Un petit bonjour à ses anciens camarades [Sieghield]

SUJET PRÉCÉDENT


Les équipes étaient formés. Sieghield, qui croyait que Meryl l'accompagnerait, fut un peu déçu quand Vayne lui dit :

« Yeux rouges, tu viens avec moi. »

Mais en bon soldat et surtout pour ne pas faire d'histoire, il acquiesça d'un signe de la tête. Les groupes enfin prêt, chacun se dirigea vers les zones citées par Echo.

Le silence s'installa entre lui et Vayne. C'était la première fois qu'il se retrouvait seuls. Le tireur d'élite avançait, sécurisant la zone, de son coté, Sieghield essayait d'obtenir une bonne fréquence. Malheureusement, les interférences étaient trop nombreuses et la recherche était difficile. La seule chose qu'il entendait était de la neige... Mais non, c'étaient des coups de feu ! A la vitesse où l'objet tirait, ça ne pouvait être qu'une arme du blindé que Tango 7 avait parlé. L'équipe devait être en fâcheuse situation. Doucement, l'ex-unificateur s'approcha de Vayne pour lui en rendre compte.

« Vayne, l'équipe Tango 7 est sous le feu ennemi. Je croyais que c'était des interférences mais ce sont des coup de feu d'armes du blindé. On fait quoi ? »

Sieghield, qui ne que très peu les environs, attendait la réponse de Vayne.

EJ :

Sieghield et son ami se trouvaient dans un village apparemment abandonné, constitué de diverses cases de tôle et de bois dont certaines avaient brûlé. Vayne préférait avancer près des bâtiments, histoire de ne pas être trop visible. Tout était calme aux alentours, et les tirs ne se faisaient entendre qu'à travers le combiné de Sieghield.

- T'as raison Yeux rouges... Mais je vois pas vraiment ce qu'on peut faire tant qu'on les a pas localisés ! Attends une seconde...

Plaçant son fusil Hornet en bandoulière autour de son dos, Vayne se mit à escalader l'une des cabanes. Une fois en haut, il dégaina son sniper et observa à travers la lunette, balayant les environs.

- Hmmm... Colonne de fumée noire au Nord-Est. C'est peut-être eux, ou peut-être pas. Si on suit le village par l'Est, on peut passer par les immeubles en ruines par là, de cette manière on ne sera pas exposés. Ça te dit mitrailleur ?

Sieghield n'avait pas vraiment le choix : il n'y avait aucune autre piste. Le sniper bondit de son perchoir et alla rejoindre son compagnon, montrant la voie. L'idée était de longer les carcasses des antiques immeubles de la ville afin de ne pas être exposé dans les plaines désertes. Tout en marchant, Sieghield devait moduler les fréquences. Alors qu'ils se situaient à mi-chemin, une voix se fit de nouveau entendre au récepteur, celle d'un Unificateur. Derrière lui résonnait le bruit d'une fusillade. L'absence d'interférence trahissait le fait qu'il ne se trouvait pas loin des deux rebelles.

- Central Un ici l'Unité 4. Sommes acculés par un groupe de rebelles. Notre Agressive est immobilisé. Prévenez l'Unité 9 que la mission de sauvetage va être retardée ! Et je...

Une énorme interférence coupa le message. Soit les Unificateurs venaient de changer de fréquence, soit ils étaient morts. Vayne n'avait pas râté une seconde de la conversation.

- Bien... Apparemment, il y a deux escouades dans le coin. La 4 est celle acculée par nos potes, et je crois qu'ils devaient secourir la 9. Autrement dit, ça grouille de cibles potentielles ! C'est moi qui ai le fusil incapacitant, ça te dit de prouver à Echo qu'on est les meilleurs du groupe ? Une tactique d'approche ?

HJ :
Tu gagnes un point de capacité supplémentaire.

« Les meilleurs ? »

Sieghield s'étonnait de la phrases de Vayne. Puis il se mit à réfléchir afin de pondre une tactique. Tout d'abord, il fallait qu'ils sachent précisément où se trouve le convoi de sauvetage. Pour cela, il proposa au tireur de s'approcher et d'utiliser sa lunette de visée afin de les repérer. Si il savait le positionnement de l'unité 4, Sieghield saurait comment réagir mais il fallait prévenir les autres de sa découverte car il y avait deux équipes d'unificateurs présentes sur le site.

« Tu as de quoi contacter Echo ? Ils faut les avertir de la présence de deux unités ennemis » avoua-t-il à Vayne.

Le sniper ne répondit pas et avança. De son coté, Sieghield laissa de la distance se remit en route. Il bidouilla le capteur afin de trouver une autre fréquence et en savoir plus sur l'unité ennemie proche. Seule la neige fut au rendez-vous.

Enfin, Vayne fit un signe à l'ex-unificateur. Il venait de trouver quelque chose. S'approchant prudemment, il escalada les rochers. Vayne lui tendit son fusil.

« Regarde »

Sieghield posa son oeil droit sur la lunette.

