Expérimentations [Intro Kathleen]

Admin Nombre de messages : 1320 Date d'inscription : 30/06/2007

EJ :

Un cri. Lointain, mais puissant. Un cri horrible, celui d'une jeune fille. Le sien ? Elle l'ignorait. Ses pensées s'alignaient, incohérentes, elle ne comprenait rien. Avait-elle réellement existé ? Existait-elle ? Elle l'ignorait. Elle n'était plus qu'une pensée fugace, qu'un trait d'esprit perdu dans une infinie obscurité.

La lumière.

Tout s'éclairait enfin, elle naissait. Eins naissait. Son nom, elle le reconnaissait. Elle se nommait Eins, seule certitude qu'elle avait encore. Eins. Ce nom était répété plusieurs fois.

- Eins...

Retour à la réalité. Ses yeux s'entrouvrirent sur un plafond totalement blanc. Elle était allongée sur ce qui semblait être un lit d'hôpital. Devant elle se dressait le visage bienveillant d'un homme d'une quarantaine d'années, assez maigre, cheveux grisonnants, tout comme sa barbe finement taillée.

- Eins, te voilà enfin réveillée mon enfant.

Son ton paternel rassura immédiatement Eins, qui le reconnut instinctivement comme un père, comme un protecteur. Pourtant, elle ignorait tout de lui, mais elle semblait avoir oublié ce détail.

- Lève toi mon enfant. Comme je suis heureux de te voir enfin éveillée ! Nous avons de grandes choses à faire ensemble, tu t'en souviens ? Toi et ton bon ami le docteur Velmark !

Il souriait. Elle acquiesça, même si elle ne se souvenait pas de ces "grandes choses", ni du docteur Velmark. Ainsi, cet homme rassurant était un médecin, ce qui expliquait la chambre d'hôpital. Eins se leva, se débarassant de la fine couette qui recouvrait son corps. Elle portait une tenue de patient en papier bleue, et était totalement nue en dessous.

Sa tenue laissait voir une bonne partie de son anatomie, mais cela ne la gênait pas. Le docteur Velmark ne lui ferait jamais de mal, elle le savait. Il lui tendit d'ailleurs une veste et un pantalon de tissu blanc, plus commodes.

- Enfile donc ça mon enfant, je vais t'emmener dans un endroit plus hospitalier... Mais d'abord : nous avons un travail à faire !

Il souriait chaleureusement.

HJ :

J'arrête là pour que tu puisses faire partager les impressions de ton réveil. Ce sera un peu moins "bisounours" ensuite...

Laughing

Même si elle essayait de ne montrer aucun signe, on pouvait sentir qu'elle était un peu perdu. Cela n'avait rien d'étonnant car se réveiller dans une salle blanche dans un lit, on pouvait se poser mille et une question. Mais si il y a bien une chose qu'elle se rappelle durant son opération, c'était d'obéir. Pourquoi obéir? C'est grâce au Docteur Velmark qu'elle vivait et pourtant c'est lui qui lui a effacé tous ses souvenirs. Sans le savoir, même si tout ce qu'elle avait appris se relevait être un tissu de mensonges, c'est surement ce bon vieux Docteur qui lui a sauvé la vie. Pas de docteur, elle aurait été éxécuter sans passer par la case "lavage de cerveau". De toute façon, on a oublié d'apprendre à Eins de se poser des questions, aussi simples soit-il.

C'est donc d'un ton neutre qu'Eins se leva et attrapa les habits de fortune, les enfilant. Même si cela ne dérangeait pas Eins le moins du monde, ces vêtements là n'était pas très confortables et encore moins pratique mais c'était toujours mieux que de se promener ainsi qu'en tenue de patient en papier.

"Bien Docteur Velmark."

Pas très causante, c'est tout ce qu'elle dira à ce moment là. De toute façon elle ne le deviendra pas plus dans les mois à venir. Elle se contenta donc de le suivre quand il sortira de la salle, le suivant là où il ira, peu importe où il ira.

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EJ :

Une fois prête, Eins fut autorisée à quitter sa chambre de rétablissement, suivant fidèlement le docteur Velmark à travers les couloirs lumineux du bâtiment. Là où sa chambre était close, les couloirs disposaient de larges baies vitrées, donnant sur l'immense ville d'Immanis, légèrement en contrebas. Eins pouvait voir les passants, réduits à l'état de fourmi, évoluer dans les larges avenues de la calme cité.

Le couloir donnait apparemment sur d'autres chambres semblables à la sienne, pourtant, Eins savait qu'elle n'était pas dans un hôpital, même si tout sembler l'indiquer. Des gardes patrouillaient ça et là. Avec leurs tenue d'un blanc immaculé, ils auraient facilement pu passer pour des infirmiers, mais le pistolet électrique qu'ils tenaient -Eins apprendrait plus tard qu'il s'agit d'un Lightning- dépareillait un peu avec l'image de l'aide-soignant.

Le docteur Velmark désigna les lieux d'un geste de la main.

- Tu es ici dans le Complexe mon enfant. Tout ces hommes sont tes amis. Tu peux leur faire confiance. Nous allons te former. Tu es ici chez toi.

L'avancée du docteur les avaient mené à trois portes métalliques d'ascenseurs. Il cliqua sur l'interrupteur de l'une d'elle, est les portes s'ouvrirent sur une cabine flambant neuve. Laissant Eins entrer, le docteur enfonça une clef dans l'interface de l'ascenseur avant d'exiger le second sous-sol par commande vocale. L'élévateur fonça, s'enfonçant dans les entrailles du "Complexe". Les portes s'ouvrirent sur des couloirs plus sombres. Deux Unificateurs en armure tenaient la garde, ils accueillirent Velmark d'un signe de tête.

- Bienvenu docteur Velmark. Votre sujet est dans la salle d'interrogatoire cinq.

La salle ne fut pas difficile à trouver, Eins s'y engagea naturellement, tombant nez à nez avec une femme de son âge environ, posée sur une chaise, les mains attachées derrière le dos. Mis à part cette chaise, le seul meuble de la pièce était une petite table, à côté de la porte, sur laquelle reposaient un Colt Venom, un dossier clos et deux stylos. Velmark entra dans la pièce, la fermant derrière-lui, il saisit le Colt par le canon, et le tendit à sa protégée, sans savoir qu'elle le pointerait un jour sur lui, des mois plus tard. Elle le prit sans une hésitation.

- Voici ton arme Eins, elle te sera utile ces prochains mois. Vois tu mon enfant, cette femme ici présente, est une ennemie de notre monarque Immanisius III, elle est donc aussi mon ennemie. Et à ton avis, que doit-on faire de nos ennemis ?

Le docteur désigna l'arme d'Eins de la tête, puis le visage de la jeune fille enchaînée, qui l'observait, l'air résignée.

HJ :

Un venom, un inconnu à abattre ? Petit clin d'œil à l'histoire d'Elie...

Pendant le trajet, il fut simple de remarquer qu'elle n'était pas dans un hôpital comme les autres. Il suffisait de voir ce pistolet électrique que l'un des aides soignants portait. Même si Eins n'y connaissait encore rien en arme vu qu'elle n'a pas encore touché à un manuel militaire, elle pouvait largement deviner l'utilité d'une telle arme. Lorsque le docteur expliqua que tous ces gens étaient amis, elle répondit simplement et sans grande motivation "Bien Docteur Velmark". Il vaut mieux la prévenir tout de suite avant de la transformer en machine à tuer.

Quelle pouvait être le meilleur moyen de faire comprendre à Eins de manière subtile et discrète qu'elle travaillait avant tout pour Velmark et non pour Immanisius? Velmark ordonne à sa patiente de tuer un ennemi pour lui, rendant ainsi service à son grand patron et non pour le monarque. C'est de cette manière qu'Eins enregistra les ordres, c'est surement de cette manière que le Docteur espérait qu'elle réagisse et c'était gagné.

Il était filmé, c'était certain, quoi de plus normal dans une société ultra-fliquée? Cependant, ce genre de réflexion, Eins n'y pensa même pas, du moins pas encore.

Elle attrapa le Venom et même si elle n'avait encore jamais touché à une arme dans sa nouvelle vie, appuyé sur une gâchette se révèle être une chose naturel lorsque l'on met la main sur une arme. Cette arme, même le docteur ignorait qu'elle la pointerait dans un peu plus d'un an sur lui, une réaction réciproque, et que c'est avec cette même arme qu'elle mettra peu être fin à sa vie.

Tenant l'arme à deux et visant calmement à dix centimètres le crâne de la jeune femme, elle se contenta de parler d'un ton neutre et froid avant d'appuyer sur la gâchette :

"Vos ennemis sont mes ennemis."

Malgré un vouvoiement, elle ne parlait que du docteur Velmark. Le crâne de la jeune femme explosa, certaines giclées de sang lui éclaboussant le visage. Sans réellement s'en rendre compte, elle venait d'ôter la vie d'une personne pour la première fois de sa vie.

