Chute (Eléonore)

SUJET PRECEDENT


EJ :

Eléonore venait de plonger dans le puits béant, emmenant son chef dans sa chute. Ce dernier avait lancé une grenade dans la pièce avant de la quitter, histoire d'être sûr qu'on ne les suive pas. La descente allait plutôt vite, et l'âme de gamine de la tueuse lui fit croire un instant qu'elle se trouvait dans un toboggan, illusion qui cessa vite quand elle fut directement confrontée au vide. La fin du conduit donnait en effet sur un vide profond, Elie ne put s'empêcher de crier en se sentant tomber, sans plus aucune attache, réaction dont se priva Glasgow, bien plus calme. La jeune fille n'eut pas le temps de comprendre d'où elle était tombée qu'elle sentit un violent choc. Elle venait de plonger dans une eau verdâtre, et se mit à nager, paniquée, jusqu'à la surface. Glasgow émergea non loin d'elle. Il n'avait pas amorti la chute comme prévu, et heureusement, de là d'où ils étaient tombés, elle aurait pu le tuer en tombant sur lui.
Se tenant pitoyablement à la surface de l'eau, Elie examina la situation. Elle se trouvait dans une grande étendue d'eau malodorante, où divers tuyaux se déversaient... sans doute les égouts d'Immanis. Regardant vers le haut, elle comprit qu'elle venait de chuter de l'un de ces tuyaux, à près de cinquante mètres au dessus d'elle. Voulant chercher un Ciel potentiel, Eléonore ne vit que qu'une grande étendue de pierre grise, sorte de "plafond" immense. Elle comprit enfin qu'elle se trouvait dans les Souterrains, sans doute la Frontière... C'était la première fois qu'elle quittait Immanis et son ciel rassurant.
La tueuse se sentit soudain tirer par la manche, Glasgow la forçait à rejoindre le "rivage", où patientaient déjà Sergio et les deux autres gardes. Dès qu'elle fut hors de l'eau, le garde du corps posa le canon d'un Colt Venom sur le crâne de la tueuse.

- Traîtresse ! Pauvre idiote ! Tu l'as mené jusqu'à nous ! Je ne vois pas ce qui m'empêche de...

- Du calme ! ordonna Glasgow en essayant d'essorer ses habits. Eléonore aurait dû faire de même, ses vêtements dégoulinaient d'une eau répugnante par son odeur.

- Elle s'est simplement fait avoir, les Fils d'Immanisius sont doués... Il aura sans doute profité de ses faiblesses... La situation aurait pu être pire, elle aurait pu lui indiquer la planque et tous nous tuer ! Au moins maintenant, je sais qu'on peut avoir confiance en elle. Si je n'avais pas eu à perdre les trois quarts de mes hommes et tout mon matériel restant pour le savoir, j'aurais sans doute été soulagé ! Mais passons...

Le chef des Faiseurs de rêves vérifia instinctivement ses armes, histoire d'être sûr que le bain ne les avait pas trop endommagés. Observant les alentours, la tueuse remarqua qu'ils se trouvaient non-loin d'une ville en ruine. Tout était baigné dans une lumière grisâtre assez claire, au loin, on pouvait voir brûler les restes d'un bâtiment, preuve d'un très récent conflit.

- Nous sommes dans la zone des patrouilles, mieux ne vaut pas rester ici si on veut s'en sortir. Vérifiez vos armes ! Débarrassez vous de tout ce qui n'est pas utile !

- Sans le passeur, on arrivera pas à rejoindre Liberia en un seul morceau ! objecta l'un des soldats.

Eléonore remarqua alors que son bras droit était une prothèse mécanique aux airs dangereux. Il portait un fusil d'assaut SUB-9. Mis à part cet attirail menaçant, il était plutôt bel homme.

- Je suis d'accord avec toi Clyde... C'est pour ça qu'on va se planquer jusqu'à ce qu'il nous rejoigne. Tu as bien eu le temps de le contacter Sergio ?

Le garde du corps chargeait son fusil V31, prêt à l'attaque. Il sortit un petit boitier de l'une de ses poches. Apparemment, l'objet avait échappé à l'eau. L'homme l'enclencha et une diode se mit à clignoter sur le boîtier.

- Le contacter oui, mais il lui faut le temps de venir ! Je viens d'activer notre balise de secours, il pourra facilement nous repérer comme ça !

- Ne t'inquiètes pas, il connait mon odeur de toutes façons...

- Et maintenant ?

Sergio posa son fusil sur son épaule, jetant un regard méprisant vers Eléonore, restée discrète jusque là.

- La "prodige" a peut-être une idée pour savoir comment échapper aux patrouilles pendant deux jours ?

HJ :
Tu es trempée. Débarrasse ton inventaire de tout ce qui est inutile... Justifie ce que tu gardes ! Tu seras déclarée "Liberienne" si tu arrives un jour dans la ville souterraine en un morceau

EJ :

Glasgow siffla d'admiration devant la perspicacité de la jeune fille. Elle venait de remballer Sergio qui n'en menait pas large.

- Tu es une clairvoyante Tueuse ! Un canidé c'est bien cela, et pas des moindres ! Il est capable de sentir les patrouilles des kilomètres à l'avance. Sans lui, on perd quatre vingt dix pour cent de chance d'arriver à Liberia vivants. Elle a raison : éteins moi cette balise ! C'est la première chose que ce Solo vérifiera s'il est un tant soit peu doué.

Le chef des faiseurs de rêves laissa son fusil en bandoulière et se leva brusquement, intimant à tous de le suivre.

- Il est temps de partir ! Mieux vaut éviter les patrouilles... Quoi que chopper l'une de leur radio pourrait nous être bien utile.