EJ :

Apparemment, Vayne ne tenait pas à contacter Echo. Après tout, les deux unités ennemies étaient en danger. Selon lui, autant que les deux hommes s'en occupent seuls pour montrer leur valeur. Le sniper devait être l'un des hommes du groupes qui appréciait le plus Sieghield, ce pourquoi il voulait lui rendre ce service.
Les rebelles avancèrent encore sur plus d'un kilomètre, avant que Vayne ne s'arrête. Il venait de repérér un homme au loin. Sieghield observa à travers la lunette, et reconnut les vêtements kaki d'un rebelle. Ce dernier portait un casque simple et une armure légère, il était collé contre la paroi d'un haut immeuble percé de dizaines de trous d'obus, souvenirs de très anciens conflits.

- Approchons nous ! Je crois qu'on a trouvé nos hommes.


Vayne et son compagnon coururent jusqu'à l'homme qu'ils avaient repérés, celui-ci se tourna vers eux au dernier moment, manquant des les canarder.

- Bordel ! J'allais vous tuer ! Quelle idée de se promener avec une armure d'Unificateur ? Je suppose que c'est vous "Bravo 5". Vous n'êtes que deux ?

Ni Vayne ni Sieghield ne connaissait cet homme, ce qui n'était pas étrange étant donné le nombre de rebelles en fonction, exponentiel. La marque d'une main rouge, symbole d'Âme Libre, dessinée sur le métal de son armure, montrait qu'il s'agissait bien d'une rebelle. Sieghield avait la même marque, largement gravée sur le poitrail de son armure d'Unificateur, pour qu'on ne le mélange pas avec l'ennemi.

- Les autres ne sont pas loin.

- Bien, pareil pour moi : les autres membres de mon équipe sont dissimulés tout autour.

L'homme désigna une silhouette dissimulée près d'un autre immeuble, non loin de là.

- On a réussi à bloquer leur blindé en faisant s'ébouler un immeuble ! Ils sont coincés, mais ils n'ont pas quitté leur Agressive. Cette saloperie dispose de toute une artillerie, et seul le moteur est touché. Autrement dit, leur tourelle peut toujours nous canarder ! Vous auriez pas une arme lourde ? Lance-roquette ? Grenade ?

Les deux soldats répondirent par la négative. La mitrailleuse de Sieghield ne percerait pas un blindé !

- Pour l'instant, les Unificateurs tirent avec leurs fusils à travers les meurtrières du véhicule... C'est peut-être leur seul point faible... Les meurtrières. Mais je doute que tu parviennes à les viser avec ton sniper, et encore faudrait-il qu'ils te laissent faire. Tenez, si vous voulez mater leur blindé, moi j'en ai marre de l'observer sans pouvoir faire quoi que ce soit !

L'homme tendit une morceau de miroir assez large, et coupant, qu'il avait sans doute trouvé par terre. Vayne s'en empara, et s'en servit pour voir de l'autre côté de l'immeuble sans avoir à laisser dépasser sa tête. Le long blindé Agressive était totalement défoncé à l'avant, un immense morceau de béton s'étant écrasé sur lui. La tourelle tournait pourtant encore, à la recherche d'une cible potentielle. Les canons de deux fusils s'échappaient des meurtrières du véhicule...

Vayne tendit le bout de miroir à Sieghield.

« On ne sait jamais, peut être que tu remarqueras quelque chose. »

La situation était catastrophique pour les unificateurs comme l'avait dit le soldat rebelle. Sieghield cherchait une stratégie mais face à ce blindé et sans arme lourde, il n'allait pas pouvoir faire grand chose.

« Soldat, quels types d'armements ont vos camarades ? »

En fonction de sa réponse, Sieghield pourrait peut être organisé quelque chose. Puis il se rappela des meurtrières. Si Vayne avait le temps de viser, il pourrait s'en débarrasser mais il lui fallait une diversion. Le seul moyen mais pas l'un des plus surs était que quelqu'un fasse l'appât. Sieghield reprit le morceau de verre. Il regarda les environs du bâtiment effondrée. Avec l'explosion, des morceaux d'immeubles le protègeraient mais il allait devoir courir vite, très vite.

Il lui fallait aussi d'autres informations. Il bidouilla le capteur. Aprés quelques minutes d'acharnements, il entendit un message de l'unité 9 bourré d'interférence.

« Central ici Unité 9 - psssh - sommes attaqués – psssh – on va pas – psssh - »

Vayne et Sieghield se regardait. Un sourire complice leur fit comprendre que le reste de leur groupe était tombé sur eux.

De son coté, le rebelle venait de finir de demander un rapport sur l'armement à ses collègues.

EJ :

Le rebelle, qui dissimulait une tignasse blonde sous son casque métallique, lâcha une raillerie à son compagnon, répondant ironiquement.

- Ben disons qu'on à plusieurs lances-grenades, et des lance-roquettes aussi... Je me demande si on a pas quelques missiles aussi ! Mais on ne sait pas par quoi commencer ! A ton avis ? La plupart d'entre nous ont des vieux KR-47, certains des V31... Rien de plus puissant ! Je sais qu'un vieux blindé Invasion récupéré par nos hommes traîne dans la zone, mais il est déjà occupé avec l'autre unité d'Unificateurs. Ça grouille aujourd'hui !

