dans une rue déserte, heureusement pour elle, car l’altercation allait faire du bruit. Alors qu’elle avait réussi à récupérer l’arme, le milicien s’était brusquement retourné, alerté par le bruit des pas d’Enza. Surprise, la voleuse avait lâché le pistolet qui était tombé hors de portée. Très rapide, le milicien saisit sa matraque en cuir, assommant Enza au visage puis au mollet. La jeune fille vacilla, elle devait se reprendre si elle ne voulait pas finir en prison.


HJ :
Tu gagnes 70 livres
Les coups du milicien te font perdre 20 points de vitalité, tu as un immense bleu au visage.

L’homme avait l’air plutôt rapide… et violemment déterminé ! Pour éviter ses coups, Enza se roula sur elle même, évitant un nouveau coup de matraque. Elle poussa sur ses jambes pour se redresser, sortant discrètement son couteau. Le dissimulant, elle fit semblant de sangloter.

- Excusez moi Monsieur, je ne voulais pas… Je suis à la rue vous savez et…

La jeune fille bondit vers son adversaire sans prévenir, esperant que son numéro l’aurait distrait suffisamment. Certes elle ne savait pas se battre, mais elle savait où frapper un homme. Un coup de genou en plein dans l’entrejambe calma le milicien qui hurla à la mort. Cependant, il n’avait pas dit son dernier mot, d’un violent coup de poing, il fit basculer Enza de nouveau, prêt à la frapper une fois de plus avec sa matraque. Se redressant alors qu’il brandissait son arme, Enza planta son couteau dans la cuisse de ce dernier, qui cria de plus belle, avant de courir vers le pistolet automatique jeté sur le côté. Elle le brandit vers son adversaire.

- Lâche ton arme !

Quand elle eut vérifié qu’il lui avait obéit, elle repartit en courant, rangeant ses armes pour être plus discrète.

EJ :

Handicapé, le milicien ne put pas suivre son agresseur, mais il saisit immédiatement son émetteur radio pour prévenir ses collègues. Devant elle, Enza aperçut très vite deux miliciens armés, elle se retourna, un autre agent de la paix se dirigeait vers elle. Son dernier recours était une ruelle dans laquelle elle s’engouffra. Une fois de plus, elle allait devoir courir.

HJ :

Le combat te fait perdre 5 points de vitalité supplémentaire, rien de grave.
Tu gagnes un point de capacité
Tu gagnes un Hellman 12mm

Les gardes de la ville étaient à ses trousses, Enza fit tout pour ne pas paniquer. Au moins, elle avait l’arme qu’elle convoitait ! Jetant un regard furtif derrière elle, elle aperçut les miliciens qui la suivaient. Elle tira quelques balles au hasard avec sa nouvelle acquisition, cela les ferait sans doute fuir. Après avoir bifurqué au hasard des ruelles, la jeune fille se retrouva face à face avec un gardien de la paix, qui se trouvait à quelques mètres à peine d’elle. Ne trouvant aucun autre échappatoire, la voleuse escalada l’un des murs de la ruelle, atterrissant dans une sorte de jardinet ou une femme lui cria dessus.

-Qu’est ce que tu fais ici ! Sors d’ici sale voleuse !

Sans vraiment l’écouter, Enza grimpa sur un amoncellement de caisse et se retrouva sur un toit peu en hauteur. Le milicien venait d’escalader le muret lui aussi, Enza tira une balle dans sa jambe, elle ne désirait pas le tuer. La dame du jardinet se mit à hurler de terreur. Pas le temps de voir si elle avait fait mouche, Enza grimpa le long du toit, fit une roulade et plongea vers un nouveau toit. Après une nouvelle roulade, elle se retrouva au sol, amortissant sa chute sur un paquet de couvertures. Visiblement, elle venait d’atterrir dans le marché. Décidément, la ville était plus petite qu’elle ne l’imaginait. Deux nouveaux miliciens firent leur apparition au loin, Enza décida de ne pas les attendre, elle sprinta, rangeant son arme, et se dirigea vers une rue plus calme que les autres. Une fois là, elle repéra un muret facile à escalader, elle sauta vers lui et se retrouva dans une cour privée. Personne en vue. Elle passa par la première porte, esperant ne trouver personne. Visiblement, elle se trouvait dans un appartement. Enza avança, son Helmann à la main. Le propriétaire n’était pas dans l’entrée ni dans le salon. Tout en progressant, la voleuse récupérait ce qu’elle trouvait ça et là, argent et bijoux.
Elle entendit un bruit dans l’escalier.