Admin Nombre de messages : 1320 Date d'inscription : 30/06/2007

EJ :

L'acte avait été commis si froidement que cela en paraissait presque naturel. Même Velmark sursauta sous le coup de feu, comme s'il ne croyait pas vraiment que son expérience tuerait cette parfaite inconnue. Dans un silence de mort, le corps de la victime bascula avec sa chaise, qui s'écrasa sur le sol dans un bruit métallique.

Velmark nota quelque chose sur le dossier avec un air satisfait avant d'observer Eins, qui le regardait intensément, comme si elle n'attendait qu'une chose : une autre personne à abattre. Velmark pouvait être fier de lui, l'expérience numéro 1 semblait tout à fait réussie... Mais il ne tirerait de véritables conclusions qu'après la phase de formation. L'homme referma son dossier, lâchant un sourire à sa protégée.

- C'est très bien mon enfant, c'est ainsi que tu dois procéder. Mes ennemis, sont tes ennemis. Nous irons très loin ainsi.

Le docteur s'avança d'un pas hésitant vers le cadavre. La cervelle de la jeune fille était à moitié étalée sur le sol : inutile de vérifier le pouls dans ces cas-là. Il se reconcentra vers Eins.

- Elle se nommait Kathleen Way... Une véritable ennemie pour nous. Kathleen... Tu aimes ce prénom ?

Eins n'avait pas remarqué qu'elle n'avait pas de prénom. Encore une chose que le lavage de cerveau avait conditionné chez elle. Elle considérait les informations du docteur Velmark comme véridique. S'il disait qu'elle n'avait pas de prénom, ce n'était pas un problème. S'il voulait qu'elle se nomme Kathleen, son souhait serait exaucé.

- Bien, désormais, je vais te conduire à tes appartements. Suis-moi Kathleen.

Le docteur retourna vers l'ascenceur, où les deux hommes en armure tenaient toujours la garde. Répétant le rituel de tout à l'heure, il enfonça sa clef, exigeant désormais le quatrième sous-sol. Une fois de plus, les deux personnes furent projetés jusque dans les profondeurs, et l'ascenceur s'ouvrit sur une sorte de salon d'un blanc éclatant.

Les murs, parfaitement propres, suivaient parfaitement avec les meubles et les portes, eux aussi blancs. Seuls des globes noirs dépareillaient, fixés au plafond. Kathleen savait plus ou moins qu'ils contenaient des caméras, il y en avait un peu partout.

- Sois la bienvenue dans tes appartements Kathleen. Tout cet étage t'es réservé ! Tu y seras seule, mais les différentes consoles sur les murs, te permettrons d'appeler qui tu veux, que ce soient des gardes, des infirmiers, des docteurs ou même des formateurs...

Le mot était lancé. Il s'agissait bien d'une formation.

- Et tu vois ce bouton rouge juste ici ? Il m'appellera directement. Si tu cliques dessus, je serai là en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Et tu sais que je ne te mens pas Kathleen ? Tu es unique pour moi, je ne supporterai pas qu'il t'arrive quelque chose... Maintenant, si tu veux bien m'excuser, j'ai à faire. Je te laisse découvrir tes appartements. N'hésite pas à t'entraîner. Demain matin, un formateur viendra te voir. Tu seras bien ici mon enfant. Bon après-midi...

Velmark repartit vers l'ascenseur, seule sortie envisageable de cet appartement/prison plus vaste qu'on ne pouvait l'imaginer. Kathleen ne pouvait que se sentir bien ici, car tout était fait pour cela. Elle se trouvait pour le moment dans le salon, dans lequel l'attendait un fauteuil très confortable, placé devant un poste de télévision qui n'était connecté à aucune chaîne. Sa fonction était uniquement de lire les multiples films "d'éducation" (concernant majoritairement les armes et l'art du combat) placés dans le meuble TV. Une bibliothèque pleine de livres d'éducation ("L'art de tuer", "le traité sur les armes",...) était également disponible, placée à côté d'un fauteuil de lecture.

Le salon menait à cinq pièces : une chambre à coucher très commode, une cuisine fonctionnelle, une salle de musculation, une piscine et une salle de tir. Inutile de préciser que l'appartement était gigantesque.

HJ :

Tu gagnes un point de capacité pour avoir tiré sans une hésitation

Kathleen Eins, ce nom sonnait plutôt bien. C'est sûr qu'il passait bien mieux dans le civil qu'un simple chiffre en allemand déformé. Le monde des civils... Elle n'y connaissait pas grand malgré les quelques sujets de documentations qui se trouvait dans la bibliothèque. De toute façon, ce n'est pas prévu pour tout de suite que Kat se promène incognito au seins de la population. Trop dangereux... Cela serait bête qu'elle panique et se mette à tirer sur des passants. Tout ce qu'elle trouva à dire pour son nouveau prénom c'est simplement:

"Bien Docteur Velmark."

C'était à se demander si elle ne savait pas dire autre chose que cela...

La première chose que l'on lui a fait subir au lavage de cerveau, c'est au niveau des sentiments, pas trop compliqué vu qu'elle n'en a plus. La seconde chose que l'on lui a fait rentrer dans le crâne de force , c'est qu'elle est vivait pour tuer tout simplement. Rien d'étonnant qu'elle s'intéresse naturellement à des livres comme ceux là. Et après ce qu'elle vécu ce matin, on comptait lui faire suivre cette voie.

Ah c'est qu'elles devaient bien se rincer les yeux les caméras cachés dans les différentes pièces de l'appartement... Ici c'est comme si on lâchait un rat de laboratoire dans un labyrinthe pour tester son intelligence. La seule chose que ces scientifiques et ce docteur n'avait surement pas prévu, c'est qu'elle s'arrête à la cuisine pour se laver le visage. Le sang ne la répugne pas, ne l'attire pas non plus mais quand c'est sec, il faut quand même avouer que c'est chiant...

Les jours à venir, elle connaissait un peu le programme. Si on allait lui donner un instructeur, ce n'est surement pas pour qu'il lui fasse des cours théoriques mais plutôt de la pratique, à quelle point Eins en bave et arrive à digérer l'entrainement, voir si le terme "craquer" existe dans son vocabulaire. Le mieux était donc de se concentrer sur la pratique.

L'étude des armes semblait parfait pour commencer et "l'étude des armes" pour connaitre les différentes armes qui existe tout en regardant tranquillement un documentaire pour entretenir une arme à feu semblait parfait.

Il fallut moins de temps que prévu pour qu'elle s'arrête au stand de tir pour trouver une boite de tournevis et que son Venom se retrouve en pièces détachés sur la table du salon. Des films pour savoir comment tuer un homme avec une simple cuillère était encore un peu trop tôt pour elle. Démonter et remonter un automatique ne faisant pas parti des tâches les plus simple, elle mettra bien quelques heures avant de le remonter convenablement.

Le restant de la journée sera donc du cours théorique sur les armes, leur entretien, le calme et la façon de se comporter lorsque l'on fait des tirs à distance. Le dernier point qu'elle étudiera, c'est le fonctionnement d'un fusil et les sombres histoires sur les différentes trajectoires de la balle. Inutile que quand arrivera le chapitre sur la force du vent et la façon dont la trajectoire change, elle laissera tomber vu qu'elle n'y comprendra pas grand chose. Avant de s'intéresser sur tout ce qui concerne de près ou de loin un sniper, encore faut-il en avoir utiliser au moins une fois dans sa vie.

Elle se couchera tôt, dans les 21 heures 30 car demain, elle ne sait pas quand cet instructeur viendra. C'est que Velmark s'était montrer flou à ce sujet.

Admin Nombre de messages : 1320 Date d'inscription : 30/06/2007

EJ :

Le sommeil de Kathleen fut totalement calme. Elle se réveilla à huit heures pile, réglée comme une horloge. Après une rapide douche, elle enfila l'une des multiples tenues de sport dont elle disposait, se doutant que l'instructeur qui allait se pointer ne serait pas là pour lui expliquer les livres et documentaires qu'elle avait lus la veille.

Une fois prête, Eins ne put que se contenter d'attendre, feuilletant de nouveau le traité d'armement, jusqu'à entendre la calmer sonnerie de l'ascenceur. Tournant la tête, elle put voir ses portes d'acier s'ouvrir sur deux silhouettes qu'elle distinguait mal. La première s'avança dans la lumière. Sans réelle surprise, il s'agissait du docteur Velmark, tout sourire.

- Kathleen, mon enfant... Quelle ponctualité ! Nous savions que tu étais prête. Aujourd'hui, tu vas avoir droit au cours d'entretien physique...

Alors ainsi, elle allait avoir droit à un coach de gymnastique... Elle s'attendait à plus... sérieux. La silhouette mystérieuse de l'Instructeur d'entretien physique restait dans l'ombre de l'ascenseur, comme si l'homme cherchait à ménager son suspense.

- Permets moi de te présenter ton premier formateur...