L'homme lâcha son vieux fusil sur le sol avant de s'asseoir. De là où il se trouvait, il n'avait pas à être sur le qui-vive, les soldats de l'Agressive ne bronchaient pas, attendant sans doute d'improbables renforts. Malheureusement pour eux, Immanis ne devait pas disposer de plus d'Unités à perdre dans le Grenier...

- Au fait, je m'appelles Cley, on aura peut-être à se revoir d'ici peu donc autant faire connaissance !

HJ :

Tu récupères un point de capacité pour avoir élaboré un plan.

Au vu de l'armement de ses collégues, il allait devoir faire avec. Sieghield se demandait d'ailleurs si il ne pourrait pas récupérer le blindé. Même si le moteur était endommagé, les circuits fonctionnaient encore et cela serait un bonne prise pour Âme Libre. Pour la diversion qu'il voulait utilisé, l'ex-unificateur avait besoin de l'unité Tango. Si ils attaquaient de plusieurs fronts, les unificateurs ne seraient plus où donner de la tête. Il se retourna vers Cley.

« Passe moi ta radio, je dois parler au reste de ton équipe »

Cley, qui ne savait que faire, lui tendit la radio. Sieghield prit une grande inspiration, réfléchit à ses mots pour éviter de dire explicitement la tactique qui avait élaborer. Il avait besoin de l'effet de surprise.

« Unité Tango, ici Foxtrot 2. Le soda est devant nous et on a rejoint Tango 1. On va devoir boire le soda à plusieurs mais faites gaffe aux bulles. Faut pas qu'elle vous touche et ne vous approchez pas de lui. Pendant ce temps, l'un des miens ramène une paille. Foxtrot 2 terminé. »

Il espérait que le message avait été compris. Il rendit la radio au blond.

« Si ils répondent, fais moi signe. De ton coté Vayne, tu vas attendre que Tango et moi on fasse diversion et tu tires dans les meurtrières. Ça serait vraiment bien si on pouvait essayer de récupérer le blindé ou ce qu'il y a à l'intérieur. Cley, tu viens avec moi. On va aller les titiller un peu après que ton unité nous a répondu. »

Sieghield n'était pas sur de lui mais il n'avait que ça en tête. C'était quitte ou double. Il savait que des hommes allaient y passer mais c'était les risques de la guerre.

HJ :
Ce que mon message explique :
On a rejoint l'un de vos hommes. Le blindé et devant nous. On va l'attaquer à plusiseurs mais faites gaffe aux balles et ne vous approchez pas de lui. Pour la paile, il ne doive pas comprendre que Vayne va les shooter à distance mais je tente le coup.

EJ :

La réponse ne se fit pas attendre, brève et claire.

- Foxtrot 2 ici Tango. Attendons votre signal.

Cley ne ramassa pas son arme, se contentant d'appuyer de nouveau sur le bouton de la radio.

- Tango Leader aux autres. N'obéissez que si vous le désirez !

Le rebelle posa la radio au sol, jetant un regard de défiance vers Sieghield.

- Si tu me crois assez con pour suivre ton plan à deux balles, tu t'fous le doigt dans l'œil cousin ! Seuls ceux qui le voudront te suivront. Des futurs sacs à viande ! Toi et ton pote aussi ! J'espère que tu sais bien tirer sniper !

Le rebelle sortit une gourde de sa poche, avalant quelques gorgées de ce qu'elle contenait, l'air moqueur vis à vis des deux inconnus qui allaient provoquer la mort de ses amis. La radio laissa de nouveau échapper la voix de "Tango".

- Ici Tango 3, on vous suit Foxtrot.

Autrement dit, trois hommes acceptaient la mission. Sieghield n'avait plus qu'à agir... C'était sans compter sur l'avis de Vayne.

- Attends une minute Yeux rouges ! T'as repéré une position où je pourrais me poster ? Tu sais quelle taille mesure cette meurtrière ? Il me faudra au minimum une minute pour bien viser, si je suis à découvert je serai le premier à clamser ! Si t'as pas mieux à proposer je te suis pas ! Cley a raison...

Sieghield lâcha un long soupir. Il comprenait les sentiments de Cley et se remit à réfléchir à la situation. Il reprit le bout de verre et tout en visualisant la zone, il demanda à Tango leader d'annuler le plan.

« Si tu es le chef de Tango, je ne souhaite pas outrepasser tes directives et encore moins mener tes hommes vers une mort certaine. Laisse moi réfléchir à un autre plan ou si toi ou Vayne avaient des propositions, cela m'aiderait un peu. »

Sieghield se remémora les paroles de Vayne. Il voulait prouver que leur duo était le meilleur et en aucun cas il ne souhaitait le décevoir. Il lui fallait un autre plan mais avec le peu de matériel qu'ils avaient, ils ne pouvaient faire grand chose.