Le groupe se mit à s'enfoncer dans les terres, chacun une arme à la main. Une vague lumière éclairait les environs, venue d'on ne sait où. Très vite, le groupe atteignit les débris de l'ancienne ville. Les carcasses d'immenses bâtiments se dressaient ça et là, parmi des bâtisses plus petites. L'obscurité dévorait l'intérieur de ces ruines, et la lampe torche d'Elie serait sans doute indispensable pour les explorer. Ce qui restait de l'ancienne rue était chaotique, divers débris : rochers, bâtiments écroulés, carcasses de véhicules -antiques voitures où tanks détruits par les rebelles- et autres squelettes humains. Cet endroit avait dû vivre bien des conflits. Un silence mortel régnait dans les alentours, uniquement brisé par un coup de feu lointain ou une explosion, de temps en temps. Les Faiseurs de rêves marchèrent un bon quart d'heure dans cette ville fantôme quand Glasgow poussa violemment Eléonore à l'intérieur d'un bâtiment.

-A couvert ! chuchota-t-il à ses hommes qui obéirent rapidement.

Sergio et Clyde s'étaient agenouillées contre un énorme morceau de béton, Glasgow et le dernier soldat avait rejoint Eléonore dans sa planque : qui avait un jour été un magasin de vêtement à en voir les mannequins moisis qui trainaient ça et là. Au loin, dans la rue, un Unificateur se dirigeait vers le groupe, le ZZ-99 à la main, observant les alentours. Un autre le suivait de près.

- Une patrouille... Ils se dirigent vers nous.

Glasgow serra fermement son fusil V31. Peut-être allaient-ils devoir se battre. Il lança un regard interrogateur à Eléonore, histoire de savoir ce qu'elle pensait de la situation.

EJ :

Sergio semblait vouloir en découdre, mais Glasgow hocha la tête aux dires de sa jeune recrues.

- Elle a raison, faisons nous discrets ! Chacun se sépare, planquez-vous à l'intérieur des immeubles et ne vous faîtes surtout pas remarquer ! On se retrouve à l'extrémité Sud de la ville.

Les hommes du Faiseur de rêves obéissaient promptement, et chacun disparut en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Sergio et Clyde avaient quitté leur cachette en rampant, pénétrant dans un immeuble non-loin de là. Glasgow avait fui venait quand à lui de passer par une faille dans l'un des murs de la pièce. Eléonore se retrouvait seule. Elle n'avait pas songé à une séparation de l'équipe, mais au fond, ils seraient plus discrets séparés. Glasgow devait également penser que si l'un d'entre eux se faisait tuer, les autres pourraient ainsi en réchapper. Le chef des Faiseurs ne pensaient qu'à sa survie personnelle, il était plus que malin.
Décidée à ne pas finir entre les griffes des soldats, Eléonore s'engagea plus en avant dans l'ancien magasin de vêtement, trouvant une vieille porte à l'extrémité de la salle poussiéreuse. Elle allait pousser la poignée quand la porte bascula vers l'avant, ses gonds trop rouillés pour la soutenir, révélant un escalier de pierre menant à l'étage. La tueuse s'y engagea discrètement. Elle posait le pied sur la première marche quand elle entendit un craquement peu rassurant. Tout s'écroula alors autour d'elle. Sans rien y comprendre, Elie se sentit de nouveau chuter. Elle atterrit lourdement sur le sol, recevant plusieurs pierres sur le crâne. Légèrement sonnée, elle parvint à se relever une minute plus tard, recouverte de poussière. L'escalier venait de s'écrouler sous son poids, soulevant un énorme nuage de poussière grisâtre. La tueuse n'y voyait plus rien, la seule source lumière émanant de l'endroit d'où Eléonore était tombée, quelques mètres au dessus d'elle. La jeune fille se trouvait désormais dans une sorte de sous-sol, sans doute un ancien parking à en croire les signalétiques inscrites sur le macadam, sous ses pieds. Tout se perdait dans l'obscurité. L'éboulement passé, le silence revint enfin. Eléonore ignorait si les Unificateurs avaient entendu sa chute. Elle entendit soudain des bruits dans l'obscurité, comme des couinements. Elle vit alors les dizaines d'yeux rouges fixés sur elle. Les créatures tapies dans l'ombre ne semblait que craindre le mince filet de lumière qui entourait Eléonore... Des rats, elle venait de tomber sur des rats ! Et si jamais elle comptait quitter ce parking sinistre, elle devrait passer par leur territoire...

HJ :
L'éboulement te fait perdre 15 points de vitalité. Plusieurs pierres t'on cogné la tête, tu saignes un peu. Entre la poussière et l'eau boueuse, tes vêtements sont très sales.

EJ :

Des silhouettes poilues s'échappaient du filet lumineux de la lampe torche, Eléonore ne parvenait pas véritablement à voir les bêtes. Décidant d'oublier les bêtes, elle examina les lieux. D'antiques voitures patientaient ça et là, certaines écrasées par des éboulements. La parking était de conception classique, des dizaines de poteaux en pierre soutenant la structure. Sur le sol, des flèches indiquaient plusieurs directions. Certaines indiquaient le sous-sol 2, mais un coup de lampe torche fit comprendre à la jeune fille que cette direction était bloquée par un énorme éboulement. Visiblement, cette immeuble avait subi divers attaques depuis son abandon. La lampe torche se posa sur un ancien panneau et la tueuse fut heureuse d'apprendre qu'elle se trouvait dans le centre commercial "Les achats".
Les flèches indiquant la sortie du parking venaient se perdre jusqu'au fond du parking... là où la lampe n'éclairait pas. Eléonore devait avancer. Au fur et à mesure de son parcours, elle sentait davantage d'yeux se fixer sur elle, mais les créatures fuyaient dès qu'elle cherchait à les braquer avec sa lampe. Combien de rats pouvaient se trouver ici ? Cette angoissante question taraudait la tueuse jusqu'à ce qu'elle sente une violente douleur au mollet. L'un des rats venait de la mordre, elle se tourna vers lui mais il avait disparu. Une autre bête mordit la même zone, vite suivi d'une autre. Elle sentait désormais une forte masse sur son dos, l'un des rats avait sauté sur son dos, plongeant ses dents dans l'épaule de la jeune fille. Eléonore manqua de basculer, sa lampe torche éclaira alors une masse mouvante hérissée de poils. Les rats étaient si nombreux qu'ils marchaient les uns sur les autres, tous se dirigeant d'une manière chaotique vers cette proie facile qui dégageait une enivrante odeur de sang, partagés entre la peur de la lumière et la faim...