Velmark s'écarta, l'autre avançant enfin. Son visage impitoyable fut alors éclairé. Cheveux blonds sombres, traits durs, l'homme devait avoir un peu moins de quarante ans. Mais son âge n'empêchait une musculature d'athlète et une carrure impressionnante. Il portait un uniforme bleu sans galons, ce qui ne l'empêchait sûrement pas d'être gradé.

Mais tout ces détails, Eins n'y fit pas attention de prime abord. Tout ce qu'elle remarquait, c'était l'immonde cicatrice qui traversait son visage, depuis la tempe droite au centre du menton. Cet homme était un guerrier, elle pouvait sentir sa présence.

-... l'Instructeur Garp.

L'homme lâcha un sourire cruel à sa future élève avant de jeter un regard dédaigneux au professeur. Sa forte voix résonna à travers la pièce.

- Vous pouvez disposer Docteur.

Il avait prononcé le dernier mot d'une manière casi-insolente, comme s'il ne considérait pas Velmark comme un homme digne d'intérêt. A vrai dire, il ne semblait pas non plus considérer Kathleen comme une véritable élève. Cette fille mince et menue ne pouvait faire un bon tueur, tout du moins c'est ce à quoi il pensait.

L'air inquiet, Velmark rentra lentement dans l'ascenseur, disparaissant quand les portes se fermèrent devant lui. Garp gardait son regard rivé sur la jeune fille.

- Aujourd'hui, tu recevras un cour de résistance physique. Tu as une minute pour rejoindre la salle de gymnastique.

Elle s'exécuta, vite rejointe par l'Instructeur. Eins restait dans une position proche du garde à vous, en l'attente d'un ordre. Lentement, Garp s'approcha du présentoir à haltère, saisissant la plus petite d'entre elles, qui devait peser environ trois kilos. S'il comptait l'endurcir en lui faisant faire de si faciles exercices, il se trompait.

En quelques pas, il était à côté d'elle. De sa main gauche, il lui caressa doucement la joue, tout sourire.

- Tu dois te demander le but de cet exercice ?

Sans prévenir, il lui asséna de la main gauche un violent coup d'haltère dans le crâne, sans chercher à ménager la jeune fille qui s'écroula sur le sol. Le sang de Kathleen éclaboussa le sol blanc du gymnase. Celle-ci reprenait à peine conscience, totalement désorientée par un coup si violent. Des tâches jaunes se posaient devant ses yeux, elle comprenait à peine ce qui lui arrivait.

Un violent coup de pied dans les côtes la ramena à la réalité.

- Survivre !

Deux nouveaux coups, et la jeune fille fut assez loin de Garp pour se relever... Elle ignorait tout de ce qu'elle devait faire, mais comprenait parfaitement l'enjeu : sa propre vie.

HJ :

Tu as le crâne en sang, tes côtes te font légèrement souffrir. Tu perds 40 points de vitalité.

Si il y a bien une chose qu'Eins a enregistré à coup sûr, c'est qu'un haltère de vingt kilos, c'est dur en plus d'être lourd. Survivre? Velmark l'a déjà bien conditionner lorsqu'il lui a lavé le cerveau mais survivre de cette manière, Eins n'y aurait pas pensé. Elle s'attendait à un entrainement dur certes, mais un peu plus doux que celui qu'elle était en train de subir. Visiblement, ce Garp était une enflure. Qu'il en profite, la rancune ne fait pas parti du vocabulaire de Kathleen, ce n'es pas elle qui aurait l'idée de lui coller une balle des années plus tard.

L'entrainement était donc de survivre, de n'importe quelle manière mais de survivre. Même en étant lobotomisé comme l'est Eins, elle a vite vu que ce n'est pas en restant par terre et en recevant des coups que l'entrainement se passera correctement. Un coup d'haltère mal placé à la tempe et au cervicale et son prochain test se passera à la morgue lors d'une autopsie. C'est que Garp n'était pas à cela près, peu importe si Velmark lui faisait la remarque. Utiliser son automatique? Il est sur la commode à l'entrée près de la porte du gymnase, il faut dire qu'elle s'attendait à un entrainement plus banal.

La seule option qu'elle voyait, c'était de lui faire face, le tuer pour survivre. Tuer pour survivre... C'est ce que l'on lui avait enfiler dans le crâne après tout et qu'il soit son instructeur ou non ne changeait rien. Inutile de s'attarder sur un affrontement direct, Eins avait perdu d'avance et si elle voulait avoir l'ombre d'une chance contre Garp, c'était de mettre la main sur son Venom qui se trouvait bien entendu à l'opposé de la pièce. En gros, il comptait voir l'instinct de survie de son élève. Même si la future nettoyeuse ignore qu'elle n'est pas sa seule élève, elle pouvait d'hors et déjà plaindre les Fils d'Immanisius qui passait par lui...

Passant sa langue sur sa gencive qui saignait elle aussi, elle mit la main sur une haltère de dix kilos. Ce n'est pas lourd mais au moins elle avait quelques choses sous la main pour se défendre.

Elle se releva comme elle put, étant bien incapable de reconnaitre sa gauche et sa droite, courra vers Garp qui semblait n'attendre qu'une chose: lui en coller une autre. Au lieu de cela, elle lança l'haltère dans sa direction qu'il évita de peu, cognant simplement contre le mur. Si elle croyait que le leurre allait suffire pour le distraire, on lui fit vite comprendre qu'elle se trompait. Lors de sa course, elle reçu l'avant bras de son instructeur au niveau du coup, la stoppant net, tombant lourdement contre le sol.

Si le choc était impressionnant et qu'elle éprouvait une douleur atroce au cou, incapable de respirer durant plusieurs secondes bien trop longues à son gout, Eins était tombé à plat et ne s'était pas déplacé d'os sous ce choc. Il faut dire qu'elle avait autre chose à penser, comme respirer par exemple...

Admin Nombre de messages : 1320 Date d'inscription : 30/06/2007

EJ :

Encore fallait-il que Garp la laisse respirer. Elle vit un énorme poing s'approcher de son visage. L'Instructeur venait de la frapper à l'endroit même où il l'avait percuté avec le poids. L'homme se battait comme si sa propre vie en dépendait, s'acharnant sur les poids faibles de la jeune fille, à savoir les blessures qu'il lui avait déjà faites.

Eins était sonnée. Elle ne réagit pas quand Garp la saisit par le T-shirt, la soulevant sans problème. Il pointa ses yeux noirs dans ceux de la jeune fille encore dans les vappes.

- Une expérience ça ? L'un des Phantom m'aurait déjà tué ! Velmark est fou de croire en ce projet !

Il pensait qu'elle ne pouvait pas l'entendre. Il lui accola une petite claque pour la réveiller.

- C'est tout ce dont tu es capable gamine ?

Saissisant sa proie à deux bras, il lui asséna un violent coup de tête qui l'envoya basculer au loin.

- Allez... J'ai pitié ! Si tu arrives à me porter un coup, je considérerais que l'entraînement est terminé.

Il se moquait clairement d'elle. Elle ne faisait pas le poids face à un tel combattant, mais elle savait que la douleur n'était là que pour son bien. Si elle parvenait à se faire respecter de lui, il ferait d'elle une combattante aussi forte que lui...

HJ :

Ton visage est couvert de sang, tu es totalement désorienté. Tu perds 20 points de vitalité.

Dans l'ancienne vie, l'expérience au combat de Kathleen devait surement se limité à pas grand-chose et à en juger son âge, vingt et un ans au moment de son entrainement, la seule chose où on pouvait être certain qu’elle avait seulement fait son service militaire. Six mois sur un champ de bataille ? Peu être mais elle peut très bien avoir passé le plus clair de son temps derrière un bureau à remplir de la paperasse. Après tout, ces personnes là sont aussi indispensables. N’empêche, c’est ironique d’être le premier sujet à ne pas finir dans un état végétatif et ne pas s’y connaitre grand-chose dans l’art du combat.

Elle avait beau être dénuer d’émotion et que la comparer à une expérience risque de ne pas la toucher, cela ne sera plus le cas dans les mois à venir à force de la comparer à une marionnette. Cependant, c’est la comparer à un échec qui la toucha un peu, un échec qui risquerait de ne pas prouver ses capacités. Non, cela ne devait pas si finir ainsi alors que rien n’avait commencé. Garp allait l’étranglé et ne comptait que s’arrêter si elle lui portait ne serait ce qu’un coup.

Eins, malgré un manque d’air, finit tout de même par reprendre ses esprits. Profitant qu’il avait les bras tendu, elle donna deux coups aux coudes de l’instructeur dans l’espoir de lui casser les os. Dans l’espoir… Car si Kat avait lu cela dans « l’art de tuer », le chapitre ne traitait pas vraiment ce sujet et ne se limitait qu’à deux malheureuses pages d’un volume qui en contenait pas loin de cent vingt. C'est-à-dire pas grand-chose… Et puis Garp est musclé, la différence de force se voyait et même si il repéra le petit jeu de Kathleen, il se contenta de sourire sadiquement. Un deuxième essai, aucun résultat. C’est surtout le changement de stratégie qui surprit Garp car si la femme se relevait faible, elle avait au moins garder sa souplesse et c’est les deux pieds joints dans le torse qui lui coupa momentanément la respiration, là lâchant par la même occasion.