Ses pensées le détournèrent de sa mission et il se concentra à nouveau sur le bout de verre. L'immeuble qui s'était écroulé, avait endommagé l'avant du véhicule et les pans de murs faisaient de bons abris. C'est alors qu'il se rappela une chose : il portait toujours une armure d'unificateur. Même si celle-ci avait été modifié et que le logo de Âme Libre y apparaissait, si il le cachait bien, il pourrait se faire passer pour l'un des rescapés de l'unité 9. C'était risqué mais ça n'engageait que lui. Il se tourna donc vers Vayne et lui proposa l'idée. Il s'attendait à un fou rire de sa part mais le silence le gagna. Réfléchissait-il à la proposition ou est ce que l'idée insensée l'avait rendu muet ?

EJ :

Un sourire déchira le visage de Vayne... Il se tourna vers Cley l'air jubilant.

- Yeux rouges a raison, on pourrait profiter de son armure ! Faudrait mettre en scène la mort de tes hommes ! On tire quelques coups de feu, on essaie de leur faire croire que Siegh abat l'un de tes hommes. Toi Yeux rouges, tu avance vers eux, pas trop proche pour qu'ils ne comprennent pas la supercherie, et t'essaie de les faire sortir de leur case. De mon côté, j'aurais largement eu le temps de trouver un bon point de tir.


Cley dégainait déjà sa radio pour avertir ses compagnons. Ils acceptaient de jouer la mise en scène, mais mieux valait que l'un d'entre eux se mette à découvert pour que les Unificateurs le voient vraiment "mourir". Le risque pour celui-là, c'était de se faire réellement abattre par les vrais soldats. Vayne posa une main amicale sur l'épaule de son compagnon.

- Par contre Siegh, il va falloir que tu sois prêt à tirer sur eux à travers la meurtrière. Logiquement, tu seras assez proche. Tout est ok ?

Sieghield était beaucoup plus sur de lui. Tout le monde était d'accord avec son plan mais il n'avait pas imaginé une telle trame. Mettre en péril la vie de l'un des hommes de Cley ne l'enchantait pas pourtant, c'était la seule chose à faire.

Lorsqu'il sentit la main de Vayne se posait sur son épaule, il se rendit compte du danger de la mission, de sa possible mort. Mais il ne pouvait pas faire marche arrière. Il prit une grande inspiration et sans se retourner répondit :

« Ne t'inquiète pas pour moi Vayne. Je remplirais cette mission quoi qu'il arrive. »

Son coeur battait la chamade mais derrière son masque, un sourire triste se dessina sur ses lèvres. C'était peut être la dernière fois qu'il voyait son compagnon. Le visage de Meryl apparut devant lui avec un grand sourire. Il se rappelait de cette fois là, ce moment qui avait bouleversé sa vie. Elle venait l'avertir que le chef de Ame Libre, son père, avait accepté qu'il les rejoigne.

« Meryl... »

Il avait dit son prénom à voix haute. Est ce que Vayne l'avait entendu ? Si oui, il n'en dit rien. Reprenant son sang-froid, Sieghield se retourna vers le leader de Tango.

« Je suis prêt. Vayne, prend le capteur. Ca pourra toujours vous être utile si j'y passe. J'attend plus que le signal Cley. »

Il savait que son destin se jouait ici. Soit il mourrait pour le bien de la mission, soit on pourrait le reconnaître comme un membre de Âme Libre. C'était quitte ou double.

EJ :

Cley s'était levé et avait pris son arme, appelant l'un de ses hommes par radio. Quelques secondes après, celui-ci apparut : c'était un adolescent, seize ans environ, qui portait un lourd fusil mitrailleur. Sieghield reconnut avec mélancolie l'arme qu'il utilisait jadis, chez les Unificateurs : un ZZ-99. Cley arracha l'arme de son soldat avant de la tendre à Sieghield.

- Tiens. Prends ça, c'est leur arme de fonction, s'ils voient l'un des leurs avec une arme rebelle ils risquent de comprendre la supercherie. Ce gosse est Zack, c'est lui que tu vas "tuer", ne vise pas trop près de lui pour ne pas le tuer, et pas trop loin pour que les Unificateurs y croient... Ah, et tu voulais un signal ? En voici-un !

Cley tira une rafale de sa propre arme, histoire de faire croire à la fusillade, les Unificateurs devaient s'affoler de leur côté. Zack tremblait légèrement, il lâcha d'une voix timide.

- Je vais aller à découvert, tire vite ! Il ne faut pas que ce soient eux qui m'abattent.

Une fois Sieghield prêt, le gamin courut jusqu'à la zone couverte par les Unificateurs, vite suivi par Sieghield. Des tirs provinrent de l'Agressive mais s'arrêtent quand les soldats à l'intérieur aperçurent une armure alliée. Sieghield tira au hasard vers Zack qui fit semblant de s'écrouler.
Une ombre passa discrètement derrière Sieghiedl : il s'agissait de Vayne que personne d'autre n'avait vu. Il dispaut très vite.
Sieghield était désormais seul, face à l'Agrssive, des dizaines de mètres devant lui.