HJ :
Tu as deux morsures au mollet, tu saignes légèrement. La blessure est plus sérieuse à l'épaule, tu ressens une forte douleur. L'un des rats est accroché à ton dos, d'autres cherchent à dévorer tes jambes.
Tu perds 15 points de vitalité.

Elie regarda autour elle et la lampe resta braquer quelques secondes vers la soit disant sortie. Bon, c’était déjà mal barré pour prendre la sortie la plus direct et elle a vite compris qu’elle était dans un parking sous un immeuble où il n’y avait que des boutiques. L’ironie du sort voulait qu’elle tombe aujourd’hui sur ce paradis que l’on ne trouvait plus dans les rues d’Immanis mais seulement dans les Cieux. Elle repéra les marches qui menait au boutique, c’est la seule chose qu’elle cherchait, en espérant bien sûr que les escaliers ne se soient pas éboulés eux aussi sinon la jeune aura le droit de dormir avec des rats ce soir, choses qu’elle se passerait bien.

Mais pourquoi c’est aujourd’hui qu’elle tombe là-dessus et surtout pourquoi ici !!! La question ne se posait pas surtout qu’il y avait autres choses à s’occuper, comme ce foutu rat qui lui bouffait la cheville.

« Dégage, toi !?! »

« Ikkkkkkkkkk ! »

Pourtant pas experte en football, sport qu’elle considère fait spécialement pour les demeurés vu que courir après la baballe ne nécessite pas vraiment un Q.I extraordinaire (elle c’est le basket ce n’est pas mieux…), le rat vola au dessus de ses petits frères. Bref, c’est ce que l’on appelle un lob dans ce foot… Voir la fille s’énerver ne fit qu’aggraver les choses vu qu’un second la mordit de nouveau au même endroit. Ce coup-ci, la douleur était vraiment présente et celui-là n’eut pas la même chance que son collègue vu que la tueuse lui écrasa la tête contre le sol avec son autre pied. Un de mort mais dommage qu’il y en ait facilement plus d’une cinquantaine devant elle, voir une centaine tout simplement...

« Couikkk !!! »

C’est fou. Quand on change de méthode pour s’en débarrasser, chaque rat fait un bruit différent. Comme si c’était le moment de penser à des choses si philosophique dans une telle situation… Le troisième rat finit par la morde au dos, certes il n’avait pas atteint la chair mais se retrouver avec un rat dans le dos était tout sauf agréable. La pauvre bête vola à travers le parking, comme quoi jouer à la balle au prisonnier peut être utile. Elie savait comment s’y prendre avec les rats, elle en a tuer durant son enfance en guise de leçon de tir. Par contre, elle n’a jamais eu affaire à une meute et les rats était à 100 mètres, ce n’était pas vraiment la même situation… Bref, ces rats là étaient bien décidés à venger leurs cousins de la surface.

Bon, assez réfléchi pour aujourd’hui, Eléonore piqua un sprint en vidant la moitié de son chargeur sur la meute de rat, histoire de leur faire comprendre qu’elle n’est pas si inoffensive que cela. Cela risque de les énerver ? Elie s’en fout mais aussi eux remarque, ils ont la dalle donc voila... Pas la peine de chercher à viser durant la fuite, avec une balle, il y a des chances qu’elle en touche c’est dire.

Eléonore piqua le sprint de sa vie, comme quoi le sport elle aura beau dire du mal dessus cela lui a été utile durant sa scolarisation. C’est les escaliers qui menait aux étages supérieurs, pas besoin de plan pour savoir cela : Il était écrit -1 avec une flèche donc aucune chance de se trompé. Bon, pas de chance, d’habitude il y a toujours une porte métallique mais c’est parti pour monter les marches deux partout avec les rats aux fesses. D’ailleurs en parlant de fesses, il y en a un qui ne l’a pas loupé. Bon elle en avait un autre d’accrocher à sa cheville, toujours la même soit disant en passant mais se faire mordre la fesse est plus important aux yeux de quelqu’un d’aussi superficiel que la tueuse.

« AÏÏÏÏÏÏÏEEEuuuhh… Saloperie de chez saloperie ! »

Après avoir monté un étage, elle bifurqua vers la nouvelle entrée, lampe en main et pistolet mitrailleur en bandouillière. Dans le noir, la lumière de sa torche s’arrêta vers un énorme -1 avant qu’une multitude de yeux rouges se tournent vers elle. Elle venait de tomber sur les colocataires de ceux d’en dessous. Un moment qui ne représenta qu’une malheureuse seconde mais qui parraissait une éternité pour Eléonore. Dans le noir, un hurlement se fit entendre.

« JE HAIS CES PUTAINS DE RATS !!! »

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Un étage plus tard…

Eléonore ferma la lourde porte métallique derrière elle, laissant derrière ces animaux peu sympathiques. Bon, elle s’était retrouver avec deux meutes de rats aux fesses mais on n’était plus à un ou deux rats près. En guise de cadeau, elle a eu le droit à des vêtements déchirés, des petites griffures de partout. Sur le coup, on n’aurait pas dit qu’elle s’était faite attaqué par des rats mais qu’elle tout simplement marché sur la queue d’un chat avant de se battre avec.

Elle souffla un bon coup, mais elle sentait avoir oublié un petit quelques choses, un truc vraiment bête…

« Ah oui, toi… »

Mettant sa main derrière sa fesse, elle chopa le rat qui avait planté ses crocs sur ses fesses depuis plus de deux minutes. Le pire il n’avait pas bougé depuis le début. Quand on pense que cette bête là est ici depuis sa montée d’escalier. Regardant la pauvre bête se débattre, tentant de lui mordre le bras, Elie sortit calmement son Scorpion.

