Les visages de ses frères d'armes qui étaient restés à la surface rappela à Jarel les raisons de leur "petite balade" dans le grenier. Désormais on pouvait dire qu'ils étaient sain et sauf. Deux Attack dans le grenier ne feraient pas long feu... mais ici, dans la frontière, même le plus aguerrit des rebelles y réfléchirait à deux fois avant de se mesurer à eux. Mais les responsabilités d'un Lieutenant ne permirent pas à Jarel de souffler, il lui fallait maintenant faire un bilan de la situation auprès de la Central, seulement ensuite ils pourraient rentrer chez eux. Jarel laissa les unificateurs au soin à l'extérieur et il grimpa dans le premier blindé pour y saisir la radio.
- Central Un, ici unité 9. Nous sommes tous présents, seul 42 présente de graves blessure mais le toubib dit qu'il va s'en tirer, à vous.
- Félicitations Lieutenant! Vous pouvez rentrer maintenant.
- Bien reçu Central Un, nous rentrons à la base. Terminé.
Jarel éteignit la radio puis il souffla de soulagement. Après avoir enlevé son casque et reprit un peu ses esprits il se dirigea vers l'arrière du Attack.
- Très bien les gars. On ne reste pas plus longtemps ici. Chargez le blesser dans l'autre Attack; les valides avec moi. Il est temps qu'on rentre maintenant.
Jarel s'apprêtait à faire demie-tour mais une idée lui traversa l'esprit. Il se tourna alors vers 41.
- Qu'est-ce que t'en penses?
L'expression de Jarel fît très vite comprendre à 41 de quoi il s'agissait.
- Eh bien ça ne ferait pas de mal, et puis personne de chez nous n'ira nous blâmer.
- C'est bien là mon sentiment.
Les deux hommes prirent alors les explosifs du premier Attack et mirent le paquet sur l'accès vers le grenier. Après cela les deux Attack s'éloignèrent à toute allure vers l'accès à Immanis en soulevant un nuage de poussière. lorsqu'ils furent assez loin, les charges sautèrent et le passage s'effondra sur lui même. Après plusieurs minutes de route la petite troupe arriva au monte charge par lequel ils étaient tous descendu il y a presque deux jours. C'est avec un immense sentiment de plénitude que Jarel aprécia la remonté qui semblait durer une éternité pour les hommes, qui de coutume très bavards, restaient silencieux. Écrasé par le poids de la fatigue et par cette dure bataille menée pour leur survie.
- On va enfin pouvoir s'éclater! 42 avait trouvé le moyen de choper la radio.
- Toi 42, tu vas surtout rester au pieux pendant quelques temps.
- Ouais! Les infirmières aux petits soins, ça c'est l'éclate!
- Ou les infirmiers, et puis t'oublies que la bouffe de l'hostaux est dégeux.
- Tu vois toujours le mauvais côté des choses! Prends exemple sur le Lieutenant dont l'optimisme n'a pas de limite!
Oui bon... on ne pouvait pas changer certains...