HJ :
Tu a laissé ta mitrailleuse. TU récupères un ZZ-99

« Ne tirez pas unité 4 ! »

Sieghield se rapprochait rapidement du blindé. Il avait collé son arme contre sa poitrine pour cacher le symbole des rebelles. Au fond de lui, il espérait que ça allait fonctionner, il le fallait sinon, c'était la mort assuré. Il fit le signe des unificateurs pour qu'ils puissent être sur que c'était l'un des leurs. Avoir fait l'académie pour trahir. Cela le fit sourire. Il ne pensait pas que cet enseignement servirait à cela. Il n'était plus qu'à quelques mètres de l'Agressive. Tout d'abord, il n'y eu aucun signe de mouvement de la part de l'unité 4 puis la porte arrière du blindé s'ouvrit. Un unificateur en sortit pour sécuriser la zone.

« Pas tout de suite Sieg » se disait-il.

Le soldat ennemi attendit que Sieghield s'approcha. Les bras et l'arme collé contre lui, Sieghield était sur que il ne verrait pas le logo.

« Rentre soldat. »

Sieghield ne savait que faire. Si il rentrait, c'était la mort assuré. Il y avait un autre souci. Il ne savait pas combien d'hommes étaient présents dans le blindé. Si il tirait avant de rentrer, il se ferait flinguer par l'unificateur qui était dehors. Il devait compter sur Vayne pour ça.

« Allez, go » se dit-il.

Il s'approcha de l'arrière de l'Agressive et avant même de compter ou de réfléchir, il se retrouva à la porte du blindé. Les autres unificateurs lui firent un signe. Ce serait leur dernier. Sieghield se mit à tirer une rafale.

EJ :

Sous-estimer une escouade entière d'Unificateurs, c'était se sous-stimer lui-même. Sieghield aurait dû savoir qu'il ne viendrait pas à bout de tout ces soldats seuls. Un léger signe du rebelle fit comprendre à Vayne qu'il devait neutraliser le chef d'escouade, qui avait quitté le véhicule. Ce dernier n'avait toujours pas compris la supercherie.

- Tu es de l'unité 9 soldat ? Seul survivant ? Tu nous as...

Une fine fléchette s'était plantée dans le cou du lieutenant, seule partie vulnérable de son armure : un tir de maître. L'homme se mit à bafouiller. Ses soldats n'eurent pas le temps de comprendre que déjà Sieghield ouvrait le feu sur eux. Grave erreur. Le temps qu'il lève son fusil, deux soldats comprirent, tirant dans le même temps. Deux des cinq soldats (les plus proches de la sortie du véhicule) s'écroulèrent sous les tirs du rebelle qui tomba, touché au torse. La porte de l'Agressive se referma.

Trois rebelles de l'Unité "Tango" -dont le jeune Zack, qui s'était relevé de sa fausse mort- étaient sortis de leur cachette pour secourir Sieghield.
La tourelle se tourna vers eux. Deux grenades s'échappèrent de l'un des canons du blindé, pulvérisant les rebelles dont les corps s'élevèrent du sol, s'écrasant durement quelques mètres plus loin, les membres déchiquetés, raides morts. De son côté, Sieghield évaluait les dégâts à l'ampleur de la douleur, posant un regard affolé sur son torse. Il venait d'encaisser deux rafales de ZZ-99. Son armure était trouée à deux endroits, crachant deux flots de sang.

Malgré son état, Sieghield s'en sortait plutôt bien : il aurait pu être mort. Sa vieille armure avait encaissé une bonne partie des balles. Si proche du blindé, Sieghield était intouchable tant que les trois Unificateurs qui s'y trouvaient refusaient de le quitter. A quelques pas de Sieghield, le chef d'escouade s'était écroulé, endormi par la fléchette du Sniper. Un émetteur-récepteur était attachée à sa ceinture... Sieghield connaissait la fréquence de Vayne, il pourrait le contacter s'il arrivait à se diriger jusqu'à la radio.

HJ :

Tu perds 50 points de vitalité.
Tu as été touché deux fois : en dessous de l'épaule droite et en plein ventre. Tu perds du sang. Tu n'arrives pas à te relever.

Tu gagnes un point de capacité pour avoir neutralisé trois des Unificateurs.

Il avait échoué. Il restait encore trois soldats à l'intérieur de l'Agressive et aucun moyen de venir à bout d'eux. Lorsqu'il était tombé au sol, Sieghield avait vu la mort de ses camarades rebelles qui voulaient venir l'aider. La larme à l'œil, il se rappela du visage du jeune Zack. Il avait encore beaucoup de choses à voir... à faire...mais à cause d'une erreur de sa part, le jeune homme avait perdu la vie.

Sieghield ne se le pardonnerait jamais.

Pour que ces soldats ne soient pas morts en vain, il devait, mort ou vif, terminé cette mission. Malgré la douleur, il se hissa à la hauteur du leader de l'unité 4 pour prendre son émetteur-récepteur. Il se mit sur la fréquence de Vayne.

« Paille, ici Foxtrot 1. Il reste en reste trois dans le soda. Que plus personne ne s'en occupe, c'est un affaire personnelle. Foxtrot 1 terminé.»