Tombant sur ces fesses, Kathleen se releva rapidement, ignorant la douleur qu’elle avait aux côtes et se saisit d’un morceau de métal servant à bloquer des haltères sur l’étagère non loin d’elle. Elle l’avait son arme, une arme pitoyable tout aussi efficace qu’un couteau suisse. De toute façon, c’est la seule chose d’un peu pointu qu’il y a dans la salle.

C’est sans demander l’avis de Garp qu’elle se rua sur lui prête à lui asséner un coup. Le coup ne loupa pas, il érrafla la main que l’instructeur mit volontairement devant lui, ne serait ce que pour simplement éviter une blessure grave car son élève ne visait rien d’autre que son cou et qu’il y avait peu de chance qu’il l’évite réellement.

Enfin bon, Garp est touché (aussi bien physiquement que sur son orgueil), Garp il saigne et c’est connu qu’à Garp de mauvaise humeur, ben ça cogne même si Kat a bien vu au début qu’il cogne quand même peu importe si toutes ses conditions là ne sont pas rempli. Lorsqu’Eins tenta de lui asséner un second coup au niveau des côtes, il lui prit son bras avant de lui faire une clef de bras pour l’immobiliser. Un genou à terre et après avoir lâché son arme de fortune, elle eut tout juste le temps de voir un magnifique coup de poing lui fracasser le visage, la collant à terre, à moitié sonné. Le pire, il a encore viser la parte de son visage où elle saignait.

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EJ :

La vue de Kathleen était réellement brouillée. Elle ne voyait plus que la même image, se répétant à l'infini, celle du poing de Garp qui, à force de toujours frapper au même endroit, avait peut-être finalement réussi à briser quelque chose. Se sentant faiblir, la jeune fille s'écroula sur le sol. Noir total.

Elle sentit vaguement qu'on la bougeait de place et qu'on touchait à sa blessure, sans réellement comprendre. Elle se sentait de nouveau dans un monde étrange, où son âme fuyait on ne sait où. La douleur s'échappait peu à peu. Soudain, la jeune fille capta des bribes de conversation, reconnaissant les voix des deux seuls hommes à qui elle avait parlé depuis son réveil.

- Vous (...) fou ! (...)thleen (...) terre (...).

- (...) test concluant (...) former.

- Expérience (...) enjeu de la neurologie (...) briser le crâne !

La voix du docteur semblait très agitée, contrairement à celle de Garp qui semblait mépriser ouvertement son interlocuteur.

- Il (...) endurcir cette gamine. (...) et je vais (...).

- Je ne (...) salue pas (...) Garp.

Le bruit de l'ascenseur, suivi d'une violente douleur à la tête. Retour à la réalité. Les yeux de Eins s'ouvrirent de nouveau sur le visage du docteur, plein d'inquiétude.

- Oh bon dieu Kathleen ! Tu vas bien !

La jeune fille se releva. Le docteur lui avait placé un bandage autour du crâne. Il lui tendit une verre empli d'une étrange substance.

- Bois ça, ça va t'aider !

En effet, Eins sentit son mal de tête diminuer au fur et à mesure qu'elle aspirait le médicament. Le docteur l'aida à se relever, histoire de vérifier que tout allait bien chez elle. Une expérience aussi couteuse, cela aurait été un désastre qu'elle soit abîmée par un coup sur la tête. Néanmoins, malgré sa douleur, Kathleen se sentait plus forte, heureuse d'avoir affronté ce tyran de Garp, qui devait désormais panser sa maigre blessure à la main.

Avoir fait couler son sang était une récompense comme une autre. Velmark l'observa, rassuré qu'elle puisse encore aligner un pas devant l'autre.

- Je suis vraiment désolé... Je ne connaissais pas les projets de l'Instructeur Garp. Néanmoins, il m'a promis d'être plus délicat à l'avenir... Tu as passé une sorte d'épreuve dirons nous ! Bien, que dirais-tu d'un bon repas ? Je peux nous faire apporter un véritable festin !

HJ :

Tu perds 10 points de vie supplémentaire. Ta blessure à la tête est sérieuse, mais Velmark l'a soignée correctement.

Tu gagnes un point de capacité pour avoir survécue.

Il n'y a pas à dire, Kathleen est sonnée et il faudra surement plusieurs jours pour que les blessures au crâne soit cicatriser entièrement. Il lui fallu plusieurs longues minutes pour reprendre ses esprits, ne suivant que pendant ce temps des brides de conversations. Encore cette fâcheuse habitude de la confondre avec un rat de laboratoire, le docteur ne faisait pas exception à la règle.

Mais bon, Eins est lobotomisée et comment veut-on qu'elle prenne ce genre de remarque en compte? La seule chose qu'elle comprendra, c'est que Velmark joue double jeu et malgré cela, elle lui obéira car elle a été conditionner ainsi.

Il lui parlera de repas. Un repas... Comme si Kat avait une tête à cuisiner quelques choses mais ici, on lui proposait de lui ramener quelques choses. Et puis ce passage à tabac lui avait ouvert l'appétit.

Cependant, elle montra pour la première fois une faiblesse et la réaction était très visible. On lui demandait son avis pour la première fois. C'est donc avec une certaine hésitation qu'elle répondit.

"Heu... J'ai faim, je crois que oui..."

Admin Nombre de messages : 1320 Date d'inscription : 30/06/2007

EJ :

Velmark lui fit un large sourire, gribouillant cependant un petit quelque chose sur son carnet de notre. Il devait lister l'ensemble des faits et gestes de "son enfant". Les deux personnes passèrent rapidement à table, un homme portant la même tenue blanche que les "infirmiers spéciaux", mais sans leur arme, leur apporta un énorme poulet rôti et son assortiment de légumes, de quoi rassasier largement la jeune fille après sa matinée d'exercices.

Ne passant pas par quatre chemin pour mener son étude, le docteur demanda clairement à Eins comment elle se sentait, faisant passer cela pour la préoccupation d'un ami, et non pour une recherche scientifique. Après leur discussion, il lui annonça qu'il serait son Instructeur durant toute l'après-midi, car c'était lui qui se chargeait de lui transmettre le cours de "Culture générale", qui pouvait largement être comparé à un cours de vie sociale.

Durant les quelques heures durant lesquelles il lui fit un cour très académique, Kathleen prenant soigneusement des notes, son cerveau, rendu plus efficace par les soins du docteur, accumulant la moindre information. Elle apprit en grande partie le fonctionnement de la ville d'Immanis, à commencer par l'existence du H.I.S jusqu'à ses castes sociales et à son fonctionnement politique (le docteur ne se permettant toutefois pas de préciser la nature despotique du Régime d'Immanisius le troisième).

Le docteur lui apprit enfin à examiner soigneusement les gens, particulièrement les Insoumis, pour capter leur état d'esprit, leurs pensées. Il lui assura qu'il l'emmènerait au plus vite à l'extérieur pour appliquer ses cours. Pour le moment, il devait partir, ce qu'il fit à 18 heures, rendant Kathleen à sa prison, lui informant qu'un cours serait pris avec un nouvel Instructeur, le lendemain vers 9 heures.

HJ :

Les cours du docteur te font apprendre la capacité Psychologie niveau 1 (tu préciseras sur ta feuille de gestion que cette capacité t'as été offerte.)

Au moins, avec ce cours elle ne sera pas trop perdu le jour où ils auront l'idée de la lâcher dans la nature. Parce que former un assassin c'est bien mais si c'est pour se comporter comme une gosse perdu dans les rues et qui ne sait même pas demande

Un nouvel instructeur? Le lendemain il s'agira non pas de Garp mais de quelqu'un d'autres et c'est tout ce qu'elle appris. La discipline que l'on lui apprendra? Eins n'en n'avait aucune idée mais il s'agissait surement d'un cour pour tuer.

Vu son état de santé, le restant de soirée Kat se contenta d'éviter tout entrainement physique, elle qui s'était pourtant mise en tête la veille de s'entrainer à faire des cartons. Elle avait trop mal à la tête pour se concentrer sur ce genre d'exercices.

Elle se contenta de prendre un livre en guise de lecture dans le lit se nommant "L'anatomie humaine et ses faiblesses". Ce que Kathleen retient de ce livre, c'est que le titre résumait très bien ce livre.

C'était bien de connaitre les points faibles d'un humain mais il lui manquait toujours et encore cette pratique. Elle ne savait pas pourquoi mais il y avait des chances que c'était l'autre sadique d'aujourd'hui qui allait tout lui apprendre...

Admin Nombre de messages : 1320 Date d'inscription : 30/06/2007

EJ :

Le lendemain, Kathleen était prête pile à l'heure, au garde à vous devant l'ascenseur qui s'ouvrit à 9 heures piles, sur un homme brun assez fin qui portait le même uniforme que Garp. L'homme s'avança lentement, saluant Eins d'un signe de tête. D'un geste de la main, il présenta la table basse du salon, autour de laquelle étaient dressées deux chaises. Jusque là, Kathleen n'avait pas remarqué ces meubles, pourtant posés là dans un but précis. Kathleen s'assit sur l'une des chaises.

