Si près de l'arrivée... [Eléonore]

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EJ :

Le groupe arriva en fin à la fin de l'escalier de roche, émanant de l'une des parois même du Grenier. Ils arrivaient dans une zone un peu plus verdoyante que la Frontière, quelques mauvaises herbes poussant ça et là. Autour d'eux, tout était désertique, mais diverses colonnes de fumées s'élevaient de plusieurs villes en ruines, au loin. Eléonore fut surprise d'apercevoir un groupe de loup évoluer à une centaine de mètres d'eux. heureusement, les bêtes s'éloignaient, finissant par disparaître. Glasgow jugea bon de briser le silence, faisant stopper ses deux amis. Sa voix était morne.

- Bien. Nous sommes dans le Grenier... Je n'aurais jamais pu croire y arriver seul.

Un sanglot dans la voix, Glasgow ricana.

- En même temps, je n'aurais jamais cru que Sergio serait... Laissons tomber ! Il faut attendre le Passeur. Nous sommes trop épuisés et pas assez équipés pour se risquer à avancer seuls dans la Zone hostile. Clyde, dresse un camp !

Glasgow se posa contre un rocher, laissant son fusil à proximité. Il s'alluma un cigare, l'air mélancolique. Eléonore ne put s'empêcher de penser à Sergio en le voyant. Les jambes de la tueuse tremblaient, elle s'écroula littéralement sur le sol.

- Repose toi un peu fillette... Le Passeur n'est plus très loin, j'ai allumé la balise. Ton Fils d'Immanisius nous en a fait baver hier, on à dû détruire la moitié des égouts pour le stopper. Il a faillit nous avoir. Je ne pense pas qu'il va se risquer jusqu'ici en tout cas... Pas sans préparation. Les souterrains sont dangereux.


Le Faiseur lâcha une volute de fumée, comprenant la portée de ses paroles. Oui, les souterrains étaient dangereux. Sergio en avait fait l'expérience, malgré ses talents. Au bout d'une vingtaine de minutes, Clyde informa ses deux amis qu'ils allaient pouvoir manger. Il avait allumé un feu dans une petite caverne non loin, de cette manière, ils ne seraient pas repérables depuis le reste du Grenier. Les trois soldats se dirigèrent l'air résignés vers le refuge.
Clyde avait dépecé son rat, qui cuisait désormais sur le feu. Chacun eut droit à une cuisse. Le goût était fort et désagréable, mais les trois derniers Faiseurs de rêves étaient affamés. Ils mangeaient sans parler réellement, tous épuisés physiquement et mentalement. Une fois qu'ils eurent finis, ils restèrent plus d'une heure dans la caverne, jusqu'à ce qu'apparaisse une longue silhouette.

- Le Passeur... Te voilà enfin.

Comme le précédent mutant qu'Eléonore avait vu, le Passeur portait des vêtements très larges : une longue cape agrafée par une broche de fer empêchait que l'on voit son corps. Quand à son visage, il était dissimulé d'une part par une large capuche, et d'autre part par une écharpe qui ne laissait voir qu'une truffe noire écrasée. La gueule du canidé n'était pas proéminente, contrairement à ce à quoi s'attendait la tueuse.
Le mystérieux passeur s'approcha du groupe, lançant une question d'une voix rauque.

- Ravi de te trouver Glasgow. J'ai fait aussi vite que j'ai pu... Mais... Vous n'êtes que trois ?

Il se tenait étrangement, les bras et le torse en avant, comme s'il était prêt à bondir sur une proie. C'est ainsi qu'il avançait, collant son visage masqué vers celui d'Eléonore.



HJ :

Le rat et le peu de repos t'apportent 10 points de vitalité.
Ta seconde blessure commence à s'infecter. Les deux sont couvertes de poussières et te démangent douloureusement.

EJ :

Le Passeur étudia encore un instant la jeune fille -seul individu du groupe qu'il ne connaissait pas. Elle eut le temps d'observer ses yeux jaunes encore quelques secondes avant qu'il ne passe à d'autres préoccupations, errant dans la caverne.

- Dommage pour Sergio, c'était un homme bien.

Il ne semblait pas réellement peiné, sans doute avait-il perdu déjà nombre d'amis... ou peut-être n'en avait-il tout simplement rien à faire. S'avançant vers le feu de camp éteint, le mutant s'empara de la carcasse du rat d'une main, et abaissant son écharpe de l'autre, afin de pouvoir dévorer les lambeaux de chairs encore attachés au squelette.
Le spectacle était ragoutant. Eléonore eut le temps d'observer le visage du passeur : sa gueule était aussi écrasée que celle d'un boule-dogue, quelques dents pointues en dépassaient. Le poil gris foncé du Canidé semblait plutôt sale, ce que sa manière de manger expliquait grandement. Sur le front, le Passeur avait une marque, comme si on l'avait brûlé au fer rouge, marque barrée par une longue cicatrice. Sans doute était-il un esclave qui s'était lui-même affranchi.
Une fois qu'il eut manger, le mutant quitta la caverne de sa démarche sautillante, pointant l'extérieur de doigt.