« Toi j’ai failli t’oublier… On a un compte à régler tous les deux… »

Un bruit de coup de feu raisonna dans l’immeuble. Plus discret comme entrée tu meurs mais sur le coup, il fallait au moins cela à Elie pour se calmer les nerfs. Tester son nouveau jouet sur des rats, elle n’aurait jamais cru à cela. Elle regarda autour d’elle, se désinfecter attendra un peu, le temps qu’elle se trouve une cachette où se reposer.

Elle regarda où elle se trouvait, étonnant que l’immeuble soit encore debout ainsi que quelques étages. Le silence présent métait presque mal à l’aise Elie, cela lui rapellait un vieux film de mort-vivant qui se passait dans un super marché. Son regard finit par s’arrêter sur le cadavre du rat.

« Je me demande quel goût tu as… Tu as voulu me bouffer toi mais moi je crois que je risque de me retrouver avec du rat à bouffer ce soir. »

L’idée la dégoutait mais bon, elle ramassa le rat. Elle n’aura déjà pas la tête à dépouiller vu qu’elle a éclater à coup de balle de magnum…

EJ :

Combien de personnes avaient tranquillement entamé le trajet qu'Eléonore venait de faire, un sac de course vide à la main, les clefs de voitures dans une autre, prêtes à dévaliser les boutiques. Eléonore n'arborait cependant pas les mêmes accessoires, son Scorpion et la carcasse du rat dépareillant un peu. De même, les décors avaient également changés. Elle se trouvait dans le hall sinistre de l'ancien centre commercial. Tout était plongé d'une grisâtre lumière d'origine mystérieuse. La salle était immense, et deux escalators rouillés menaient à un étage. De chaque côté du hall s'étendaient des vitrines souvent brisées menant à d'anciens magasins. Brico Stock, Mod'Affair, le roi du discount... Eléonore était trop jeune pour connaitre ces différentes marques. Elle crut surprendre divers formes grouillantes dans certains recoins de la pièce mais tout semblait se calmer quand elle pointait le jet lumineux de sa lampe torche. S'avançant légèrement, la jeune fille sursauta en sentant le sol craquer sous ses pieds, elle venait de marcher sur des ossements humains. UN KR-47 rouillé et inutilisable gisait à côté du cadavre entièrement dévoré par les rats.
D'autres squelettes gisaient ça et là, et la tueuse reconnut même l'armure usée par le temps d'un Unificateur. Combien de corps gisaient ainsi dans les bâtiments de la Frontière ? Cette lutte durait depuis des temps immémoriaux. Mais la jeune fille n'aurait pas le temps de philosopher, elle sentit quelque chose lui frôler la jambe. Pointant sa lampe vers ses jambes, elle eut l'horrible surprise de découvrir un long être noirâtre qui s'étendait sur plusieurs mètres. Le monstre escaladait la jambe de la jeune fille. Surpris par la lumière, il fondit sur la lampe torche d'Eléonore qui la lâcha, mordue à la main. Elle avait à peine eut le temps d'identifier la bête : il s'agissait d'un mille pattes... devenu suffisamment grand pour la dévorer toute entière. Les fines dents de l'insecte géant n'avaient rien d'inoffensives, et le monstre fit basculer Elie qui se cogna la tête sur le sol, son Scorpion avait volé dans le chute.

HJ :
Tu perds 10 points de vitalité, tu t'es de nouveau cognée la tête, tu saignes légèrement à la main.
Tu gagnes un rat décapité (l'idée me plaît ! ^^)

EJ :

La carapace de l'insecte explosa sous les balles du pistolet mitrailleur, éclaboussant la tueuse d'un sang verdâtre qui vint agrémenter la crasse des vêtements de la jeune fille. Voilà qui était fait. Elie examina son chargeur, il lui restait très peu de balle dans son pistolet mitrailleur. Heureusement, elle gardait un chargeur plein. Eléonore ramassa ses affaires, jetant sa curieuse arme dégoulinante de sang vert. Elle se décida ensuite à trouver une sortie a cet endroit qu'elle aurait grandement apprécié des dizaines d'années plus tôt. Mais alors qu'elle allait quitter le sex-shop, Elie fut intriguée par une lumière étrange. Elle plongea contre le mur en voyant son origine. Un Unificateur armé descendait de l'un des vieux escalators. Un autre le suivait de près, empruntant le second escalator. La traquée entendait les voix des deux hommes, légèrement modifiées par leur casque intégral.

- Aucun mouvement.

- Passe en vision thermique.

L'un des soldats appuya sur son casque et commença à examiner les alentours.

- Diverses formes de chaleur, des rats.

- Cherche encore. Les coups de feu viennent d'ici.

HJ :
Tu gagnes un point de capacité pour ton originalité meurtrière.

EJ :

Eléonore s'enfonça dans la carcasse dégoulinante du mille-pattes, seule solution pour passer véritablement inaperçue. La jeune fille dut s'empêcher de vomir devant l'odeur pestilentielle de la créature, des litres de bave et de sang verdâtre s'écoulant sur elle. Elle sentait l'horrible mixture pénétrer dans ses cheveux, le long de sa nuque et ce jusqu'à son cou. De là où elle était placée, elle ne pouvait voir que l'ignoble intérieur de l'insecte, mais parvenait à entendre quelque peu. Les voix des Unificateurs apparaissaient brouillées par la distance. Apparemment, ils ne se servaient pas de leur radio intégrée, mais bien de leurs filtres vocaux, autrement Eléonore n'aurait rien entendu de cette conversation. Cette négligence des deux hommes montraient à quel point ils se sentaient en sécurité.

- Rien d'inhabituel. Grande quantité de rats vers la droite.

- Et ça ?

Elie sursauta en entendant des coups de feu. Puis, tout revint au calme, et elle entendit de nouveau les voix des soldats, amplifiées par l'écho de la grande salle.

- Ce n'étaient que des insectes.

A en croire les voix, les deux hommes n'étaient plus très loin. Eléonore entendit soudain un son qui lui glaça le sang : des bruits de pas. Le soldat était entré dans le sex-shop.