Toujours sans un mot, l'Instructeur ouvrit la porte d'une armoire encastrée dans le mur, en sortant une sorte d'ordinateur portable qu'il posa sur la table avant de refermer l'armoire. Il connecta des fils à sa machine, puis à deux des doigts de l'apprentie tueuse, s'asseyant enfin en face d'elle.

- Je suis l'Instructeur Darik. Je suis censé t'entraîner au meurtre. Je sais déjà ce que tu te dis : tu as déjà tué, et tu penses être qualifiée pour le faire de nouveau... Seulement ta prochaine cible ne sera pas ligotée à une chaise.

L'homme désigna la machine devant lui. Il disposait d'une sorte de télécommande qui semblait directement agir sur la console.

- Ceci pourrait être considéré comme une chaise électrique portable. Ce bouton me permet d'augmenter l'intensité du courant qui te parcourras, celui ci de déclencher ce courant. Cela provoquerait en toi une incroyable douleur, tu serais inconsciente au bout de trois coups, morte au bout de six. Le cour que tu recevras aujourd'hui aura tout d'un cour de logique. Je vais t'exposer certaines situations, tu devras m'expliquer la marche que tu emprunterais si tu étais face à cette situation. La moindre erreur de ta part entrainera une électrocution, afin que tu comprennes qu'une erreur est loin d'être bénigne. Compris ?

L'homme appuya sur son interrupteur en basse tension, pour tester son appareil. Kathleen ressentit un léger courant la traverser. Satisfait, il tourna largement le bouton d'intensité, pour l'arrêter au paramètre "casi-mortel". Il n'était pas là pour rire, comme son visage sévère le montrait.

- Ta cible est un homme d'affaire réputé. Il loge dans une bâtisse ultra-sécurisée, plus de quinze gardes du corps, dont son chef de garde, qui est également son chauffeur. Il ne se sépare jamais de ce dernier. Ta cible ne quitte jamais sa demeure, sauf pour rejoindre le siège de sa société à bord d'une voiture blindée : vitres teintés, habitat entièrement blindé et séparé du siège du chauffeur par une vitre teintée. Le siège de sa société est très sécurisé : réseau de caméra, nombreux gardes. Le seul autre endroit dans lequel il se rend est un restaurant chic de la ville, très surveillé. Il déjeune toujours avec son chef de garde, puis rentre chez lui à bord de sa voiture blindée. Il ne fréquente aucune femme. Il n'a pas de péché mignon connu. Tu es seule, tu diposes de tout le matériel dont tu désires. Comment vas-tu l'assassiner ? Tu peux me poser des questions.

HJ :
Tu gagnes 30 points de vitalité. Ta tête te fait encore souffrir.

Tes contacts :
-Docteur Velmark : Chef de projet, Instructeur de Culture générale
-Instructeur Garp : Résistance physique
-Instructeur Darik : Art de tuer

Est ce que la chaise était vraiment utile? Kathleen en doutait fort mais bon, elle s'assoie dessus sans demander pourquoi utiliser une telle méthode et se laissa attacher sans rien dire. Si cela pouvait faire plaisir à Velmark pour voir jusqu'où elle était prête à obéir et qui devait s'empresser à noter tout cela sur son cacher.

Écoutant la question, Kathleen se rendit vite compte qu'elle avait bien fait d'étudier les armes et l'art de tuer deux jours auparavant. Au fond, cet Instructeur ne faisait que vérifier son aptitude selon les situations, ses préférences sur l'armement, ses réactions si une situation ne tournait pas comme prévu. Ils ne faisaient que poser des questions où ils existaient des multitudes de réponses.

L'une qui convenait à Kat était la suivante. Inutile d'attaquer de front une battisse ultra sécurisé et encore moins de l'infiltrer, c'est une perte de temps.

Le bureau? L'homme semble être paranoïaque au point d'avoir des vitres blindés même à son lieu de travail, ce qui laisse sous entendre que le personnel est choisi minutieusement lui aussi.

Quand à le tuer durant son trajet, il faudrait l'attaquer à l'arme lourde en pleine rue pour espérer quelques choses et autant dire que ce genre d'opération est bien trop risqué. Quand à soudoyer le chauffeur, ce dernier se relève être un homme de confiance voir peu être même ami de la cible.

Pourtant il s'agissait ici d'un point faible, elle pouvait toujours l'éliminer après qu'il est fermé la portière de son patron, comme le ferait n'importe quel employé, puis prendre la voiture et tout simplement l'envoyé au fond des quais. C'est tout bête mais il y a peu de chance que la cible est prévu quelques choses d'aussi stupide... Cependant il existe des plans moins risqué, c'est le chef de la garde de cette cible, il ne s'agit donc pas d'un amateur. De plus, rien ne dit que le patron n'a pas un arrêt d'urgence de son côté.

Il y avait aussi l'option de l'attentat explosif en plein restaurant pendant le diner mais ici il ne s'agit pas de faire un maximum de victime pour éliminer la cible.

Pour finir, c'était une balle de sniper qui pouvait l'atteindre, il s'agissait ici de la solution la moins risqué. Eins finit par se lancer dans ses explications.

"Je pense que les questions sont inutiles. Selon vos dire, la cible semble être paranoïaque, attaquer ou infiltrer chez lui semble être impossible. Quand à infiltrer son bureau, ces employés sont surement choisi minutieusement, rendant compliqué ce genre d'opération. L'attaquer sur son trajet nécessiterait de l'armement lourd. Tout montre que le restaurant est le seul endroit où je pourrais l'atteindre."

Elle souffla un peu, reprenant sa respiration avant de continuer.

"Plusieurs solutions s'offre à moi. Soit faire un attentat à la bombe au moment où on lui apporte le diner mais cela provoquerait des victimes inutiles, ce qui n'est pas le but ici. Soit éliminer le chauffeur après que ce dernier est fermé la portière de son employeur puis voler le véhicule et le faire sombrer dans les quais ou un lieu peu fréquenté mais personne ne peut pas savoir si il ne possède pas un bouton d'arrêt d'urgence du moteur de son côté."

Voila, elle avait résumé tout, il ne restait plus qu'à expliquer la solution qu'elle choisirait.

La dernière solution est celle que j'obterais et un Fusil Sniper R500 me suffirait. En effet, il est vulnérable à deux moments. Au moment où il monte et descend du véhicule mais aussi pendant qu'il dîne. L'assassiner pendant son repas semble être la solution la plus simple. Un homme telle que lui a ses habitudes, ce restaurant lui garde une place qu'il lui est réservé tous les jours. C'est à ce moment là où il peut être facilement abattu. La position que je dois prendre variera selon la position de la cible et du restaurant mais je n'hésiterai pas à abattre un locataire pour y prendre temporairement son logement si les toits m'offrent une mauvaise visibilité. Il s'agit selon moi de la méthode la moins risquée tout en limitant le plus de dommages collatéraux. J'ai terminé."

Admin Nombre de messages : 1320 Date d'inscription : 30/06/2007

EJ :

L'Instructeur menaça d'actionner l'interrupteur, puis se retint au dernier moment, plongeant son regard dans celui de la future tueuse.

- Observatrice.

Il toussota avant de reprendre.

- Aucune cible n'est intouchable. Tu as bien remarqué que le principal point faible de celle-ci était son chauffeur. Néanmoins, tu n'as pas souhaité exploré cette voie... Tu as préféré tirer dans un lieu public, en minimisant cependant les risques. Une bombe aurait été suicidaire : trop de bruit, forces de police rapidement présentes, et comme l'actionnement de la bombe se fait sur une courte distance, grande prise de risque.

Darik baissa légèrement l'intensité de l'électrocuteur avant d'activer sa machine. Kathleen s'agrippa soudainement à la table, prise d'une grande douleur qui la prenait au bras, se parcourant dans tout le corps. La décharge cessa, la laissant légèrement haletante.

- Néanmoins tu as également pris quelques risques, bien qu'ils soient moindres. L'utilisation d'un fusil sniper demande la mise en place de l'arme au moins un jour auparavant, ce qui implique déjà le risque d'être reconnue, de paraître suspecte. De plus, le restaurant étant huppé, on peut se douter que les immeubles alentours sont bondés. Or, tu n'as pas jugé bon d'équiper ton arme d'un silencieux. Des personnes ont entendues le coup de feu. Tu es arrêtée avant même d'atteindre le rez-de-chaussée de l'immeuble.

Cet homme semblait vraiment strict. Il était en train d'apprendre à Kathleen l'intérêt de penser à tout. Une seule omission et c'était la fin.