- Suivez moi ! Liberia n'est plus si loin...

Le monstre renifla, la gueule en avant.

- Mmmh... Il y a des humains par là-bas, nous allons devoir faire un détour. Je connais un chemin parfait !

Le groupe suivit alors son nouveau guide pour ce qui allait être une longue et épuisante marche. Glasgow et ses hommes parlaient peu, de même que le Passeur qui semblait plus concentré à renifler les pistes. Apparemment, il devait s'agir d'un très bon pisteur, ce pourquoi il faisait ce métier. Après qu'ils eurent passé deux villes en ruines, frôlé le visage des rejetés et suivi une hasardeuse piste dans les herbes hautes, le groupe parvint sur une clairière de roche aux airs assez calmes. Là, le Passeur tendit une gourde d'eau à Eléonore, faisant arrêter le groupe.

- Tu sembles épuisée inconnue. Tu devrais boire un peu... Et faire soigner ces blessures, elles dégagent une mauvaise odeur.

Otant sa capuche, le Canidé se gratta l'oreille d'une patte, comme s'il cherchait à chasser des puces. Tout en faisant ce geste purement animal, il semblait réfléchir.

- Tu m'as parlé d'un Dévitaliseur... C'est sans doute Redrum, c'est le seul que je connais qui traîne par ici... Il s'est fait chasser du village des rejetés après avoir tué trois mutants. Ce n'est qu'un charognard !

Remettant écharpe et capuche, le Canidé décida qu'il était venu le moment de repartir. Le groupe marcha trois heures de plus, arrivant sans encombre à leur objectif. Au fur et à mesure qu'ils s'approchaient de la ville, ils croisaient de plus en plus d'hommes : groupes de mercenaires, marchands ambulants, qui allaient et venaient vers Liberia. Le Passeur décida qu'il était bon de s'arrêter à plus d'une centaine de mètres de la passerelle menant à la Ville souterraine. Quelques gardes d'Âme Libre montaient la garde au loin.

- Bien. Je suis interdit de séjour dans la Cité, je vais donc vous laisser ici !

- Sans problème boule de poil ! Voilà pour toi, je n'ai que ça pour l'instant...

Glasgow posa une poignée de pièces de bronze dans la patte du guide, qui lui souhaita bonne chance avant de repartir vers le Grenier. Tournant les yeux vers la passerelle, au loin : une simple pente descendante menant aux portes de Liberia, et plus que bien gardée, Glasgow enfila la capuche de sa veste en tissu. Eléonore jeta un regard vers le manteau en cuir qu'il lui avait prêté il y a des semaines. Elle allait devoir lui rendre un jour ! Glasgow fit attention à ce que l'on ne remarqua pas son implant crânien, il était, ainsi, trop reconnaissable, et les implants perfectionnés pourraient générer des envies.

- Bon, vous êtes prêts à commencer une nouvelle vie vous deux ?

EJ :

Le Passeur avait été peu loquace sur la situation de l'oncle d'Eléonore. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il n'y avait eu aucun mort durant ses dernières expéditions, mais cela ne voulait pas dire qu'il étaient encore envie. Liberia pouvait être dangereuse.
Alors que le groupe s'apprêtait à pénétrer dans la ville, Eléonore décida enfin de parler de son périple, évoquant les Fanatiques qu'elle avait abattus. Glasgow étudia attentivement la marque du Katana avant de le ranger à sa ceinture.

- Je vais garder ça et me renseigner. Il y a deux marques, l'une est celle d'Esprit, l'autre, je ne sais pas. Tout ce que je sais, c'est que les chefs d'Esprit sont mystérieux, nul ne les a jamais vu, et les membres d'Esprit ne parlent que rarement à des incroyants. Le seul conseil que je peux te donner, c'est de ne dire à personne que tu as tué trois de leur membres, Esprit à des yeux et des oreilles partout. Quand à celui que tu as tué, sa prothèse montre qu'il était un bon soldat, c'est ainsi que la secte récompense ses meilleurs adeptes, et encore une fois : c'est un mystère total pour savoir d'où viennent leurs prothèses !

Glasgow enroula un foulard autour de la marque présente sur le Katana, histoire que personne ne l'identifie comme ayant appartenu à un fanatique d'Esprit. Trois hommes et une femmes aux multiples prothèses passèrent à côté du groupe, vers la ville, ce qui décida Glasgow à bouger enfin.

- Bien. Remettez-moi tout vos crédits, je vais aller les échanger ! En passant, j'irai tâter certains de mes contacts histoire de trouver plus de soldats...

Le chef des Faiseurs tendit un morceau de papier à Clyde, lui ordonnant de se rendre à l'adresse indiquée : il s'agissait d'un appartement que Glasgow possédait dans la ville, ce serait le QG provisoire des Faiseurs. Clyde obéit, disparaissant derrière les portes de la ville.

- Quand à toi Tueuse, je vais t'emmener jusqu'à la planque d'un ami à moi, il te soignera.


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