La seule chose qui avait un contact avec l'extérieur était la meurtrière. Il devait se lever, s'approcher sans qu'ils ne s'en aperçoivent et mitrailler l'intérieur. Le souci était son état actuel. Des deux trous de son armure, une masse importante de sang y coulait. Au moindre de ses mouvements, les blessures en dégageraient encore plus. Mais cela n'allait pas l'arrêter. Il se colla contre le blindé et à quatre pattes, il s'approcha de la meurtrière. Il fallait que le rapidité soit son allié pour ce coup là et puis, peut importe qu'il y passe après si il réussissait la mission.

EJ :

L'état pitoyable de Sieghield fut peut-être ce qui le sauva. Incapable de se lever totalement, il s'accorcha lamentablement à la paroi du blindé, ne pouvant se dresser de tout son haut. Il dut se contenter de passer le canon de son fusil à travers la meurtrière, vidant son chargeur au hasard. Des cris se firent entendre, puis plus rien. La douleur ramena Sieghield à la réalité, il retomba pitoyablement. Plus aucun bruit. Le silence survint toujours après une fusillade, froid, plein de mort. Il fut brisé par le bruit de la radio, révélant la voix de Vayne qui avait récupéré la fréquence de l'émetteur des Unificateurs.

- Foxtrot 1. La zone est-elle dégagée ?

La radio était tombée à un mètre du rebelle qui n'arrivait plus à l'attraper. Son ventre le faisait atrocement souffrir. Bougeant la tête vers l'emplacement des rebelles, Sieghield vit trois formes se diriger vers lui au pas de course. A en croire l'absence de tirs de l'Agressive, Sieghield avait mené la mission à bien. Vayne s'agenouilla près de son compagnon, l'aidant à se poser contre le blindé pendant qu'un rebelle inconnu vérifiait que l'Agressive était vide. Il tira une rafale à travers la meurtrière pour s'assurer que tous les soldats étaient morts.

- Putain t'es amoché Yeux rouges ! T'as assuré, mais ne nous lâche pas !

Cley fit reculer le sniper, ôtant la combinaison de Sieghield, ce qui lui provoqua une immense douleur.

- Bouge de là tireur, je vais soigner ton pote !

Cley força le mitrailleur à s'allonger, le félicitant pour son courage, mais se moquant de lui pour sa stupidité. Sieghield sentit une seringue entrer dans les veines de son bras. Il s'endormit très vite.

Quand il se réveilla, son ventre le faisait atrocement souffrir. Il était allongé à l'intérieur de l'Agressive, sur un drap recouvert de sang : son sang. Cley lui avait cousu le ventre à en croire la sensation de tiraillement qu'il ressentit en essayant de se lever. Sieghield observa son ventre : il était torse nu. Le chef de l'autre escouade rebelle avait mis un large bandage sur une bonne partie de son torse. Entendant un bruit, Vayne entra dans le véhicule, l'air morose.

- Enfin réveillé... Ça fait plus d'un quart d'heure que t'es dans les vappes. Cley a fait un bon boulot...


Le sniper jeta deux cartouches ensanglantées à son ami.

- C'était dans ton ventre ça ! Allez, lève toi !

Vayne aida son compagnon à se lever, lui tendant un sous-pull qu'il connaissait bien. Sieghield en portait du même modèle dans son ancienne vie : Vayne avait volé le vêtement sur le cadavre de l'un des soldats. Les propres habits de Sieghield ayant été déchiquetés par Cley, le mitrailleur n'eut d'autre choix que d'enfiler l'habit, souffrant à chaque mouvement.

- On a retiré tout les corps du blindé pour t'y poser... L'équipe de Cley à déjà volé pas mal du matos de cette merde ! On a pas perdu des hommes pour rien au moins, c'est déjà ça ! J'ai solidement ligoté le lieutenant qu'on a endormi... Il risque de se réveiller d'ici une demi-heure. Echo va arriver.


Vayne soupira, il semblait refouler quelque chose. Jetant un regard dépité vers son compagnon, il finit par avouer.

- On a des pertes Siegh...

Le sang de l'ancien Unificateur ne fit qu'un tour. Meryl était-elle morte ? Il ne pourrait pas se le pardonner, il maudit intérieurement le sniper de ne pas être plus bref.

- C'est Bross. Une balle dans la tête. Il avait placé un piège et a faillit avoir l'un des membres de l'autre escouade. Meryl était avec lui. Elle a faillit y passer. Elle dit qu'ils étaient à deux doigts de chopper l'Unificateur quand quelqu'un est apparu derrière elle. Il lui a explosé le crâne contre un mur et elle ne se souvient plus de rien. Quand elle s'est reveillé, Bross gisait dans son sang, et l'Unificateur avait disparu.

Vayne n'appréciait pas particulièrement Bross, mais il semblait tout de même touché par sa mort. Ce n'était jamais facile de perdre un frère d'arme. Le sniper se rassura en se disant qu'ils avaient presque fini leur mission.

- Au moins, on a capturé un de leur lieutenant, et les informations qu'on va lui soutirer vont nous permettre de nous venger de ces enfoirés ! Magne-toi d'enfiler ton armure, à moins que tu ne préfères une toute neuve : n'hésite pas à dépouiller les cadavres avant que les hommes de Cley n'aient tout pris pour eux !