- J'ai abaissé l'intensité car ton intuition première était la bonne. La manière la plus simple de tuer cet homme est de s'attaquer à son conducteur. Si tu t'étais intéressé à cet homme, je t'aurais appris qu'il possédait un appartement personnel, non loin de la propriété de ta cible : appartement bien moins gardé. Il garde toujours la voiture de ta cible avec lui afin d'être sûr qu'elle ne soit pas piégée : il la conserve dans son garage personnel. Il t'aurait suffit de t'infiltrer dans son appartement pendant qu'il côtoyait la cible. Tu le tuerais alors très facilement, puis prendrais sa place le lendemain matin dans la voiture, alors que ta cible veut aller au travail. Les vitres sont teintées et le passager ne peut voir directement le conducteur, il n'aurait pas remarqué la supercherie car ses habitudes veut qu'il ne parle que très rarement à son chauffeur. Arrivé dans un lieu reculé de la ville, tu aurais abaissé la vitre et l'aurais tué. Un simple Nocto aurait suffi à l'accomplissement de ta mission.

L'homme avait parlé rapidement, comme s'il avait appris ce briefing par cœur, voire... comme s'il avait lui-même mené cette mission à bien. Kathleen se demanda si ce n'était pas le cas, à observer le regard songeur de cet homme.

- Tu penses peut-être que les "questions sont inutiles", mais tu dois tout connaître de ta cible et de ses proches si tu veux l'éliminer. Avec un R500, tu peux éliminer la plupart des cibles, mais encore faut-il t'en sortir indemne ensuite... Les armes à feu sont loin d'être le seul recours. Bien, passons à ta seconde cible.

L'homme régla de nouveau l'intensité sur casi-mortelle avant de continuer.

- Il s'agit d'un homme politique. Une fois de plus, maison gardée, nombreux gardes du corps. Grande exposition médiatique, souvent suivi par des photographes. Moins casanier que ta cible précédente, il aime à se rendre dans divers restaurants, parfois populaires afin d'être proche du peuple, il est toujours accompagné par des gardes du corps. Il se rend également une fois par semaine dans un établissement de soins, où il se fait masser durant plus d'une heure. Son pêché : les femmes, il engage très souvent des prostituées qu'il emmène dans sa chambre. Il coupe alors les caméras de cette dernière pour faire ce qu'il a à faire. Ta cible est un cinquantenaire. Des questions ?

Minutieux? Non... Perfectionniste? Oui! Car c'était bien le seul mot qui pouvait le mieux l'Inspecteur Darik. Car pour le sniper, il était si logique pour Eins de l'équiper d'un silencieux qu'elle a juger bon de ne pas le signaler. Grave erreur, cet instructeur a tendance à confondre la manière de tuer comme de l'art vu sa réaction. Son chef d'œuvre? Tout simplement le meurtre parfait.

La deuxième question se releva être un peu du même genre. Ironiquement, la cible était plus facilement atteignable pour n'importe qui. Cacher une arme dans un appareil photo ou caméra, une balle en pleine tête en plein meeting, faire une descente pendant qu'il se fait masser, se faire passer pour une prostituée et le tuer. A vrai dire les choix ne manquait pas.

Ici, les problème étaient tout autres: la discrétion et les enquêtes qui allaient suivre, peu importe si on n'est ou non sous la protection du gouvernement. Elle mit rapidement de côté l'option de l'assassinat avec une arme caché dans une caméra. Trop de témoins et pire que tout, trop de caméra et photo où le moindre cliché peut être fatal durant l'enquête.

"Les options ne manquent, la cible est facilement atteignable que la première. Même un simple sniper pourrait le tuer pendant un meeting. Cependant, plus le nombre de témoins élevée sur la scène du crime, plus l'enquête sera durcie et il s'agit ici d'un homme politique."

La remarque n'est pas bête, c'est bien de penser au meurtre mais ici, le problème vient de l'enquête.

"La meilleure option semble être se faire passer pour une prostituée et l'étrangler silencieusement mais encore faut-il sortir de chez lui incognito et rien n'empêche les gardes de donner une description physique, le maquillage et déguisement n'y changerait pas grands choses. De plus, il faut connaitre les bons réseaux pour s'y infiltrer, ce qui peut prendre des mois. Il y a aussi un détail qui peut se relever problématique, à vous entendre cet homme semble apprécier la compagnies de plusieurs prostituées et dans ce cas, il faut réussir à faire passer un Thorn où le bruit peut être atténuer avec un oreiller."

Elle conclua donc que cette idée n'était pas la meilleure malgré que cela soit celle qui ferait le moins de bruit dans les journaux.

"Malgré que cette méthode soit celle qui ferait le moins de bruit dans les journaux vu que le parti politique auquel il appartient ferait tout pour ne pas ébruiter comme quoi ce monsieur fréquenter des prostitués, ce n'est pas cette méthode que j'utiliserai. Trop de temps à mettre en place à moins que la patronne de l'établissement où il embauche ces filles soit un agent infiltré du gouvernement."

Elle expliqua enfin la solution qu'elle choisirait: le tuer à la séance de massage.

"Le meilleur endroit pour le tuer est donc la séance de massage. Pas de caméra, peu de témoin et même si les gardes du corps le suivent dans un tel endroit, ces derniers sont surement moins vigilants. La situation semble donc être parfaite. Je voudrais cependant plus d'informations sur son "trajet" dans cet établissement de massage. Cela m'aidera à connaitre la solution pour éliminer la cible."

De toute façon, si la réponse se trouvait dans le réseau de prostitution, il allait surement la laisser continuer avant de l'électrocuter. Elle avait donné suffisamment de supposition là-dessus et si on devait définir le caractère de Kat, elle n'était pas à un ou deux meurtres près.

Admin Nombre de messages : 1320 Date d'inscription : 30/06/2007

EJ :

Il allait surement la laisser continuer avant de l'électrocuter, voilà ce à quoi pensait Kathleen quand elle ressentit une violente décharge, se crispant soudainement, les mains agrippées à la table. Seul son état l'empêchait de hurler de douleur. Cette fois-ci, l'Instructeur n'avait pas jugé bon de baisser l'intensité. Lorsqu'il cessa, Eins tomba sur la table, mettant quelques secondes avant de reprendre tout à fait conscience. Darik était resté tout à fait calme, comme s'il n'avait rien fait.

- Tu ressens la douleur de t'être faite exécutée après avoir immédiatement été capturée une fois ta cible éliminé. Des gardes l'attendaient juste à la sortie de la salle de soins, il n'y avait pas d'autre issue pour toi... Mais ta punition ne vient pas réellement de ce choix stupide, elle vient de ta manière de penser. Ne t'ais-je pas dit "tu dois tout connaître de ta cible et de ses proches si tu veux l'éliminer." Alors pourquoi n'appliques tu pas cette idée ? Peut-être as-tu du mal à comprendre le principe de "cours". Peut-être pense tu déjà tout savoir... Ta cible est cinquantenaire, elle a donc nécessairement des faiblesses physiques. Étant une personne très médiatisée, il est très facile d'apprendre certaines de ces faiblesses. De plus, vu ta position d'agent gouvernemental, il te serait encore plus facile d'obtenir son dossier médical. Tu y apprends notamment qu'il a développé une sévère allergie au lactose. Désormais que tu connais ta cible, as-tu une nouvelle façon d'agir ?

L'Instructeur caressait doucement sa télécommande, prêt à enclencher sa machine au moindre faux pas de son élève...

HJ :

Tu perds 20 points de vitalité. Tes membres tremblent et tu ressens une vague douleur dans chacun d'entre eux.

Donc "tuer" ne veut pas dire spécialement avec une arme à feu, ce qui risque d'être dur à faire comprendre à Kathleen qui se révèle être plus une maniaque de la gâchette adepte des descentes musclés. Une "exécution" peut très bien passer pour un accident. C'est l'une des choses que Kathleen appris à ce moment là.

Cependant, il y a un second détail qu'elle appris grâce à Darik et il y a de fortes chances qu'il l'est fait par inadvertance. Eins, une agent du gouvernement? Ce détail, aussi bête soit-il, ne lui a pas traversé l'esprit. Logique, on ne lui a rien dit sur ce sujet.

Se replaçant sur son siège tant bien que mal après cette décharge, elle ne put s'empêcher de murmurer quelques choses proche de:

"Moi? Agent du gouvernement?"

La question n'était pas vraiment là mais sa formation devait se passer de A à Z, un détail que beaucoup ont tendance à oublier. Elle réfléchit quelques instants, l'idée était toujours un peu la même que celle qu'elle comptait expliquer et Darik l'a interrompu.

"La façon dont je comptais executer le meurtre était la suivante: suivant les informations que vous m'auriez donnée, j'aurais assassiné le politicien soit dans le sauna, soit en "remplaçant" une masseuse. C'est pour cette raison que je voulais connaitre son itinéraire habituel. L'arme du crime aurait été un simple câble avec poignées, cette instrument ayant le mérite d'être aussi discret que mortel, pénétrant facilement dans la peau de la victime."

Voila, elle venait d'expliquer ce qu'elle comptait faire avant d'être électrocuté. Quand au "remplacement", inutile de s'attarder dessus, l'Instructeur n'est pas si stupide et a déjà bien cerné son élève qui a tendance à utiliser les méthodes radicales. Darik voulait surtout entendre la façon dont elle procéderait maintenant.