- Il y a quelque chose par i...

Un bruit non identifiable se fit alors entendre, comme un rapide coup de fouet, suivi de la chute d'un objet lourd. La jeune fille perçut également un coup de feu plus lointain, suivi d'un silence terrifiant. Eléonore ignorait si elle devait se lever, car le soldat ne l'avait peut-être pas réellement vue. Une nouvelle voix se fit alors entendre, celle-ci n'était pas modifiée par un masque vocal.

- L'Esprit les a purifié. Il ne peut en vouloir aux âmes déchues.


Des bruits de pas légers se firent de nouveau entendre, ainsi qu'une quatrième voix, tout aussi calme que la précédente, mais bien plus proche.

- Une âme se terre ici, oppressée par le monde extérieur. Faut-il la purifier elle-aussi ?

- Nous devons connaître ses intentions. L'Esprit rejette les âmes aveugles. Levez vous mademoiselle !

L'adresse était directement adressée à la jeune fille qui se leva alors, la carcasse répugnante s'accrochant légèrement à elle, puis tombant lourdement au sol dans un "Spash" dégoutant. Plus sale que jamais, Elie ressemblait désormais à un être à la peau verte et visqueuse, ce qui ne choqua en rien les deux hommes curieux qui fixaient leurs yeux sur elle. Jugeant rapidement la situation, Eléonore comprit qu'ils avaient éliminés les deux Unificateurs. La preuve ? Le corps de l'un d'entre eux gisait sur le sol du sex-shop, sa tête, séparée du corps, toujours dans son casque à vision thermique.
L'un des deux hommes arborait un katana encore dégoulinant de sang à sa ceinture. Lui et son ami se ressemblaient trait pour trait : les yeux noirs, le crâne entièrement rasé, arborant tout deux une tunique à capuche grise. L'homme au katana prit la parole.

- "Et les sangs se mêlèrent avant l'apocalypse, mais rien ne résonnait le mal dévorant" verset 5 , livre III. Que faîtes vous ici jeune fille ?

EJ :

Les hommes n'eurent aucune réaction apparente aux paroles de la jeune fille, comme s'ils étaient sous H.I.S, mais vu leurs actes récents : ce n'était pas le cas. Le premier, qui semblait être le plus important des deux, prit alors la parole.

- "La purification créera l'essence du nouveau monde" verset 2 Livre II. La purification n'est jamais une perte de temps. Mais tu n'es pas une Soumise, pourquoi en aurais-tu besoin ?

Soudain, un troisième homme pareillement vêtu fit irruption dans la pièce, il tenait une tête humaine dans sa main.

- Les voilà tous purifiés. Le mal est banni de cet endroit mes frères. annonça-t-il d'un ton prophétique avant de laisser tomber la tête sur le sol.

Visiblement, ces malades venaient de neutraliser toute une escouade d'Unificateurs. Elie sentit son esperance de vie diminuer considérablement. Pourtant, les paroles de son nouvel ami la rassurèrent.

- Cesse de te plaindre jeune fille. L'Esprit est celui qui relie tout. L'Esprit décide. Si tu as perdu tes amis, c'est que l'Esprit l'a voulu, et seul lui pourra te rapprocher d'eux.

Le second fanatique s'approcha d'Elie, son Cobra à la main. Allait-il procéder à la purification ? Non, il se contenta de poser sa main sur l'épaule de la tueuse.

- Paix à toi ma soeur. Reçois l'Esprit.

Ces paroles proférées, les trois hommes s'en allèrent tranquillement, disparaissant dans l'obscurité. Eléonore se permit enfin un soupir. Elle était seule. Seule et vivante.

EJ :

Eléonore décida de s'habiller avant de faire son "shopping armes" sur les cadavres. Quittant le sex shop, elle fonça vers le premier magasin de vêtement qu'elle trouva. Elle se déshabilla sous le regard curieux de quelques souris avant d'enfiler un jean délavé totalement démodé, un débardeur marqué "Angel" et un sweat-shirt à capuche noir. La tenue avait l'avantage d'être pratique. La tueuse n'avait pas le temps de fouiller les Unificateurs de fond en comble, elle retourna vers les cadavres, décrocha simplement la radio de poignet de l'un d'entre eux, ainsi elle pourrait savoir où en étaient les autres soldats. Elle accrocha la radio à son propre poignet, un grésillement lui indiquant qu'elle fonctionnait encore.
La faiseuse de rêve s'empara également d'un de leur fusil : un ZZ-99 avec lampe torche intégrée, mettant son SMG en bandoulière. Elle commençait à être dangereusement équipée ! Fouillant la ceinture d'un des hommes, elle saisit un long couteau de commando et son fourreau qu'elle accrocha à sa ceinture, ainsi que deux grenades à fragmentation qu'elle posa également à sa ceinture. Les Unificateurs ne disposaient ni de sacs, ni de rations de survie. Elie agrippa son nouveau fusil mitrailleur, décidée à quitter le sex-shop miteux... non ! Il lui restait une chose à prendre : les lunettes thermiques. Elle grimaça en observant la tête dégoullinante de sang. Elle posa son arme un instant, puis saisit le casque qui laissa tomber une tête qui roula sur le sol. Les lunettes étaient encore fixées sur le crâne. Elie s'en saisit rapidement, les posa sur sa tête et quitta enfin cet endroit maudit. Histoire de tester son nouveau joujou, elle l'abaissa un instant sur ses yeux. Sa vue fut alors totalement bleue, ça et là, des formes rouges et jaunes s'activaient. Elle reconnaissait vaguement la forme de rats. Il était temps de partir.
Elie monta rapidement les escalators, trouvant la sortie du centre commercial, retrouvant au passage le corps décapité d'un autre Unificateur. Une fois dans la rue, Elie s'apprêta à foncer vers le Sud. Sa radio crépita cependant avant même qu'elle ait fait un pas.

- Ici l'unité 6 ! Avons capturé l'un des rebelles. Demande de renforts pour le transporter jusqu'au point d'évacuation. Position 5; 10; 7.