Sieghield était encore dans le floue quand Vayne lui annonça la tragique nouvelle. Il ne connaissait que peu Bross mais cela l'attrista tout de même. Pourtant, il lâcha un léger soupir quand il comprit que ce n'était pas Meryl. Le fait de la savoir en vie lui rendait du courage surtout après avoir affronté seul un blindé mais il avait vengé les hommes de Cley.

Sieghield tourna son visage vers Vayne.

« Rappelle moi de ne plus faire ce genre d'action s'il te plaît, ça fait un mal de chien » lui dit-il en souriant difficilement.

L'ex-unificateur chercha de l'œil Cley, le leader de Tango. Celui-ci était en train de donner des ordres aux hommes encore présents. D'une voix faible, Sieghield l'appela.

« Je suis désolé pour tes hommes. »

Cley ne répondit rien, un petit sourire attristé se figea sur ses lèvres. Avait-il accepté ses excuses ou s'était-il déjà résigné à ne pas rejeter la faute sur Sieg ? Sur le coup, l'ancien unificateur n'en sut rien.

Malgré le fait que des hommes soient morts pour leur cause, Sieghield devait penser à lui pour accomplir la leur. Il se retourna vers Vayne et lui demanda :

« Par contre, tu pourrais me récupérer une armure complète d'unificateur ? Il va falloir que je retravaille sur la mienne vu dans l'état où je suis. »

Il essayait de dédramatiser les événements. Même si ils avaient accompli la mission, tous avaient perdu un ami, un compagnon, un frère d'arme et ce genre de choses n'est pas facile à remplacer. Pour l'heure, il avait besoin de repos. Avouant à Vayne sa fatigue, il lui demanda de le réveiller lorsque le chef serait là. Sieghield sombra doucement dans le sommeil.

EJ :

Sieghield sombra durant près d'un quart d'heure, mais fut vite réveillé par un coup sur l'épaule. Vayne lui annonçait que Bross serait là d'une minute à l'autre. En face du mitrailleur était posée l'armure de l'un des Unificateurs.

- Echo arrive avec Meryl. Apparemment, ça c'est plutôt mal passé là-bas, nous avons perdu des dizaines d'hommes... Je crois que notre mission est devenue vitale.

Un cri de rage retenti à l'extérieur du blindé, Vayne soupira.

- Et j'oublais : notre colis c'est réveillé ! Et une "chance" pour nous : c'est un Insoumis. Si encore il avait été drogué avec leur hormone merdique, il ne nous aurait pas cassé les couilles ! Habille toi en vitesse !

Vayne quitta l'Agressive. Sieghield remarqua que la plupart du matériel électronique du blindé avait été arraché, sans doute par les hommes de Cley qui avaient déjà plié bagage. Même s'ils n'étaient que deux pour l'instant, Sieghield et son ami n'avaient pas à s'en faire : logiquement, il n'y avait plus un Unificateur dans le coin.

Quand Sieghield quitta l'Agressive, Vayne était en train d'assommer le lieutenant, solidement ligoté, à coups de crosse de fusil. Sous les coups, l'otage se calma immédiatement. Le sniper se tourna vers son ami.

- Parfait ta nouvelle tenue ! On dirait un "Yeux rouges version 2.0" ! Il manque juste un détail.

Le sniper alla vers l'un des cadavres d'Unificateur. Tous avaient été alignés, totalement nus, dépouillés de tout leur matériel. Dans un acte répugnant, le sniper plongea sa main à travers l'une des blessures d'un cadavre, la sortant recouverte de sang. Il l'essuya sur le torse de Sieghield, traçant la fameuse main rouge, symbole d'Âme Libre.

- Comme ça, on te prendra pas pour un ennemi !

Sieghield sourit. Il se sentait plutôt bien dans cette armure flambant neuve, bien plus agréable que son ancienne tenue, qui avait vécue. Au loin, deux silhouettes se profilèrent. Il s'agissait d'Echo, suivi par Meryl, qui saignait au front, où un hématome s'était formé.














HJ :
Le sommeil et les soins te rapportent 30 points de vitalité.

Un certain lien s'était forgé dans le sang entre le sniper et l'ancien unificateur et Sieghield ne le remarqua que maintenant. La mort vous fait voir la vie d'une autre façon. La petite boutade sur le Yeux rouges version 2 le fit sourire mais cette fois, Vayne pouvait le voir car il n'avait pas mis son casque. C'était assez rare car son frère faisait partie des hauts gradés des unificateurs et Sieg portait certains traits très ressemblants. Il ne voulait pas qu'il y est de raprochement. Puis le reste de l'équipe arriva.

Echo se portait bien mais avait la mine triste tandis que Meryl avait reçu un sacré choc au front que l'on pouvait toujours apercevoir. Les retrouvailles, après tout ce qu'ils avaient subi, n'étaient pas aux réjouissances. Malgré les accolades ou la tape sur les épaules, l'équipe était morose. Vayne d'un simple geste désigna le lieutenant ennemi. Le chef du groupe le regarda quelques temps et revint sur le duo sniper-artilleur.

Un simple signe de la tête leur firent comprendre qu'ils avaient fait du bon boulot. De son coté, Sieghield s'était rapproché de Meryl.