"Cependant, les informations que vous m'avez donnée me feront procédé d'une façon différente même si le lieu du crime ne changera pas. C'est dans le sauna que la victime décèdera. Ayant une sévère allergie au lactose, il me suffirait d'aller dans le sauna en tant que cliente une heure avant son arrivé et y verser un concentré de loctose dans le récipient où la victime déposera son charbon ardent. Il commencera par tousser une ou deux fois, rien d'anormal pour quelqu'un qui commence à voir sa santé se fragilisé. Quand il commencera à s'inquiéter, il sera trop tard car le lactose aura déjà touché suffisamment les poumons. Procédé de cette façon me permets donc de rentrer et sortir incognito de cette établissement comme si de rien n'était."

Quoi de plus étrange qu'un tube de crème a base de lait dans un tel établissement? De plus, l'assassin peut procéder tranquillement avant l'arrivée de l'homme politique et de ses gardes du corps.

Admin Nombre de messages : 1320 Date d'inscription : 30/06/2007

EJ :

Darik eut un sourire discret, qui au fond ne devait pas dire grand chose. Il attendit quelques secondes comme s'il cherchait ce qu'il allait dire. Eins s'attendait peut-être à des félicitations, mais un homme tel que lui ne devait pas souvent en donner.

- Bien. lâcha-t-il l'air tout à fait calme.

Il fixait Kathleen dans les yeux, l'air légèrement déçu.

- Très bien. Sans doute as-tu pensé que l'allergie au lactose de ta victime lui a ôté toute envie d'être protégé par sa garde rapprochée. Il est donc évident qu'aucun de ses gardes ne t'a aperçue en tant que cliente. Bien entendu, pourquoi vérifieraient-ils l'identité des clients qui fréquentent le même établissement que leur patron... De même, aucun des employés de cet établissement de luxe ne t'as aperçue, alors même que tu étais quasiment nue devant eux. Et inutile de préciser que les Inspecteurs ne chercheront pas à savoir qui a fréquenté le sauna juste avant la mort du politicien.

L'homme lui donna une violente gifle qui eut pour effet de la calmer immédiatement. Décidément, les Instructeurs n'étaient pas là pour son bien.

- Pauvre idiote ! Si je t'ai dit que cet établissement était dangereux, c'est qu'il l'est ! Tu as compromis ta couverture ! Tu es morte ! Si tu m'avais écouté attentivement tu te serais souvenu que ta cible fréquentait très souvent des restaurants populaires ! Aucune caméra, grande facilité d'accès, sécurité très mauvaise ! Il t'aurait suffi d'examiner l'emploi du temps du politicien pour savoir une semaine à l'avance quel restaurant il fréquenterait. Ses habitudes font qu'il mange toujours le plat du chef. Il t'aurait suffi de contaminer les stocks avec du lactose la veille de la visite du politicien. Et si tu veux savoir pourquoi je ne t'ai pas déjà électrocuté...

Il jeta un regard dur à son élève.

- C'est parce que tu n'aurais pas pu m'écouter ensuite.

Il pressa sur l'interrupteur. Eins s'évanouit de douleur. Décidément, elle passait une grande partie de son temps dans le coma ces derniers jours.
La jeune fille ne se réveilla que trois heures plus tard : elle était allongé dans son lit. Un mémo sur la table de nuit indiquait que l'Instructeur James allait arriver. Il lui apprendrait le tir. Elle avait une dizaine de minutes pour être opérationnelle.

HJ :

Tu as un léger mal de tête.

N'hésite pas à décrire ton cour de tir. Pour info, l'Instructeur James est bien plus traditionnel que les autres, inutile de lui faire une forte personnalité. Après ce cour, je ferai commencer les choses sérieuses...

Autant la première électrocution passait, autant la deuxième était forte, autant pour la dernière il n'y a pas été de main morte. Dans tous les cas, Kat tourna de l'œil à cette dernière. Elle aurait bien aimé poser la question comment lui s'y serait pris pour introduire le "poison" dans le plat du chef. Directement au restaurant ou l'introduire au moment de la livraison des ingrédients? Peu importe, Eins lui demandera la prochaine fois qu'elle le verra, surement pour se prendre un autre coup de jus qui lui fera tourner de l'œil. C'est à se demander si elle masochiste, son lavage de cerveau faisant en sorte que l'on peut lui faire tout subir sans qu'elle se rebiffe.

Trois heures passent et c'est sur son lit qu'elle se réveillera. C'est un coup de chance qu'elle se soit réveiller à temps. Elle se changea rapidement avant de remettre sa ceinture et de ranger l'étui de son arme et c'est à une minute près qu'il arriva avec deux infirmiers portant chacun une mallette. Il avait en quelques sortes trouver les parfaits larbins pour porter son matériel à sa place. Cela allait du fusil mitrailleur au fusil à lunette. Tout ce qui manquait à Kat ici.

James était plus traditionnel que ces deux collègues et le seul caractère qu'il fit sortir du lot est bien qu'il fumait pendant qu'il donnait des leçons à Eins. Fumer comme un pompier lui irait plus exactement car si ce n'est pas une balle qui le tuera, ça sera tout simplement le tabac.

L'entrainement fut si traditionnel que Kathleen aurait pu le juger comme banal et une simple promenade de santé. L'homme ne s'encombra pas de lui expliquer comment démonter et entretenir les armes, prétextant qu'elle avait toutes les vidéos pour cela. Lui, il était là pour corriger la manipulation.

La première séance sera du tir à lunette à longue distance. L'arme se releva être un vieux fusil de précision où James prétexta qu'il fallait qu'Eins s'habitue à une arme lourde et mal équilibré. Après plusieurs essais, il opta la lunette de l'arme, histoire que la future tueuse s'habitue déjà du recul. Même si cet Instructeur était le moins sadique du lot, ce dernier la frappa au crâne quand elle baissa légèrement son arme sous la fatigue.

Après deux heures d'entrainement, il passa à autres choses et c'est la première fois qu'Eins utilisa un fusil automatique. Un vieux Sub-9 plus exactement à la seule différence qu'il était équipé d'une visée laser. L'instructeur voulait qu'elle s'habitue à tout prix du recul de ce genre d'arme, peu importe si elle manipulait des vieilleries. Selon lui, à son époque cette arme faisait la fierté de son escoude. Fierté ou pas, c'est des antiquités bonnes pour le musée et ce détail là, Kat le savait parfaitement après avoir visionner le manuel sur les armes dès le premier jour.

Le cour se finit à 19 heures 30 et visiblement c'est l'un des rares fonctionnaires de l'état sans H.I.S à ne pas regarder l'heure. C'est avec une douleur musculaire au bras qu'Eins se coucha ce soir.

Admin Nombre de messages : 1320 Date d'inscription : 30/06/2007

EJ :

Le docteur Velmark semblait bien décidé à ne pas laisser Kathleen sortir pendant un moment. En effet, elle ne quitta pas l'appartement durant près de deux semaines, ses jours étant ponctués par ses divers entraînements. Avec le temps, Garp s'était fait moins dur, lui apprenant à entretenir son corps et à gérer la douleur. Darik restait quant à lui très théorique. Il apprenait à Kathleen les différents moyens de tuer, les techniques les plus sûres, la manière de détourner un objet pour en faire une arme...

Auprès de Velmark, elle apprit un peu tout de la ville d'Immanis, ignorant encore l'existence des étendues souterraines. Il faisait tout pour lui apprendre à se comporter comme une Soumise, pour ne pas attirer l'attention. Plus le temps passait, et plus Kathleen s'ennuyait, comprenant peu à peu le sens de son existence. Elle était une expérience, elle le savait. Parfois, Velmark en parlait avec d'autres, ouvertement, comme s'il pensait qu'elle était totalement sourde. Mais elle comprenait. Pire encore, il lui arrivait de faire des cauchemars : origine des seuls peurs qu'elle éprouvait depuis son réveil.

Elle rêvait qu'elle courait dans un long couloir, poursuivie par on ne sait qui, quelqu'un de très malveillant, elle le savait. Mais le plus étrange était que, lors de ces rêves, elle n'avait pas l'impression d'être Kathleen Eins, elle se sentait autre... Étrangement, elle ne souhaitait pas en parler au docteur Velmark, comme si quelque chose en elle s'y refusait.

Pour autant, tout cela ne l'écartait pas de sa formation. Si bien que Kathleen fut enfin autorisée à quitter ses quartiers, soi-disant pour visiter la ville avec le docteur Velmark. Pour la première foi de sa vie, Kathleen vit son père spirituel vêtu d'une tenue civile. Le voir sans sa blouse blanche habituelle avait tout d'étonnant.

- Tu es prête mon enfant ? Tu vas enfin voir la ville ! Heureux de voir que tu as bien enfilée la tenue que je t'ai apporté hier, elle te va à ravir.