Elie grimaça. En observant la boussole sur le manche du couteau, elle comprit rapidement comment les Unificateurs s'y repéraient avec leurs codes. Allait-elle sauver ce compagnon dont elle ignorait l'identité ? S'il s'agissait de Glasgow, mieux valait le sauver !

HJ :
Tu récupères :
-Couteau commando avec boussole intégrée
-Radio de poignet
-ZZ-99 avec lampe-torche
-2 grenades à fragmentation
-Lunettes thermiques

EJ :

Eléonore s'était approchée suffisamment près pour voir le groupe de soldats. Les Unificateurs s'étaient crées un périmètre de sécurité entre une carcasse de bus et le mur d'un immeuble. Les soldats étaient trois, chacun surveillant un angle, les mains agrippées sur leur fusils mitrailleurs.
Entre les trois hommes se tenait le captif, un sac sur la tête, les bras menottés dans le dos. Eléonore ne savait pas s'il était conscient ou pas.
Chacun des Unificateurs surveillait précisément son périmètre, avec la rigueur d'un homme sous H.I.S. Cela n'allait pas être une partie de plaisir. La radio d'Eléonore grésilla de nouveau.

- Ici l'unité 6, réitérons notre demande. Position 5; 10; 7.

Cette fois-ci, une nouvelle voix apparut sur le canal, en réponse à la première.

- Unité 6, ici l'unité 3, nous serons sur place d'ici une dizaine de minutes avec le blindé.

- Bien reçu unité 3. Divers mouvements hostiles ici. Nous tenons la position.

Eléonore se planqua contre un mur. L'avaient-ils repérée ?

Pour commencer, petit imprévu: Cette patrouille n'était deux mais trois. Il ne s'agissait pas d'ici d'une simple patrouille de reconnaissance comme l'espérait Eléonore mais d'une unité d'interception. Un peu embêtant ce détail... Cela sera plus difficile qu'une simple embuscade au tuer l'un des hommes avec la première balle diminuait plus de la moitié de la puissance de feu ennemi.

Eléonore examina la situation. Chercher à les séparer serait une pure perte de temps, ils ont dix minutes à tenir et un prisonnier à surveiller. Attaquer dans une telle situation serait suicidaire. Elie en est certaine, le prisonnier n'était pas Glasgow ou Sergio vu ses vêtements. Peu être un des autres hommes de main où la tueuse n'a pas trop fait attention à ce genre de détail. Qu'il soit dans les vapes ou non ne change rien, il ne sera pas utile, mis à part peu être une tentative de bousculade hasardeuse diriger au bruit.

*Je pourrais me passer pour l'Unité 3 mais elle les mettrait directement au courant... Non ça ne marchera pas...*

Bref, Elie devait tenter de ruser si elle voulait avoir un résultat convenable. Déjà, elle a reconnu l'homme qui utilisait une radio, c'est un atout vu qu'à la première balle de tirer, il va se mettre à couvert pour prévenir l'unité 3 avant de tenter une riposte. Ces Soumis là réagissent toujours selon le protocole d'abord...

Mais peu importe, la fusillade se terminera toujours en combat de tranché et le temps ne joue pas en la faveur d'Eléonore. Les Unificateurs ne savent pas qu'elle est toute seule... Si elle pouvait fausser sa position, elle pourrait en avoir deux pour le prix d'un.

Elle arracha à sa ceinture sa grenade fumigène qu'elle posa à côté d'elle, sortit son Scorpion pour profiter de sa visée mais surtout bloqua le bouton d'appel de sa montre pour occuper le canal avant de viser l'un des soldats avec la lunette de visée de son arme. Pourquoi? Simplement qu'en occupant cette fréquence là l'Unificateur qui allait annoncer qu'ils se font attaquer va perdre encore un peu plus de temps. L'unité 3 se rendra vite compte de l'attaque mais Elie s'en moque bien, elle a dix minutes devant elle.

Elle tira la première balle calmement en visant la tête d'un des soldats. Le genre de balle qui ne pardonne pas. Normalement, cela ne devrait pas être trop difficile vu qu'elle a l'avantage de la surprise et d'avoir une arme, certes de poing mais avec une lunette de visée. Aussitôt après elle lancera sa fumigène à une position éloigné histoire que les deux survivants croient que l'attaque vient d'une position totalement opposé à la sienne. Suite à cela, elle repassera au pistolet mitrailleur de sa position, où il ne lui restait qu'un seul et unique chargeur.

Normalement si tout se passe bien, l'un des deux survivants fera aussitôt un tir de couverture en direction de la fumée alors que le second insistera tant bien que mal à contacter l'autre unité sur un canal occupé... Jusqu'à il change de technique et changer de canal de communication ou d'insister son collègue. Au moins, pendant ce temps, elle aura une belle position pour prendre ces adversaires à revers.

(HJ: J'imagine que cette unité fait un peu office de "boss de fin de niveau" et que je ne peux pas agir comme je veux ^^?)

EJ :

Le Scorpion était le revolver ultime, pas le plus puissant certes, mais le plus précis. Associé aux talents de tirs d'Eléonore, il devenait une arme mortelle. La balle fusa droit, suivant précisément la trajectoire prévue par la tueuse. Elle dévala la sinistre rue encombré de gravats, s'écrasant violemment contre le casque de l'homme visé. Elle perfora le métal, la peau et les os, stoppant sa course dans la cervelle même de l'Unificateur qui n'avait même pas eu le temps de comprendre. L'homme tomba, un filet de sang s'échappant du minuscule trou provoqué par la balle. Les deux autres soldats réagirent promptement, mettant leur otage sur le côté et se plaçant à l'abri.
La grenade fumigène éclata à quelques mètres d'eux... un peu moins loin que ne l'avait prévu la tueuse.
Mais la ruse avait fonctionné, et les soldats ouvrirent le feu sur une mauvaise direction, laissant à la tueuse toute latitude pour se préparer. Eléonore avança, s'enfonçant plus en avant dans la rue. Elle se collait au mur, suivant le détour d'une ruelle où elle tomba nez à nez avec... un autre Unificateur. La jeune fille allait tirer, mais l'homme lui donna un puissant coup de poing qui la sonna suffisamment pour qu'il ait le temps de s'emparer de son SMG. La voix de l'homme résonna, amplifiée par son casque.