-Il y a quelqu’un ? lança une voix timidement.

Enza pointa son arme sur l’escalier. Une silhouette apparut, elle sursauta en voyant l’inconnue qui venait de pénetrer dans sa maison. C’était un adolescent d’une quinzaine d’années

-Surtout tais-toi gamin ! Un seul geste et je n’hésiterais pas à tirer !

EJ :

Le gosse leva les bras en l’air. Il ne semblait pas avoir peur, au contraire, il souriait presque. Enza s’attarda sur la maison dans laquelle elle se trouvait. Derrière elle, une table était recouverte de fusils mitrailleurs et de quelques sachets remplis de cachets suspects. Apparemment, elle n’était pas chez un habitant lambda. Un trafiquant d’armes sans doute. La jeune fille était en train de s’adonner à quelques propositions lorsqu’elle vit un mouvement sur sa droite. Une chaise lui éclata sur le crâne. Décontenancée, elle se laissa arracher son arme et reçut un coup de poing sur le nez. Il s’agissait d’un homme d’une trentaine d’année assez baraqué, il tenait fermement un couteau dans la main et semblait résolu à l’utiliser. De son côté, l’adolescent avait dégainé un Scorpio et semblait prêt à l’utiliser.

- T’es mal tombée salope ! A présent, tu vas morfler !

HJ :
Tu as plusieurs hématomes sur le crâne, et le front en sang. Tu es légèrement ahurie. Tu perds 35 points de vitalité
Tu as trouvé 90 livres, une bague et deux colliers dans la maison

Enza n'avait pas le temps de réfléchir, deux hommes voulaient la tuer. Réagissant instinctivement, elle plongea sur l'homme le plus vieux -et le plus proche d'elle- faisant ce que toute femme aurait fait si elle avait voulu se débarasser d'un homme : lui asséner un coup de genou dans les parties intimes ! L'homme hurla de douleur, donnant un violent coup de poing à celle qui venait de porter atteinte à son intimité. Bien que sonnée, Enza eut le réflexe de dégainer le couteau que Troy lui avait confié. Plus agile que l'homme, elle plongea vers lui avant que celui-ci n'ait eu le temps de lui donner un nouveau coup. Elle planta le couteau au milieu du thorax, sans hésiter. L'homme hurla de douleur, résolu à répliquer. Enza ne lui en laissa pas le temps, appuyant fermement sur la crosse du couteau, elle poussa l'homme vers la table où des dizaines de fusils étaient posés, se servant de lui comme d'un bouclier humain.
L'adolescent n'osait toujours pas tirer, par peur de tirer sur son ami déjà mal en point. Enza renversa le trafiquant sur la table, faisant basculer cette dernière. Son ami enfin libéré, l'adolescent se décida à tirer, la voleuse eut à peine le temps de plonger à l'abri sous la table. Elle ne voyait plus sa première victime, mais là n'était plus sa priorité.
La jeune femme plongea sur l'un des fusils, tombé de son côté de la table, et tira en direction du jeune homme, esperant que l'arme serait chargée...

EJ :

Elle l’était. Le fusil, un V31, lâcha un crachat de feu. Le recul surprit la voleuse et brisa presque son poignet. Râté ! Si mauvaise tireuse qu’elle était, elle devrait s’approcher un peu si elle voulait toucher le gosse. Le tir eut au moins l’effet de le faire plonger à découvert. Effet que la voleuse aurait pu mettre à profit si l’autre homme, qui venait de ramper jusqu’à elle, ne la fit pas tomber en tirant sa jambe vers lui.
Là n’était pas le seul problème : la porte de la maison explosa, laissant entrer deux miliciens armés. Le trafiquant, de la bouche duquel s’échappait un flot de sang, pesta sur celle qui les avait attirés.

- Pauvre salope ! Tu as amené la milice ici !

Il se saisit du fusil qu’Enza venait de faire tomber et tira trois coups en direction des agents de sécurité. Puis, se tourna de nouveau vers la jeune fille.

- Aide moi à monter ! J’arrive pas à me relever.

Il désigna son ventre ensanglanté, puis l'entrée d'où venait les miliciens.

- Maintenant, on a un ennemi commun, alors aide-moi. A l’étage, on pourra leur échapper !

HJ :
Tu gagnes un point de capacité
Tu perds 10 point de vitalité, ton poignet est foulé