Il parlait de la robe grise très sérieuse qu'il lui avait apporté. Kathleen portait également un sac à main de cuir noir dans lequel elle avait uniquement le droit de placer un cran d'arrêt qu'il lui avait également confié. Ni son Venom, ni aucune des armes dont elle disposait dans la salle de tir, ne seraient de la partie.

Le docteur prit la jeune fille par le bras, l'emmenant dans l'ascenseur de l'appartement, qu'elle n'avait pas empruntée depuis son réveil. Là, il indiqua le rez de chaussée, utilisant toujours sa clef d'accès. L'accueil du bâtiment était immense. Plusieurs ascenseurs donnaient sur un hall de très grande taille, au bout duquel un grand nombre de secrétaires accueillaient les "clients". La pièce était gardée par plusieurs hommes en costume. A dire vrai, Kathleen ignorait tout de l'endroit où elle vivait depuis maintenant deux semaines. De l'extérieur, il s'agissait d'un immense bâtiment de verre. Les premiers étages semblaient être des bureaux, elle en déduit qu'il ne s'agissait pas uniquement d'un hôpital.

Velmark la fit entrer dans une luxueuse voiture noire, conduite par un chauffeur. Il s'installa à ses côtés, à l'arrière. Le véhicule démarra, traversant les rues de la ville : visiblement un quartier d'affaires. Velmark ne parlait pas, laissant Kathleen observer enfin Immanis. La voiture s'arrêta un quart d'heures plus tard, sur le parking d'un large bâtiment "Immanis Store". De nombreuses personnes entraient dans le magasin, poussant leur cadis d'une manière nonchalante.

- C'est ici que nous nous arrêtons mon enfant. Que dirais tu de boire un verre dans la cantine de ce centre commercial. C'est une bonne manière d'appréhender son environnement.

Kathleen acquiesça. Le docteur lui fit traverser les escalators menant à l'Immanis Store : il s'agissait d'un centre commercial de grande taille accueillant un grand nombre d'enseignes. Des Soumis y fourmillaient dans un calme presque absolu, uniquement brisé par des messages publicitaires incitant les consommateurs à acheter tel ou tel produit. Un cantine froide et austère acceuillait les clients avant ou après leur course. Velmark y commanda deux boissons totalement fades, s'asseyant à une table avec son expérience.

- Que penses tu de la ville mon enfant ? Impressionant n'est ce pas ? Le H.I.S leur permet à tous de vivre sereinement et calmement dans un environnement stable.

Il ne cessait de parler de la ville. C'est lui qui avait appris un grand nombre de choses à son élève à propos des comportements urbains. Ils parlèrent un bon moment, jusqu'à ce que Velmark se taise, désignant du doigt un homme qui mangeait là depuis un certain temps. Il venait de terminer le repas sans goût de la cantine. Il s'apprêtait à partir.

- Bien, maintenant que tu as vu comment la ville fonctionnait, il va te falloir apprendre comment maintenir la stabilité du système. Cet homme sera ta prochaine cible mon enfant, tu n'as rien à savoir de lui, si ce n'est que c'est un Soumis. Il vit à quelques pas d'ici, dans un appartement assez vaste. Tu as toute latitude pour l'éliminer, mais sois prudente. Une dernière chose : utilise le couteau pour l'assassiner, et ne te fais pas filmer ! A tout à l'heure Kathleen.

Le docteur se leva, quittant rapidement la cantine. La cible elle aussi quittait l'endroit, d'un pas plus tranquille et monotone.

HJ :
Tes entraînements t'apportent 1 point de capacité.
Tu gagnes un couteau à cran d'arrêt

Si Kathleen avait appris quelques choses de Darik, c'était de savoir qu'elles sont ses habitudes, son trajet et son travail, peu importe si c'est un Soumis ou non. Là, elle devait assassiner sans la moindre information. Rien! Et inutile d'insister, c'était volontaire. Tout ce qu'elle savait de lui, c'est qu'il avait un comportement que l'on pouvait facilement deviner.

Eins se leva tranquillement et en profita du lieu pour prendre une poignée de serviettes en papier et les mettre dans son sac à main. L'arme du crime, elle devra peu être s'en débarasser une fois le meurtre commis et il vaut mieux éviter que ses empruntes y figurent, peu importe si elle a "disparu" des fichiers de la police depuis des semaines. De plus, un meurtre au couteau à cran d'arrêt, il y a plus élégants les éclaboussures ce n'est pas cela qui allait manquer. C'est ainsi qu'elle commença à le suivre.

Quel allait donc être sa façons de procéder? L'éliminer en étant dans la foule est trop risqué et ce n'est pas dit qu'elle le tuera du premier coup. Dans une ruelle est trop hasardeux. Non le mieux était de le tuer dans l'immeuble, soit dans la cage d'escalier ou dans l'ascenseur. C'est un citoyen banal qui loge dans un bâtiment banal, il n'y a aucune raison qu'il y a la présence de caméra. Sinon elle pouvait toujours s'en charger chez lui mais il y avait la possibilité qu'il ait une femme et des enfants, témoins gênants qu'Eins n'hésiterait pas à éliminer. Mais ici, elle n'avait qu'un couteau à cran d'arrêt.

Kathleen suivit donc sa cible sans se faire repérer, il lui était facile de se mélanger avec la foule et l'homme n'avait aucune idée de son triste destin. Aucune prise de risque, il suffisait de rester éloigner et dans cette foule, n'ayant rien à se reprocher pour le moment, elle n'avait rien à craindre d'être filmé. Le seul obstacle qu'elle eut, il s'arrêta devant une vitrine d'outil qu'il examina, non loin d'une agence immobilière.

La filature fut donc simple, c'est dans un quartier banal et s'approchant d'un immeuble tout aussi banal que la cible s'apprêtait à rentrer. Ce dernier ouvra la porte d'entrée après avoir taper le code d'entrée. Six chiffres, Eins n'en a vu quatre mais peu importe, dès qu'il ouvrit la porte, la tueuse la ratrappa rapidement avant qu'elle ne claque. Une action peu discrète, ce qui fit que l'homme se retourna directement. Rien de bien important, elle savait quoi dire.

"Bonjour. Vous cherchez quelques choses mademoiselle?"

"Je travaille pour l'agence ImmoImmanis. J'ai un rendez-vous avec un certain Monsieur Jeffer.

Même si la sociabilité de Kathleen laisse et laissera toujours à désirer, elle a cependant un très bon sens d'observation comme lui a toujours dit Darik. ImmoImmanis est l'agence immobilière près de laquelle il s'était arrêté. Quand à ce Alex Jeffer, il habite au troisième étage. Comment le sait-elle? C'est marqué sur les boutons d'appel. Des petits détails par-ci par-là que l'on ne remarque pas la première fois, des détails qui pourraient pourtant sauver la vie de cet homme. L'homme la laissa pourtant rentrer.

Le hall, sans être luxueux, est vaste et triste. Ici, c'est un immeuble pour les citoyens drogués au H.I.S qui ne demande rien d'autres qu'un peu espace et un minimum de confort pour eux et leur famille.

La voila rentrer, elle examina rapidement le hall pour voir si il y avait un ascenseur et si sa cible allait l'emprunter mais aussi pour voir si il n'y avait pas la présence de caméra.

Admin Nombre de messages : 1320 Date d'inscription : 30/06/2007

EJ :

Aucune caméra, ni aucun ascenseur. Le bâtiment, très sobre, ne faisait que quatre étages. Un bouge tout à fait simple, voire étrangement simple. Cette proie était peut-être juste un coup d'essai. Un Soumis à l'air totalement normal, qui vit dans un endroit tout ce qu'il y a de plus banal. Elle se doutait qu'il ne devait pas avoir ni de lourdes responsabilités, ni toute une carrière criminelle derrière lui.

L'homme ouvrit la porte vitrée de la cage d'escaliers. La lumière vacillait. Un lieu sombre, idéal pour tuer. Eins le suivait de peu, prêt à dégainer le couteau, mais une voix révisa immédiatement sa décision, elle s'arrêta à la porte de la cage d'escalier.

- Une fois de plus, vous arrivez pile à l'heure monsieur Cero.

C'était assurément la voix d'un Soumis.

- Rien à signaler durant votre absence.

- Bien. Je comprends votre travail, mais je dois vous avouer que j'estime que c'est une perte d'argent pour l'état. Il ne m'arrivera rien, et j'ai totalement confiance dans le système de sécurité d'Immanis.

-C'est tout à votre honneur. Ayez donc confiance dans les décisions du gouvernement.

La cible avait commencé l'ascension des marches. Eins avança elle aussi, pour apercevoir qui était cette voix inconnue. Il s'agissait d'un Unificateur en uniforme, posté sur le palier du deuxième étage, là où la cible s'arrêta. Avant d'entrer dans son appartement, l'homme observa Kathleen, l'air intrigué.

- Monsieur Jeffer habite au troisième étage mademoiselle. Juste ici.

Kathleen avança, l'agent de police la saluant d'un signe de tête. La cible était rentrée chez elle.

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