- Tu es faite... tueuse !

Eléonore soupira en reconnaissant la voix de Glasgow. De leur côté, les Unificateurs tiraient toujours vers l'improbable localisation de la grenade. Ils se situaient désormais à une dizaine de mètres de Glasgow et de sa tueuse. Les deux Faiseurs de rêve ne les voyaient plus car ils étaient dissimulés derrière la carcasse de bus. Glasgow enleva son casque.

- Désolé pour le coup... Mais tu m'aurais tué sinon ! J'ai chopé cette armure à l'un de nos amis. C'est Clyde qui est là-bas... J'allais le secourir quand tu es intervenue. Je pense que je vais faire moins discret que prévu.

Le chef des Faiseurs arma le ZZ-99 qu'il avait volé à un Unificateur.

- Tu m'accompagnes fillette ?

HJ :
Tu es sonnée l'espace d'un instant, tu saignes du nez. Tu perds 5 points de vitalité.
Non ce ne sont pas des "boss de fin de niveaux" (je te rappelle que tu n'es pas à train de jouer à DOOM ). Je te laisse les tuer tant que ça reste réaliste... Tu devrais y arriver maintenant qu'un vrai combattant est avec toi !

EJ :

Un filet de sang éclaboussa l'armure d'Unificateur de Glasgow, mais ce dernier ne sembla pas gêné. Sans faire attention aux cadavres, il arracha le sac de la tête de Clyde, coupant ses liens avec le couteau d'un Unificateur.

- Je t'ai connu plus doué Clyde ! Bon, magne toi de faire ton marché sur les corps ! On a pas beaucoup de temps !


Le chef des Faiseurs rechargea son ZZ-99 pendant que Clyde enfilait l'armure du premier des soldats tué par Eléonore. Glasgow tilta immédiatement aux paroles d'Eléonore.

- Te purifier ? T'es sûre de toi ? Putain, ce sont des gars d'Esprit ! Mieux vaut pas traîner par ici...

Clyde récupéra le fusil mitrailleur de l'un des cadavres, il avait le visage meurtri, sans doute avait-il été frappé par ses tortionnaires. Le jeune homme frissonna en entendant parler du gang Esprit.

- Ces mecs me foutent froid dans le dos...

A bien y réfléchir, l'un d'entre eux avait réussi à décapiter un Unificateur, et tous se promenaient tranquillement à travers la Frontière sans autre protection qu'une toge de tissu.

- Ils n'apprécient pas vraiment les dealeurs, heureusement que tu n'es pas encore connue ici ! Au moins, s'il sont là, c'est qu'il ne doit plus y avoir beaucoup de soldats par ici...

Une silhouette apparut soudain au loin, il s'agissait de Bernie, le second Faiseur emmené avec le groupe. Il se dirigeait rapidement vers Glasgow et les hommes. Apparemment, il n'avait rencontré aucun problème en orute. Il ne manquait plus que Sergio et l'équipe serait au complet.

- Vous êtes prêts ? Une fois que Bern' nous aura rejoint, on file vers le Sud, Sergio doit déjà y être !

Glasgow enfila son casque d'Unificateur et s'apprêta à partir. Soudain, un bruit de moteur se fit entendre. Un blindé fit son apparition à l'angle de la rue, défonçant un pan de mur en ruine. Un Unificateur posté sur le toit contrôlait l'énorme mitrailleuse fixée sur le véhicule. Il s'agissait du blindé Attack promis par l'unité 3. A en croire le mouvement de la tourelle, il avait détecté Bernie. Malgré son accélération, ce dernier ne put éviter la rafale de mitrailleuse qui lui coupa net les jambes.

-Bordel de merde ! lâcha Clyde, prêt à courir vers son ami, mais Glasgow le retint d'une main ferme.

- Trop tard pour lui ! Faut éviter cette saloperie d'Attack !

Glasgow tira son soldat vers l'arrière avant d'entraîner son groupe le long du mur, là où le bus les cachait encore du blindé. Les trois Faiseurs longèrent le bâtiment jusqu'au prochain tournant, où ils s'engouffrèrent dans le premier immeuble. Glasgow incita ses soldats à se taire. On entendait le vrombissement inquiétant du véhicule. Clyde posa son fusil.

- Bernie est encore en vie ! On peut le sauver putain ! Il aura des prothèses !

Désobéissant à son supérieur, Clyde quitta l'immeuble, passant sa tête vers la rue dans laquelle ils étaient une seconde avant. Histoire de ne rien râter du spectacle, Elie escalada les marches du bâtiment dans lequel elle se trouvait. Un trou béant donnait sur la même rue. Bernie essayait pitoyablement de ramper, ses jambes trouées de balles restées à quelques mètres de lui. Il tirait avec force sur ses bras. Au bras de la tueuse, la radio crépita de nouveau.

- Unité 3 à toutes les unités alentours. Avons repérés le groupe de fugitif. Nous donnons l'assaut.

Le blindé fut venait d'arriver à la hauteur de Bernie. Une roue métallique de plus d'une tonna écrasa le corps déjà meurtri du Faiseur de rêves, fracassant son crâne pour ne laisser qu'une marre de sang sale. Clyde ne put s'empêcher de crier. La tourelle de l'Attack se tourna vers l'immeuble dans lequel étaient dissimulés les Faiseurs, lâchant une salve.
Eléonore plongea vers le rez-de chaussé. Clyde venait de tomber, un trou dans l'épaule. Glasgow le tira vers lui.

- Abruti ! Ils nous ont repérés ! Faut se planquer !

Glasgow aida son ami à se relever, le poussant de nouveau vers l'intérieur du bâtiment.