« Tu vas bien ? » lui demanda t-il.

La jeune femme souffrait mais tenait le coup. Le choc avait du être violent.

HJ :

Meryl jeta un oeil triste à son ami quand il lui posa la question, de son côté, Echo observait le captif, lui jetant un violent coup de pied dans les côtés.

- Bandes d'enfoirés, c'est à cause de vous qu'on a perdu un gars ! Crois-moi, quand tu vas être interrogé, tu vas souffrir comme jamais ! lâcha le chef de groupe, plein de haine.

- Va te faire foutre rebelle ! répondit le lieutenant qui se calma bien vite après une sévère correction.

Meryl soupira longuement, elle avait l'oeil gauche enflé : celui qui lui avait fait ça n'y était pas allé de main morte. Soudain, la jeune fille sauta au cou de Sieghield, se permettant enfin de pleurer toutes les larmes de son corps. L'ex-unificateur la serra dans ses bras, ne sâchant que faire d'autre.

- C'est... C'est à cause de moi qu'il est mort ! lâcha la jeune fille en pleurant.

- Tout ce sang, c'était horrible... Si seulement j'avais pu...

Le lieutenant enchaîné avait le visage en sang, il cracha cependant vers le couple, ne pouvant guère les atteindre.

- Pauvre connard ! Tu devrais avoir honte de porter cette armure, tu n'en es pas dign...

Une nouvelle série de coup de pieds le fit taire. Echo le releva d'un seul bras pour mieux le faire tomber ensuite d'un violent coup de poing.

- Tu n'es qu'une merde, et les merdes ne parlent pas c'est clair ?


Vayne s'était posé près du blindé, son fusil en main.

- Bon, faudrait peut-être y aller. Arrête de draguer Yeux rouges !

Meryl sourit de la blague du sniper, visiblement lancée pour détendre l'atmosphère. Echo releva le captif.

- Il va falloir se traîner cette sous-merde, partons vite ! Je veux me débarrasser de lui au plus vite ! En route mauvaises troupes ! Sieghield, ça me fait mal de le dire, mais tu as fait du bon boulot ! Marche en tête, tu nous guidera ! Où est ta mitrailleuse ?

Lorsque Meryl sauta dans ses bras pour sangloter, Sieghield se demandait si il n'y avait rien d'autre que de la tristesse dans ce geste. Pourquoi avait-elle sauté dans SES bras ? Tout se bouscula dans sa tête si bien qu'il n'entendit pas le lieutenant l'insulter à propos de l'armure qu'il portait. Il revint à lui quand Vayne sortit sa vanne.

Les paroles du chef de groupe, Echo, lui mirent du baume au cœur. Il venait quand même de lui dire qu'il avait fait du bon boulot. Pourtant, il se rappela la mort des hommes de l'unité Tango. Il y avait eu des sacrifices dans chaque camp. Si seulement il arrivait à créer ce monde juste sans tyran ni drogue !

Meryl sortit de son étreinte lorsque Echo demanda à Sieg de mener la marche . Mais au fait, où était son arme ? Quand le chef posa cette question, il ne put que regarder Vayne. Celui-ci sourit et alla chercher son arme dans le blindé.

« Cley a récupéré l'arme qu'il t'avait prêté donc voici la tienne Yeux rouges. »

Enfin prêt pour le voyage de retour, Sieghield suivit les ordres de Echo et ouvra la marche. Intérieurement, Sieg se posait des questions sur la relation qu'il entretenait avec Meryl. Que ressentait-il pour elle ? Et elle ? Toutes ces questions n'avaient pas de réponses et il devait s'en contenter...pour l'instant.

EJ :

Le groupe fut silencieux sur la route du retour. Au départ, le lieutenant faisait tout pour ralentir la marche, mais une nouvelle fléchette endormante eut raison de sa volonté. Echo portait désormais le corps inconscient du captif sur l'épaule. Heureusement pour lui, on avait ôté l'armure de l'otage, ce qui le rendait bien plus léger.

L'Unificateur endormi, il n'y eut plus un seul problème, et Sieghield n'eut aucun mal à retrouver le conduit qu'ils avaient emprunté pour monter. Tout en marchant, Echo ruminait.

- Des gosses... La plupart des autres soldats étaient des gosses ! Tu m'étonnes qu'on se fasse laminer par des Unificateurs, Âme Libre embauche dans les maternités ! Tous des gamins qui ne connaissent rien à la guerre, et qui foncent dans le tas, inconscients ! On a perdu plus de trente hommes -non, plus de trente enfants- cet après-midi. J'aurais beaucoup de choses à dire à Malitio !

Le chef de groupe semblait véritablement atteint. Lui qui était entré dans la rébellion il y a bientôt cinq ans voyait les déviances d'Âme Libre apparaître progressivement... Akon Jewels, le grand chef de la rébellion, commençait à accepter n'importe qui. Tant qu'il avait des fusils, il embauchait, sans regarder... La qualité des hommes finissait par en souffrir. Jewels voulait se constituer une grande armée, comme s'il croyait que seule la qualité suffisait.

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