- Tueuse ! Guide nous jusqu'à une sortie ! On doit échapper à cette merde ! Je couvre nos arrières au cas où ils envoient des soldats !

Guide-nous, guide-nous... Il était marrant son chef... Ce bâtiment, Eléonore le connaissait certes pour l'avoir visiter une heure auparavant mais tout ce qu'elle se rappelait, c'était des rats et éventuellement du mille patte à l'étage. Mais une chose est sûr, elle a l'avantage du terrain et le tank venant de faire une erreur grossière: Poursuivre des fugitifs dans un bâtiment qui tenait à peine debout. Seul point noir qui n'est pas des moindres? Le groupe n'avait pas d'armement lourd...

Bon, Eléonore n'avait certes pas fait une visite approfondi des lieux mais elle savait particulièrement bien qu'ici rien ne tenait debout. De plus, à entendre la radio, ces soldats se sont vite rendu compte qu'ils poursuivaient ici ce qui reste des Faiseurs de Rêves.

"Fait chier! Si on reste trop longtemps dans cette zone, je risque de croiser mon ex! Je m'en passerais bien!"

Et les retrouvailles avec les renforts risquent de finir soit par une morte, soit par un lavage de cerveau. Aucune de ses options n'intéressait vraiment la jeune fille. Cela changeait des vieilles habitudes, Elie étant du genre à se contenter de les larguer comme des moins que rien...

Avec un engin comme celui là, si les Unificateurs ne pouvaient pas les poursuivre, il risquait de débarquer. C'était peu être la meilleure solution au fond, ne serait ce que pour éviter de se faire plomber à la mitrailleuse lourde, arme qui se moque bien des petits murets qui servent de protection. En y réfléchissant bien, immobiliser un tel engin n'est pas vraiment difficile...

Eléonore courra à travers le premier étage, se contentant dégoupiller une grenade qu'elle lança à l'étage supérieur dans l'espoir de faire ébouler une partie du premier étage. Elle ne s'attendait pas vraiment qu'un jour ses cours de basket allait lui servir à lancer ce genre d'engin, se demandant par la même occasion quand est ce qu'elle pourra mettre ses deux points de compétences pour avoir le niveau au fusil tant espéré au lieu de mettre cela dans les grenades mais trêve de bavardage... Et puis flooder en RP en racontant n'importe quoi, c'est le Mal avec un grand M!

Vu que tout ici tient avec pas grand chose, l'Attack risque de se prendre plusieurs tonnes de béton sur la face. De quoi le faire exploser? Avec un peu de chance mais la tueuse n'y croyait pas trop. C'est que c'est solide ces petites bêtes là! Si déjà elle pouvait mettre dans les vapes le conducteur et quelques uns de ses hommes, cela serait une bonne chose.

Peu importe si le tank sera enseveli ou non, Eléonore profitera du nuage de poussière pour montrer la direction.

"Par là, je sais qu'il y a une sortie! Par contre, je ne sais pas où ça mène."

Le groupe descendit des marches, Eléonore n'avait vu que de la lumière lorsqu'elle était à l'étage, rien de plus. Il ne manquerait plus que cela mène sur une terrasse en hauteur et donc un cul de sac. Dommage, il manque une manque une corde au groupe. Dans de telle condition, il n'y aurait eu rien de tel pour semer l'Unité 3.

(HJ: Fiche mise à jour, j'ai considérer qu'il ne reste plus que la moitié du chargeur SMG)

EJ :

Des morceaux de pierre tombaient à chacun des pas du groupe. L'Attack s'était évidemment arrêté au rez-de-chaussé du bâtiment, après avoir détruit le mur de la façade. Le véhicule s'était mis à canarder au hasard, par courtes rafales. Glasgow pesta.

- S'ils continuent, ils vont nous avoir ! Il faut absolument qu'on quitte ce bâtiment.

Eléonore venait d'avoir l'idée du siècle, elle jeta une grenade au hasard, espérant écraser l'Attack. Elle comprit son erreur en entendant le cri horrifié de Clyde.

- Mais bordel qu'est ce que tu fou...

Le projectile était lancé, il rebondit à deux reprises au dessus des têtes du groupe.

- Pauvre idiote ! On est en dessous ça va nous...

L'explosion interrompit de nouveau le soldat. Le nuage de poussière ensevelit le petit groupe. Elie fut horrifiée de voir une immense fissure se former sous ses pieds.

- Bordel ! Courrez !

Glasgow venait de sprinter comme jamais, emportant un de ses alliés dans chaque bras. L'escalier s'écroula derrière le groupe, ainsi qu'une partie de la façade. En bas, l'Attack venait de quitter le bâtiment, se contentant de canarder depuis l'extérieur. La tueuse comprit qu'il vallait mieux évacuer les lieux, elle fit emprunter au groupe un nouvel escalier. L'ensemble du bâtiment avait été fissuré en deux, et il manquait très peu pour qu'il s'écroule totalement sur les Faiseurs.
Eléonore eut un espoir en aperçevant de la lumière. Elle fonça en avant, manquant de basculer quand le sol s'effondra sous ses pieds. Elle eut le réflexe de plonger vers l'avant, échappant à une chute commune avec l'ensemble du sol. Glasgow et Clyde n'eurent pas cette chance. Un coup d'oeil vers l'arrière fit comprendre à la tueuse que ses deux amis venaient de basculer dans le vide, comme elle un peu plus tôt dans la journée. Leur cris s'étaient très vite interrompus, remplacés par un choc puissant. La tueuse voulut regarder vers le bas mais le sol se fissura de nouveau, la forçant à s'engager vers le seul point de sortie. Il s'agissait d'un vieux couloir menant à des portes condamnés. Heureusement, au bout du dit-couloir, une fenêtre donnait sur un escalier de secours en métal. Elie s'engagea, faisant dépasser sa tête de la fenêtre. L'escalier aboutissait dans une ruelle. En bas, deux Unificateurs pointaient leurs fusils sur elle. Une rafale l'obligea à rentrer la tête. Son seul point de sortie était condamné.